Il y a des films qui parviennent à vous mettre de bonne humeur dès les premières minutes.
Une journée de fous en fait assurément partie. Derrière son titre un brin générique se cache une petite pépite de comédie délirante signée
Howard Zieff, réalisateur déjà connu pour le succès de
La bidasse avec
Goldie Hawn quelques années plus tôt. Sorti en salles en 1989, ce
feel-good movie des années 80 a depuis été quelque peu oublié, à tort.
L'intrigue de départ plutôt mince voit le D
r Weitzman, un psychiatre bienveillant, décider d'emmener quatre de ses patients faire une incartade dans la vie « normale » en les conviant à un match de baseball à New York. Pari osé quand on découvre ce joyeux quatuor composé d'un romancier sujet à des colères noires (
Michael Keaton), d'un pseudo-psy persuadé d'être le vrai thérapeute (
Christopher Lloyd, déjà habitué aux rôles d'aliéné avec
Vol au-dessus d'un nid de coucou), d'un publicitaire exalté se prenant pour le Christ (
Peter Boyle) et d'un obsédé de la télévision incapable de s'exprimer (
Stephen Furst).
Petit contretemps : le D
r Weitzman va se faire agresser dans une ruelle sombre, laissant ses pensionnaires livrés à eux-mêmes dans la jungle de béton new-yorkaise. Un prétexte idéal pour laisser libre cours aux folles péripéties de ce groupe de joyeux lurons. Et Dieu sait s'ils n'allaient pas en manquer !
Si le scénario apparaît d'une minceur désarmante, convoquant par trop facilement l'éternel ressort des flics véreux corrompus croisant la route des déjantés,
Une journée de fous fait mouche par l'entrain communicatif de son quatuor de tête.
Keaton,
Lloyd,
Boyle et
Furst semblent littéralement s'éclater, à qui mieux mieux, dans leurs emplois de grands détraqués aux personnalités hautes en couleur. Du coup, qu'importe si les ficelles scénaristiques sont parfois un peu grosses, on adhère avec délectation à ce défilé de situations rocambolesques.
On retiendra surtout le numéro de charmeur miteux de
Keaton ou surtout de le
strip-tease fantasque de
Boyle dans une église Noire remplie de fidèles ébahis. Une séquence culte s'il en est !
Au-delà du simple défouloir comique,
Une journée de fous se permet aussi quelques pointes satiriques bienvenues sur la difficulté à réinsérer les marginaux ou sur les préjugés tenaces entourant la « folie ». Des thématiques qui auraient pu être creusées davantage mais dont on apprécie l'inclusion dans cette galerie de portraits déjantés.
En définitive, le film de
Zieff remplit à merveille son office de comédie récréative portée par un quatuor d'acteurs fêlés et savoureux. Un petit bijou à redécouvrir pour son ambiance jubilatoire et sa bonne humeur communicative.
Note :
6 / 10