BigBug
Après près de dix ans, Jean-Pierre Jeunet revient enfin à la réalisation, et surtout, vingt-cinq ans après Alien, la résurrection, le Roannais retrouve la science-fiction de ses premières amours. Pour son grand retour, le réalisateur prend le pari de faire confiance à Netflix, et dispensera son œuvre de salles obscures.Le film nous plonge dans un futur pas si lointain (2045), dans lequel les robots et les intelligences artificielles contrôlent le quotidien, et aspirent même à gouverner, puisque l'un deux, incarné par un François Levantal étonnant, se présente aux élections présidentielles.
Loin de ces considérations politiques, on suit ici Elsa Zylberstein qui reçoit pour la soirée Stéphane De Groodt, un ami qui tente de la séduire, accompagné de son fils. À ce trio s'ajoutent Isabelle Nanty, une voisine qui vient récupérer son chien, et surtout Youssef Hajdi, l'ex de la maîtresse des lieux, qui passe déposer leur fille en garde alternée, en compagnie de sa nouvelle fiancée, Claire Chust. C'est alors que les robots domestiques vont décider de se rebeller, en séquestrant tout ce beau monde dans la maison !
Rapidement, le film marque par son ambiance très particulière dont Jeunet a le secret : un mélange de kitch hilarant et de malaise dérangeant. Impossible de prendre le film au sérieux avec le sourire Colgate© de Levantal ou l'improbable accent Marseillais d'Hajdi, le tout noyé sous des effets spéciaux approximatifs. Si les acteurs sont bons dans leurs excès, et si le casting est très sympa, complété par Claude Perron et Alban Lenoir, André Dussollier et Benoît Allemane en robots, l'ensemble est assez bancal. On sent que le film hésite constamment entre SF revendicatrice et comédie potache absurde. Seulement voilà : le film passe à côté de l'un, comme de l'autre. Avec un réal de cette trempe, évidemment, le résultat n'est pas mauvais, mais sera tout juste divertissant.
Note : 6 / 10
Vu le 22 février 2022