Ah, voilà un petit bijou cinématographique qui vous prend aux tripes du début à la fin !
Les lignes courbes de Dieu, réalisé par
Oriol Paulo et sorti en 2022, nous plonge dans un univers psychiatrique des années 1970. Avec
Bárbara Lennie en tête d'affiche, ce thriller intense promet une expérience cinématographique captivante.
Imaginez une détective privée,
Alice, qui se fait interner volontairement dans un hôpital psychiatrique pour élucider la mort mystérieuse d'un patient. Le twist ? Tout au long du film, elle oscille entre le rôle de malade paranoïaque et de détective en mission. Le jeu de devinettes entre les versions d'
et la réaction du corps médical crée une intrigue où démêler le vrai du faux devient un véritable casse-tête. Évidemment, le film ne peut éviter la comparaison avec Shutter Island, mais il réalise l'exploit de tenir la comparaison.
Les lignes courbes de Dieu réussit à nous perdre délicieusement dans un labyrinthe de mystère. Le scénario, bien que flirtant parfois avec des clichés du genre, surprend par ses twists habilement disséminés. Impossible de prédire la fin, chaque minute du film est occupée par la quête de la vérité, un régal pour les amateurs du genre.
Bárbara Lennie, en blonde hitchcockienne, campe une Alice schizophrénique avec une maestria exceptionnelle. Le directeur de l'hôpital, Samuel Alvar, offre une performance tout aussi magistrale, jonglant entre visionnaire et complice. Un duo de choc qui donne vie à des personnages complexes et captivants.
Au-delà de l'intrigue, le film explore brillamment la paranoïa, la confusion entre réalité et illusion. Bien que les années 1970 soient le décor, les thèmes demeurent intemporels. On aurait peut-être aimé une exploration plus poussée des répercussions du changement de régime en Espagne, mais cela n'entache pas l'essence du thriller psychologique.
Oriol Paulo réalise une prouesse en maintenant une tension narrative permanente pendant les deux heures trente-cinq du film. Les décors authentiques de l'hôpital des années 1970, parfois lugubres, ajoutent une couche d'angoisse à l'intrigue. La construction narrative, avec ses flashbacks déguisés en flashforwards, est un tour de force.
Les lignes courbes de Dieu est un thriller qui décoiffe, surprend et laisse le spectateur médusé. Oriol Paulo nous offre un chef-d'œuvre du genre, rivalisant avec les meilleures productions se déroulant dans des hôpitaux psychiatriques.
Note : 8 / 10
