En corps
En corps est le dernier film de Cédric Klapisch, et il nous plonge dans l’univers de la danse contemporaine à travers le parcours d’Élise, interprétée par Marion Barbeau, danseuse classique de l’Opéra de Paris, confrontée à une blessure qui menace de mettre fin à sa carrière. Avec son style habituel, Klapisch s’intéresse ici au processus de reconstruction, tant physique que psychologique, de cette danseuse qui doit trouver une nouvelle voie et se réinventer en rejoignant une troupe de danse contemporaine. Le réalisateur, fidèle à sa méthode, mise sur un casting de visages familiers : Pio Marmaï, François Civil, Denis Podalydès, et Muriel Robin. Ils s’agitent autour d’Élise et l’aident, à leur manière, à avancer.
L’histoire d'En corps repose sur une trame simple et peu originale, avec un personnage brisé qui cherche à se réparer. En théorie, c’est classique mais prometteur, pourtant le scénario n’évite aucun des clichés du genre. Élise, blessée, rencontre des personnages plus ou moins bienveillants qui, par leur seule présence, lui permettent de trouver des ressources insoupçonnées pour se relever. Ce serait touchant si tout ne sonnait pas aussi convenu : chaque rencontre est prévisible, chaque épreuve résolue de façon attendue, avec peu de surprises, et cela laisse un goût de déjà-vu. La trajectoire de l’héroïne ressemble trop à une série de cases que le scénario coche consciencieusement, sans oser s’aventurer dans quelque chose de plus inattendu ou de plus authentique.
Les personnages sont autant d’archétypes qui peinent à exister par eux-mêmes. Élise est une héroïne assez lisse, peu nuancée, qui semble être définie uniquement par sa blessure et son amour pour la danse. Autour d’elle, les autres protagonistes servent de leviers scénaristiques sans profondeur. François Civil incarne un kiné maladroit, destiné à faire sourire, mais qui finit par agacer plus qu’autre chose, tandis que Muriel Robin semble figée dans un rôle de mentor un brin caricatural. Quant au père d’Élise, interprété par Denis Podalydès, il n’est qu’un cliché du parent distant, apportant peu de relief à cette dynamique familiale.
Klapisch essaie d’aborder plusieurs thèmes — la résilience, la découverte de soi, la recherche d’un nouveau sens — mais le traitement est trop superficiel pour qu’on y adhère pleinement. Le film ne parvient pas à dépasser des slogans de développement personnel. Tout se résume à des « crois en toi », « réinvente-toi », sans véritable ancrage ni subtilité. Même le féminisme est abordé de manière désinvolte, comme un argument de surface, sans réelle exploration des questionnements ou des enjeux de ce thème. Il semble que Klapisch cherche davantage à cocher les cases des sujets d’actualité plutôt qu’à les aborder en profondeur.
Côté réalisation, le film propose des séquences esthétiques, mais souvent vides de sens. Klapisch filme la danse avec une certaine fluidité, et les effets visuels utilisés dans les scènes de transition sont beaux, mais ils ne semblent pas apporter de véritable valeur ajoutée à l’histoire. Les chorégraphies, bien que techniquement réussies, sont souvent coupées et montées de façon si rapide qu’on a à peine le temps de s’y plonger. Cela donne l’impression que la danse, pourtant centrale, est secondaire et ne sert qu’à habiller le récit. Les décors, en particulier ceux de la Bretagne, rappellent davantage une publicité touristique qu’un véritable hommage à l’espace de résilience qu’ils sont censés représenter pour Élise.
Les acteurs, quant à eux, peinent à donner corps à leurs personnages. Marion Barbeau, malgré son talent de danseuse, n’arrive pas vraiment à faire vivre Élise, et son jeu reste assez limité. François Civil et Muriel Robin, enchaînent les répliques et les situations humoristiques, sans parvenir à transcender des rôles qui manquent d’épaisseur. La relation d’Élise avec le kiné ou ses amis danseurs tombe souvent dans la caricature, et l’on se demande si Klapisch n’a pas sous-estimé la nécessité de donner un peu plus de consistance à ces interactions.
En définitive, En corps est un film esthétiquement agréable — en dehors des scènes de danse inutiles et souvent embarrassantes —, mais frustrant dans son traitement des personnages et des thématiques. Malgré quelques scènes visuellement séduisantes, il reste un film qui, sous des airs de légèreté, ne parvient pas vraiment à toucher ni à émouvoir.
Note : 4 / 10
L’histoire d'En corps repose sur une trame simple et peu originale, avec un personnage brisé qui cherche à se réparer. En théorie, c’est classique mais prometteur, pourtant le scénario n’évite aucun des clichés du genre. Élise, blessée, rencontre des personnages plus ou moins bienveillants qui, par leur seule présence, lui permettent de trouver des ressources insoupçonnées pour se relever. Ce serait touchant si tout ne sonnait pas aussi convenu : chaque rencontre est prévisible, chaque épreuve résolue de façon attendue, avec peu de surprises, et cela laisse un goût de déjà-vu. La trajectoire de l’héroïne ressemble trop à une série de cases que le scénario coche consciencieusement, sans oser s’aventurer dans quelque chose de plus inattendu ou de plus authentique.
Les personnages sont autant d’archétypes qui peinent à exister par eux-mêmes. Élise est une héroïne assez lisse, peu nuancée, qui semble être définie uniquement par sa blessure et son amour pour la danse. Autour d’elle, les autres protagonistes servent de leviers scénaristiques sans profondeur. François Civil incarne un kiné maladroit, destiné à faire sourire, mais qui finit par agacer plus qu’autre chose, tandis que Muriel Robin semble figée dans un rôle de mentor un brin caricatural. Quant au père d’Élise, interprété par Denis Podalydès, il n’est qu’un cliché du parent distant, apportant peu de relief à cette dynamique familiale.
Klapisch essaie d’aborder plusieurs thèmes — la résilience, la découverte de soi, la recherche d’un nouveau sens — mais le traitement est trop superficiel pour qu’on y adhère pleinement. Le film ne parvient pas à dépasser des slogans de développement personnel. Tout se résume à des « crois en toi », « réinvente-toi », sans véritable ancrage ni subtilité. Même le féminisme est abordé de manière désinvolte, comme un argument de surface, sans réelle exploration des questionnements ou des enjeux de ce thème. Il semble que Klapisch cherche davantage à cocher les cases des sujets d’actualité plutôt qu’à les aborder en profondeur.
Côté réalisation, le film propose des séquences esthétiques, mais souvent vides de sens. Klapisch filme la danse avec une certaine fluidité, et les effets visuels utilisés dans les scènes de transition sont beaux, mais ils ne semblent pas apporter de véritable valeur ajoutée à l’histoire. Les chorégraphies, bien que techniquement réussies, sont souvent coupées et montées de façon si rapide qu’on a à peine le temps de s’y plonger. Cela donne l’impression que la danse, pourtant centrale, est secondaire et ne sert qu’à habiller le récit. Les décors, en particulier ceux de la Bretagne, rappellent davantage une publicité touristique qu’un véritable hommage à l’espace de résilience qu’ils sont censés représenter pour Élise.
Les acteurs, quant à eux, peinent à donner corps à leurs personnages. Marion Barbeau, malgré son talent de danseuse, n’arrive pas vraiment à faire vivre Élise, et son jeu reste assez limité. François Civil et Muriel Robin, enchaînent les répliques et les situations humoristiques, sans parvenir à transcender des rôles qui manquent d’épaisseur. La relation d’Élise avec le kiné ou ses amis danseurs tombe souvent dans la caricature, et l’on se demande si Klapisch n’a pas sous-estimé la nécessité de donner un peu plus de consistance à ces interactions.
En définitive, En corps est un film esthétiquement agréable — en dehors des scènes de danse inutiles et souvent embarrassantes —, mais frustrant dans son traitement des personnages et des thématiques. Malgré quelques scènes visuellement séduisantes, il reste un film qui, sous des airs de légèreté, ne parvient pas vraiment à toucher ni à émouvoir.
Note : 4 / 10
Vu le 15 octobtre 2024