• Julien   Lepage

Blood Freak, réalisé par Brad F. Grinter et Steve Hawkes en 1972, est un film qui m'a laissé une impression indélébile. Ce long-métrage, qui met en scène Steve Hawkes dans le rôle principal, est un véritable ovni cinématographique. En effet, l'histoire d'un motard se transformant en monstre mi-homme mi-dinde pour lutter contre la drogue est pour le moins atypique. L'intrigue de Blood Freak est simple, voire simpliste, mais elle offre des rebondissements inattendus et parfois surréalistes. Le scénario mélange habilement des éléments d'horreur, de science-fiction et de comédie involontaire. L'approche originale de la lutte contre la drogue, à travers une métaphore aussi absurde que mémorable, contribue à l'attrait de ce film. Les personnages de Blood Freak sont hauts en couleur, bien que peu développés. Herschell, interprété par Steve Hawkes, est un antihéros improbable, dont la transformation en monstre dinde ne fait que renforcer son côté grotesque. Les personnages secondaires, tels que les scientifiques et les membres de la famille d'accueil d'Herschell, sont caricaturaux et contribuent à l'atmosphère décalée du film. Blood Freak aborde le thème de la drogue et de ses conséquences de manière pour le moins originale. Le film véhicule un message moralisateur, en montrant les dangers de la consommation de substances illicites, mais le fait à travers une métaphore si absurde qu'il en devient difficile de prendre le film au sérieux. L'aspect religieux est également présent, avec une opposition marquée entre la sœur catholique et la sœur délurée, symbolisant le combat entre le bien et le mal. La réalisation de Blood Freak est modeste, avec des moyens techniques limités. Les effets spéciaux sont rudimentaires, voire risibles, mais ils contribuent au charme nanardesque du film. La photographie et la bande-son sont également en adéquation avec l'esprit décalé de l'œuvre, renforçant son aspect kitsch et décomplexé. Les performances des acteurs dans Blood Freak sont inégales, mais globalement en phase avec le ton déjanté du film. Steve Hawkes incarne avec conviction son personnage d'antihéros, tandis que les acteurs secondaires offrent des prestations volontairement exagérées, ajoutant au caractère burlesque de l'ensemble. Ce film est un nanar, c'est-à-dire un film tellement mauvais qu'il en devient drôle. Il est d'ailleurs connu pour être le film le moins bien doublé de l'histoire. Je recommande donc vivement de le visionner en version française pour profiter pleinement de l'expérience Blood Freak. En somme, Blood Freak est une expérience cinématographique unique en son genre, qui ne laissera personne indifférent. Bien qu'il ne brille pas par sa qualité technique ou scénaristique, le film séduit par son audace et son humour involontaire. Les amateurs de nanars et de cinéma bis y trouveront leur compte, tandis que les autres pourront apprécier cette œuvre comme une curiosité cinématographique décalée. Si vous êtes en quête d'un film qui sort des sentiers battus et qui vous fera rire aux éclats, Blood Freak est fait pour vous. Pour prolonger l'expérience, vous pouvez également découvrir d'autres films du même acabit, tels que The Room de Tommy Wiseau ou Troll 2 de Claudio Fragasso.

Note : 8 / 10