Lorsque j'ai décidé de voir
Un parcours de légende, le biopic sportif réalisé par
Bill Paxton en 2005, je dois avouer que je n'en attendais pas grand-chose. Et pour cause, ce genre de films inspirés de faits réels a tendance à tomber dans une narration convenue, où les clichés abondent.
Dès les premières minutes, mes craintes semblaient se confirmer. On nous présente
Francis Ouimet (
Shia LaBeouf), un jeune caddy américain qui, malgré son origine modeste, nourrit la passion dévorante du golf. Un sport que son père ouvrier, dans une posture très manichéenne, réprouve évidemment. Le ton est donné : on se dirige vers un récit initiatique classique où le héros devra surmonter tous les obstacles pour réaliser son rêve.
Et en effet, le scénario d'
Un parcours de légende ne déroge pas à la recette éprouvée du film à l'américaine.
Francis, après moult péripéties prévisibles, finit par se qualifier pour le prestigieux tournoi de l'US Open 1913. Là, en
outsider, il affrontera les meilleurs champions anglais de l'époque — dont le légendaire
Harry Vardon campé par
Stephen Dillane — dans ce qui s'apparente à un véritable conflit d'égo entre la jeune Amérique et l'ancienne puissance coloniale.
C'est d'ailleurs un des reproches principaux que je ferais au film : en dépit d'une réalisation plutôt soignée, la mise en scène reste très conventionnelle, avec un traitement enfantin des enjeux. On sent que
Bill Paxton a voulu rendre le propos accessible au plus grand nombre, quitte à simplifier à outrance. Les effets « tape-à-l'oeil » et autres gimmicks visuels pour les scènes de golf en témoignent.
Le jeune
Shia LaBeouf campe de manière convaincante son personnage de prodige juvénile. Malheureusement, son interprétation se cantonne à coller aux archétypes d'un héros lisse et sans réelle profondeur psychologique. Les autres protagonistes ne sont guère mieux lotis, se réduisant bien souvent à des caricatures.
Une mention spéciale doit toutefois être faite au jeune
Josh Flitter, impayable dans le rôle du caddy facétieux de
Francis. Cet element d'humour apporte d'ailleurs un peu de légèreté bienvenue dans un récit qui, sans cela, aurait pu vite tourner au mélo.
Au final, si
Un parcours de légende se regarde sans déplaisir, il faut bien avouer que le film manque cruellement de profondeur et d'originalité. On est loin des sommets du genre comme
La légende de Bagger Vance ou des drames psychologiques percutants à l'instar de
Will Hunting.
Ce biopic aux enjeux simplistes et au conflit anecdotique semble donc bel et bien destiné à un jeune public anglo-saxon plutôt qu'à un spectateur français en quête d'un cinéma exigeant. Un divertissement plaisant certes, mais assez vide et oublié sitôt la dernière image visionnée.
Note :
6 / 10