Mon bébé
Lisa Azuelos nous revient avec Mon bébé, un film qui a fait parler de lui lors du Festival de l'Alpe d'Huez où il a remporté le Grand Prix. Porté par Sandrine Kiberlain et la fille de la réalisatrice, Thaïs Alessandrin, ce long-métrage se voulait une chronique tendre et drôle sur le syndrome du nid vide. Malheureusement, le résultat est loin d'être à la hauteur des attentes.
L'histoire, on la connaît par cœur : Héloïse, mère de trois enfants, voit sa petite dernière, Jade, s'apprêter à quitter le nid familial pour étudier au Canada. Prise de panique à l'idée de voir son « bébé » s'envoler, elle se met à filmer frénétiquement les derniers moments partagés ensemble. Un scénario qui sent bon le vécu, puisqu'Azuelos s'est inspirée de sa propre expérience. C'est bien beau tout ça, mais ça ne fait pas forcément un bon film.
Le problème, c'est que l'intrigue reste d'une simplicité confondante. On voit venir gros comme une maison ce qui va se passer, et le chemin pour y arriver manque cruellement de relief. Certes, les allers-retours entre présent et flashbacks tentent d'apporter un peu de dynamisme, mais ça ne suffit pas à nous faire oublier la platitude de l'ensemble.
Les personnages, quant à eux, peinent à sortir des clichés. Héloïse, la mère poule un brin étouffante, Jade, l'ado qui rêve d'indépendance… On a l'impression d'avoir déjà vu ça mille fois. Le film essaie bien de creuser un peu la relation mère-fille, mais sans vraiment réussir à nous surprendre ou à nous émouvoir.
Côté thématiques, Mon bébé aborde des sujets universels comme le passage à l'âge adulte, la difficulté de lâcher prise en tant que parent, ou encore la nostalgie de l'enfance. Des thèmes certes intéressants, mais traités ici de manière tellement superficielle qu'on a du mal à s'y attacher. On aurait aimé un peu plus de profondeur, un peu plus de nuances.
La réalisation d'Azuelos se veut soignée, avec quelques jolies trouvailles visuelles ça et là. Mais dans l'ensemble, ça reste assez convenu. La bande-son signée Yaël Naim apporte une touche de douceur bienvenue, mais ne suffit pas à sauver les meubles.
Heureusement, il y a Sandrine Kiberlain. L'actrice, récompensée au Festival de l'Alpe d'Huez pour ce rôle, fait des miracles avec un personnage pourtant mal écrit. Elle parvient à insuffler de l'humour et de l'émotion là où le scénario fait défaut. Sa complicité avec Thaïs Alessandrin est l'un des rares points positifs du film. Les autres acteurs font ce qu'ils peuvent, mais sont desservis par des dialogues parfois embarrassants.
Il est intéressant de noter qu'Azuelos dirige ici pour la troisième fois sa propre fille, après LOL et Une rencontre. Cette dimension autobiographique aurait pu apporter une authenticité bienvenue au film, mais elle ne suffit pas à transcender un matériau de base trop faible.
Au final, Mon bébé ressemble à ces albums photos de famille qu'on feuillette distraitement : quelques moments attendrissants par-ci par-là, mais rien de vraiment marquant. On sent qu'Azuelos a voulu faire un film personnel et sincère, inspiré par le Boyhood de Richard Linklater, mais le résultat manque cruellement d'ambition et de substance.
Note : 4 / 10
L'histoire, on la connaît par cœur : Héloïse, mère de trois enfants, voit sa petite dernière, Jade, s'apprêter à quitter le nid familial pour étudier au Canada. Prise de panique à l'idée de voir son « bébé » s'envoler, elle se met à filmer frénétiquement les derniers moments partagés ensemble. Un scénario qui sent bon le vécu, puisqu'Azuelos s'est inspirée de sa propre expérience. C'est bien beau tout ça, mais ça ne fait pas forcément un bon film.
Le problème, c'est que l'intrigue reste d'une simplicité confondante. On voit venir gros comme une maison ce qui va se passer, et le chemin pour y arriver manque cruellement de relief. Certes, les allers-retours entre présent et flashbacks tentent d'apporter un peu de dynamisme, mais ça ne suffit pas à nous faire oublier la platitude de l'ensemble.
Les personnages, quant à eux, peinent à sortir des clichés. Héloïse, la mère poule un brin étouffante, Jade, l'ado qui rêve d'indépendance… On a l'impression d'avoir déjà vu ça mille fois. Le film essaie bien de creuser un peu la relation mère-fille, mais sans vraiment réussir à nous surprendre ou à nous émouvoir.
Côté thématiques, Mon bébé aborde des sujets universels comme le passage à l'âge adulte, la difficulté de lâcher prise en tant que parent, ou encore la nostalgie de l'enfance. Des thèmes certes intéressants, mais traités ici de manière tellement superficielle qu'on a du mal à s'y attacher. On aurait aimé un peu plus de profondeur, un peu plus de nuances.
La réalisation d'Azuelos se veut soignée, avec quelques jolies trouvailles visuelles ça et là. Mais dans l'ensemble, ça reste assez convenu. La bande-son signée Yaël Naim apporte une touche de douceur bienvenue, mais ne suffit pas à sauver les meubles.
Heureusement, il y a Sandrine Kiberlain. L'actrice, récompensée au Festival de l'Alpe d'Huez pour ce rôle, fait des miracles avec un personnage pourtant mal écrit. Elle parvient à insuffler de l'humour et de l'émotion là où le scénario fait défaut. Sa complicité avec Thaïs Alessandrin est l'un des rares points positifs du film. Les autres acteurs font ce qu'ils peuvent, mais sont desservis par des dialogues parfois embarrassants.
Il est intéressant de noter qu'Azuelos dirige ici pour la troisième fois sa propre fille, après LOL et Une rencontre. Cette dimension autobiographique aurait pu apporter une authenticité bienvenue au film, mais elle ne suffit pas à transcender un matériau de base trop faible.
Au final, Mon bébé ressemble à ces albums photos de famille qu'on feuillette distraitement : quelques moments attendrissants par-ci par-là, mais rien de vraiment marquant. On sent qu'Azuelos a voulu faire un film personnel et sincère, inspiré par le Boyhood de Richard Linklater, mais le résultat manque cruellement d'ambition et de substance.
Note : 4 / 10
Vu le 7 août 2024