Adapté de la bande dessinée éponyme de
Marjane Satrapi, ce long-métrage se déroule en 1958, à Téhéran, où
Nasser Ali Khan est un violoniste reconnu. Mais lorsque son violon est brisé, il perd le goût de vivre et décide de se mettre au lit pour attendre la mort. Durant ses derniers jours, il replonge dans ses souvenirs, évoquant sa jeunesse, sa rencontre avec son grand amour,
Irâne, et les moments clés de sa vie. Il entre également en contact avec
Azraël, l'ange de la mort, et entrevoit l'avenir de ses enfants.
Le scénario, fidèle à la bande dessinée, se structure autour des huit derniers jours de
Nasser Ali Khan, entrecoupés de
flashbacks et de rêves. Le récit, empreint de poésie et de mélancolie, aborde des thèmes tels que l'amour, la perte, le deuil et la quête de sens. La narration non linéaire et les multiples niveaux de lecture offrent une expérience cinématographique riche et originale. Cependant, certaines séquences peuvent sembler inégales, avec des longueurs et des passages moins percutants que d'autres. De plus, l'humour parfois décalé et le mélange des genres peuvent déstabiliser certains spectateurs.
Nasser Ali Khan est un personnage complexe, à la fois romantique, égoïste et mélancolique. Son amour pour
Irâne, sa muse et sa source d'inspiration, est au cœur du film et de sa quête de sens. Les personnages secondaires, tels que sa femme
Faringuisse et son beau-frère, apportent des nuances et des contrastes à l'histoire, ainsi que des touches d'humour.
La réalisation de
Marjane Satrapi et
Vincent Paronnaud est marquée par un univers visuel singulier, mêlant réalisme et onirisme. Les décors, les costumes et la photographie sont travaillés avec soin, créant une atmosphère envoûtante et dépaysante. La mise en scène, dynamique et inventive, alterne entre les différentes époques et les niveaux de réalité avec fluidité.
Mathieu Amalric livre une performance touchante et juste dans le rôle de
Nasser Ali Khan, incarnant avec finesse les différentes facettes du personnage. Le reste du
casting, comprenant notamment
Maria de Medeiros,
Golshifteh Farahani et
Éric Caravaca, est également convaincant, offrant des interprétations nuancées et adaptées aux tonalités du film.
Poulet aux prunes est un film original et poétique, qui séduit par son univers visuel singulier et ses thématiques universelles. Bien que certaines séquences puissent sembler inégales et le mélange des genres déstabilisant, le long-métrage offre une expérience cinématographique riche et dépaysante. Les performances des acteurs, en particulier celle de
Mathieu Amalric, contribuent à la réussite de ce conte mélancolique et envoûtant.
Note :
6 / 10