Dune (1984)
L'adaptation au cinéma de l'œuvre monumentale de Frank Herbert, Dune, a longtemps été considérée comme un défi insurmontable. Après des nombreuses tentatives avortées, c'est finalement David Lynch qui s'y est attaqué en 1984, proposant sa vision singulière de cette épopée de science-fiction. Le résultat est un film ambitieux, riche visuellement, mais qui pêche par sa densité narrative parfois étouffante.
David Lynch plonge les spectateurs dans un univers futuriste où l'épice, une substance permettant les voyages spatiaux, est l'objet de toutes les convoitises. Sur la planète désertique Arrakis, autrement connue sous le nom de « Dune », seul monde à receler cette précieuse ressource, la puissante famille Atréides se retrouve prise dans un complot ourdi par ses ennemis jurés, les Harkonnen. C'est dans ce contexte que le jeune Paul Atréides (Kyle MacLachlan, dans son premier grand rôle), aidé par les redoutables Fremen — peuple autochtone de la planète désertique —, va devoir prendre les rênes de la rébellion.
Sur le plan visuel, Dune est une réussite incontestable. Les décors grandioses, mêlant des éléments futuristes et médiévaux, plongent le spectateur dans un univers d'une richesse foisonnante. Les fameux vers des sables sont rendus de manière impressionnante, tandis que les costumes baroques confèrent à l'ensemble une esthétique unique. Cependant, certains effets spéciaux ont vieilli, notamment les boucliers énergétiques qui brouillent parfois exagérément l'image.
Le casting est également un atout majeur du film. Kyle MacLachlan, révélé ici par David Lynch avant de devenir l'inoubliable agent Dale Cooper de Twin Peaks, campe un Paul Atréides charismatique. Les seconds rôles ne sont pas en reste, avec des prestations convaincantes de Patrick Stewart et José Ferrer en mentats, ou encore Sting en impressionnant guerrier Harkonnen.
Malheureusement, là où Dune pêche, c'est dans son rythme très inégal. Après un début prenant, le film s'enlise bien souvent dans une narration confuse et des apartés métaphysiques qui alourdissent le propos. La faute à un scénario condensé, qui peine à retranscrire toute la richesse et la complexité du roman originel. Les néophytes risquent ainsi de se perdre face à un déferlement d'informations et de noms à consonance étrange.
C'est d'autant plus regrettable que David Lynch, en désaccord avec les producteurs, n'a pu réaliser sa version initiale de quatre heures qui aurait permis une adaptation forcément plus fidèle. Contraint de réduire son montage, le cinéaste n'a pu approfondir certains aspects comme il l'aurait souhaité, aboutissant à un résultat parfois frustrant.
Dans l'ensemble, Dune reste cependant une œuvre marquante, portée par son ambition et sa puissante identité visuelle. C'est un film inclassable, à l'image de son réalisateur, qui parviendra à séduire les amateurs d'univers de science-fiction aussi denses qu'énigmatiques. Les autres risquent en revanche d'être quelque peu décontenancés par ce voyage psychédélique et ardu dans les dunes d'Arrakis.
Note : 6 / 10
David Lynch plonge les spectateurs dans un univers futuriste où l'épice, une substance permettant les voyages spatiaux, est l'objet de toutes les convoitises. Sur la planète désertique Arrakis, autrement connue sous le nom de « Dune », seul monde à receler cette précieuse ressource, la puissante famille Atréides se retrouve prise dans un complot ourdi par ses ennemis jurés, les Harkonnen. C'est dans ce contexte que le jeune Paul Atréides (Kyle MacLachlan, dans son premier grand rôle), aidé par les redoutables Fremen — peuple autochtone de la planète désertique —, va devoir prendre les rênes de la rébellion.
Sur le plan visuel, Dune est une réussite incontestable. Les décors grandioses, mêlant des éléments futuristes et médiévaux, plongent le spectateur dans un univers d'une richesse foisonnante. Les fameux vers des sables sont rendus de manière impressionnante, tandis que les costumes baroques confèrent à l'ensemble une esthétique unique. Cependant, certains effets spéciaux ont vieilli, notamment les boucliers énergétiques qui brouillent parfois exagérément l'image.
Le casting est également un atout majeur du film. Kyle MacLachlan, révélé ici par David Lynch avant de devenir l'inoubliable agent Dale Cooper de Twin Peaks, campe un Paul Atréides charismatique. Les seconds rôles ne sont pas en reste, avec des prestations convaincantes de Patrick Stewart et José Ferrer en mentats, ou encore Sting en impressionnant guerrier Harkonnen.
Malheureusement, là où Dune pêche, c'est dans son rythme très inégal. Après un début prenant, le film s'enlise bien souvent dans une narration confuse et des apartés métaphysiques qui alourdissent le propos. La faute à un scénario condensé, qui peine à retranscrire toute la richesse et la complexité du roman originel. Les néophytes risquent ainsi de se perdre face à un déferlement d'informations et de noms à consonance étrange.
C'est d'autant plus regrettable que David Lynch, en désaccord avec les producteurs, n'a pu réaliser sa version initiale de quatre heures qui aurait permis une adaptation forcément plus fidèle. Contraint de réduire son montage, le cinéaste n'a pu approfondir certains aspects comme il l'aurait souhaité, aboutissant à un résultat parfois frustrant.
Dans l'ensemble, Dune reste cependant une œuvre marquante, portée par son ambition et sa puissante identité visuelle. C'est un film inclassable, à l'image de son réalisateur, qui parviendra à séduire les amateurs d'univers de science-fiction aussi denses qu'énigmatiques. Les autres risquent en revanche d'être quelque peu décontenancés par ce voyage psychédélique et ardu dans les dunes d'Arrakis.
Note : 6 / 10
Vu le 17 avril 2024