Du jour au lendemain, une comédie de Philippe Le Guay, dépeint l'étrange virage existentiel d'un cadre bancaire, François Berthier, incarné par le talentueux Benoît Poelvoorde. Imaginons un monde où chaque grain de sable dans l'engrenage de la vie se transforme en pépite dorée. C'est dans cet univers imprévisible que notre héros se retrouve, étonné, déconcerté, et un brin méfiant. Après tout, qui ne serait pas surpris de voir son existence grise se colorer soudainement en technicolor ? Dans cette farce absurde, François Berthier, broyé par le quotidien, voit soudainement sa vie s'embellir sans raison apparente. Les tracas matinaux deviennent des miettes insignifiantes devant cette nouvelle réalité où même le chien du voisin se met à chanter en chœur avec les oiseaux. Mais comme le dit si bien le dicton, méfie-toi des cadeaux emballés trop joliment. Ce qui semble être une aubaine devient rapidement un casse-tête existentiel pour notre protagoniste, qui se demande si le bonheur forcé vaut vraiment la peine. Le scénario, bien que truffé de clichés, parvient à se démarquer par l'humour mordant et l'ironie subtile qui parsèment le récit. Le réalisateur, Philippe Le Guay, s'amuse à jouer avec les attentes du spectateur, jonglant entre moments loufoques et réflexions plus profondes sur le sens de la vie et du bonheur. Certes, l'histoire ne réinvente pas la roue, mais elle roule avec suffisamment d'entrain pour nous emporter dans son sillage. Les personnages, menés par un Poelvoorde en grande forme, apportent une touche d'humanité à cette comédie fantaisiste. Leurs péripéties loufoques sont autant de miroirs déformants de nos propres dilemmes existentiels. Le casting, bien que parfois caricatural, trouve son équilibre entre excentricité et authenticité, offrant des performances solides qui contribuent à l'atmosphère décalée du film. Sous ses dehors légers, Du jour au lendemain aborde des thèmes profonds, de la quête du bonheur à la peur du changement en passant par la notion de liberté individuelle. Le Guay tisse habilement ces fils thématiques, invitant le spectateur à réfléchir tout en le divertissant. Certes, la morale du film reste parfois floue, mais c'est peut-être là toute sa force : laisser au public le soin de tirer ses propres conclusions. Sur le plan technique, la réalisation offre des moments de grâce, notamment dans une scène de comédie musicale désopilante qui témoigne du savoir-faire du réalisateur. La bande-son accompagne avec justesse les péripéties de nos protagonistes, ajoutant une dimension supplémentaire à l'ensemble. En somme, Du jour au lendemain est une comédie sympathique qui, malgré ses défauts, parvient à captiver grâce à son humour décalé et à ses personnages attachants. Si vous cherchez un divertissement léger avec une pointe de réflexion, ce film saura certainement vous ravir. Et qui sait, peut-être vous laissera-t-il, comme François Berthier, avec un sourire énigmatique au coin des lèvres, vous questionnant sur le sens de la vie et des miracles qui peuvent survenir du jour au lendemain.

Note : 6 / 10