Ce film nous entraîne dans le sillage d'un jardinier candide nommé
Chance, interprété par le regretté
Peter Sellers, qui, suite à une série d'événements aussi improbables qu'extraordinaires, se retrouve à dialoguer avec le président des États-Unis. Une prémisse qui, pour les connaisseurs, évoque des réminiscences pré-
Forrest Gump.
Dans le Washington des années 1970,
Chance, homme simple, maintient une vie tranquille en prenant soin d'un jardin, sa seule véritable passion. Cependant, son existence paisible bascule lorsqu'il doit quitter la maison qui a été son havre de paix. Accueilli par
Eve Rand, interprétée avec brio par
Shirley MacLaine,
Chance se retrouve mêlé à des cercles de pouvoir et de médias, transformant ses conseils jardiniers en proverbes sages pris pour des oracles.
Là où
Forrest Gump débordait de curiosité et d'aventures, mister
Chance reste, pour ainsi dire, les deux pieds dans le même pot de terre. Contrairement à son héritier cinématographique, il ne court pas vers l'inconnu, préférant la contemplation à l'action.
L'un des points qui distingue le film est la personnalité de
Chance, moins attachante que ses homologues célèbres comme
Forrest Gump ou
Rain Man. Il affiche une distance émotionnelle, préférant observer la société à travers le prisme de la télévision plutôt que de s'immerger dans des interactions humaines. Un détachement qui atteint son apogée dans la scène finale, où son statut en marge de l'humanité est explicitement souligné, le rapprochant alors finalement plus d'un
Joe Black.
Ce film marque également le dernier grand rôle de
Peter Sellers, acteur exceptionnel dont le talent se fait indéniablement ressentir, même si son personnage peut sembler moins attachant.
Shirley MacLaine, quant à elle, apporte une performance excellente.
Bienvenue, mister Chance se positionne comme un jalon important dans le cinéma américain, bien que ses descendants aient par la suite surpassé son influence. Il offre une expérience cinématographique unique, portée par les performances solides de ses acteurs. Une escapade dans le passé cinématographique qui, malgré son statut de précurseur, peut sembler légèrement en retrait comparé aux épopées ultérieures qui ont arpenté des territoires similaires.
Note :
7 / 10