À moi
Erwan Bracchi
À ce moment, qui n'est que passager,
Passager que je fus à bord de lui,
Je dédie, du passé le messager,
Ce passager poème de la Nuit ;
Seul dans mon salon,
Sagement assis,
Par l'effroi saisi –
Seul dans la pénombre ;
Le linoléum,
La table à manger,
L'écran de télé –
Un petit bonhomme ;
Autour, des fantômes,
Et tout près, des monstres,
Perdus dans les ombres –
Dans la Nuit, très tôt ;
Enfin, le réveil,
Aussi douloureux,
Au goût doucereux –
De l'enfant l'éveil ;
Les chimères mutent,
Mais elles demeurent,
Ces instants se meurent –
Mais la vie perdure ;
Ainsi meurt l'enfance,
Tout petit cercueil,
Dans un petit cœur –
Commence l'errance ;
À cette ère, qui n'est que passagère,
Chimère que je demeure à son bord,
Je voue, mort, de l'enfance l'éphémère,
Les fées mères dont ces vers sont le corps.
Passager que je fus à bord de lui,
Je dédie, du passé le messager,
Ce passager poème de la Nuit ;
Seul dans mon salon,
Sagement assis,
Par l'effroi saisi –
Seul dans la pénombre ;
Le linoléum,
La table à manger,
L'écran de télé –
Un petit bonhomme ;
Autour, des fantômes,
Et tout près, des monstres,
Perdus dans les ombres –
Dans la Nuit, très tôt ;
Enfin, le réveil,
Aussi douloureux,
Au goût doucereux –
De l'enfant l'éveil ;
Les chimères mutent,
Mais elles demeurent,
Ces instants se meurent –
Mais la vie perdure ;
Ainsi meurt l'enfance,
Tout petit cercueil,
Dans un petit cœur –
Commence l'errance ;
À cette ère, qui n'est que passagère,
Chimère que je demeure à son bord,
Je voue, mort, de l'enfance l'éphémère,
Les fées mères dont ces vers sont le corps.
Le 25 juin 2007