Belle
Mamoru Hosoda nous revient avec Belle, son dernier film d'animation présenté en séance spéciale au Festival de Cannes 2021. Après nous avoir enchantés avec Les enfants loups et Miraï, ma petite sœur, le réalisateur s'attaque cette fois-ci à un sujet plus contemporain : les réseaux sociaux et la double vie que nous y menons. Un pari audacieux qui pourrait bien diviser les fans du maître de l'animation japonaise.
L'histoire suit Suzu, une adolescente timide et complexée qui vit dans un petit village de montagne. Sa vie bascule lorsqu'elle découvre « U », un monde virtuel où elle devient Belle, une chanteuse adulée par des millions de followers. Mais sa double vie prend un tournant inattendu quand elle rencontre la Bête, une créature mystérieuse qui sème le chaos dans U. S'ensuit alors une quête identitaire qui mènera Suzu à se découvrir elle-même.
Le scénario de Belle est à la fois ambitieux et familier. Hosoda reprend des thèmes qu'il a déjà abordés dans Summer wars, notamment la dualité entre monde réel et virtuel. Cependant, il pousse le concept plus loin en explorant les questions d'identité et d'acceptation de soi à l'ère des réseaux sociaux. Si certains éléments peuvent paraître clichés (l'adolescente mal dans sa peau qui devient une star virtuelle), Hosoda parvient à les transcender grâce à une narration subtile et des rebondissements inattendus.
Les personnages sont bien développés, en particulier Suzu/Belle dont l'évolution est le cœur du film. Sa transformation n'est pas qu'esthétique, elle est profondément émotionnelle. La Bête, quant à elle, est un personnage fascinant dont le mystère tient en haleine jusqu'à la fin. Les personnages secondaires, bien que parfois un peu caricaturaux, apportent une touche d'humour bienvenue.
Thématiquement, Belle aborde des sujets profonds avec finesse. Le film explore la façon dont nous nous présentons en ligne versus qui nous sommes réellement, les dangers et les opportunités offertes par l'anonymat sur internet, et comment la technologie peut à la fois nous isoler et nous connecter. Hosoda ne tombe jamais dans le piège du jugement facile, offrant plutôt une réflexion nuancée sur notre relation avec le monde virtuel.
Visuellement, le film est époustouflant. Le contraste entre le monde réel, dessiné dans un style plus traditionnel, et l'univers flamboyant de U est saisissant. Les séquences musicales sont particulièrement impressionnantes, rappelant parfois l'esthétique des clips de J-pop. On sent l'influence de Jin Kim, le character designer de Disney, dans le design de Belle, qui apporte une touche de magie « occidentale » bienvenue.
La bande-son, composée par Taisei Iwasaki, Ludvig Forssell et Yuta Bandoh, est l'un des points forts du film. Les chansons, interprétées par Kaho Nakamura dans la version originale (et par Louane dans la version française), sont entraînantes et émotionnellement puissantes. Elles ne sont pas de simples interludes, mais font partie intégrante de la narration. En conclusion, Belle est un film ambitieux et visuellement somptueux qui prouve une fois de plus le talent de Hosoda. S'il n'atteint peut-être pas les sommets de ses meilleures œuvres, il offre néanmoins une expérience cinématographique riche et émouvante. Les fans d'animation japonaise y trouveront leur compte, tout comme ceux qui s'intéressent aux questions de l'identité à l'ère du numérique. Si vous avez aimé Summer Wars ou Ready Player One, Belle devrait vous plaire.
Note : 7 / 10
L'histoire suit Suzu, une adolescente timide et complexée qui vit dans un petit village de montagne. Sa vie bascule lorsqu'elle découvre « U », un monde virtuel où elle devient Belle, une chanteuse adulée par des millions de followers. Mais sa double vie prend un tournant inattendu quand elle rencontre la Bête, une créature mystérieuse qui sème le chaos dans U. S'ensuit alors une quête identitaire qui mènera Suzu à se découvrir elle-même.
Le scénario de Belle est à la fois ambitieux et familier. Hosoda reprend des thèmes qu'il a déjà abordés dans Summer wars, notamment la dualité entre monde réel et virtuel. Cependant, il pousse le concept plus loin en explorant les questions d'identité et d'acceptation de soi à l'ère des réseaux sociaux. Si certains éléments peuvent paraître clichés (l'adolescente mal dans sa peau qui devient une star virtuelle), Hosoda parvient à les transcender grâce à une narration subtile et des rebondissements inattendus.
Les personnages sont bien développés, en particulier Suzu/Belle dont l'évolution est le cœur du film. Sa transformation n'est pas qu'esthétique, elle est profondément émotionnelle. La Bête, quant à elle, est un personnage fascinant dont le mystère tient en haleine jusqu'à la fin. Les personnages secondaires, bien que parfois un peu caricaturaux, apportent une touche d'humour bienvenue.
Thématiquement, Belle aborde des sujets profonds avec finesse. Le film explore la façon dont nous nous présentons en ligne versus qui nous sommes réellement, les dangers et les opportunités offertes par l'anonymat sur internet, et comment la technologie peut à la fois nous isoler et nous connecter. Hosoda ne tombe jamais dans le piège du jugement facile, offrant plutôt une réflexion nuancée sur notre relation avec le monde virtuel.
Visuellement, le film est époustouflant. Le contraste entre le monde réel, dessiné dans un style plus traditionnel, et l'univers flamboyant de U est saisissant. Les séquences musicales sont particulièrement impressionnantes, rappelant parfois l'esthétique des clips de J-pop. On sent l'influence de Jin Kim, le character designer de Disney, dans le design de Belle, qui apporte une touche de magie « occidentale » bienvenue.
La bande-son, composée par Taisei Iwasaki, Ludvig Forssell et Yuta Bandoh, est l'un des points forts du film. Les chansons, interprétées par Kaho Nakamura dans la version originale (et par Louane dans la version française), sont entraînantes et émotionnellement puissantes. Elles ne sont pas de simples interludes, mais font partie intégrante de la narration. En conclusion, Belle est un film ambitieux et visuellement somptueux qui prouve une fois de plus le talent de Hosoda. S'il n'atteint peut-être pas les sommets de ses meilleures œuvres, il offre néanmoins une expérience cinématographique riche et émouvante. Les fans d'animation japonaise y trouveront leur compte, tout comme ceux qui s'intéressent aux questions de l'identité à l'ère du numérique. Si vous avez aimé Summer Wars ou Ready Player One, Belle devrait vous plaire.
Note : 7 / 10
Vu le 22 juillet 2024
Lire la critique sur le site d'Antoine Lepage