Et plus si affinités
Et plus si affinités, le nouveau film d'Olivier Ducray et Wilfried Meance, s'annonçait comme une comédie de mœurs prometteuse, avec un casting alléchant composé de Bernard Campan, Isabelle Carré, Julia Faure et Pablo Pauly. Malheureusement, ce remake du film espagnol Sentimental peine à convaincre, traînant avec lui les mêmes problèmes que son prédécesseur.
L'intrigue, qui aurait pu être savoureuse, tourne autour d'un couple usé par vingt-cinq ans de vie commune, Xavier et Sophie, qui décide d'inviter leurs voisins bruyants et apparemment très amoureux, Adèle et Alban, pour un dîner qui s'annonce mouvementé. On s'attend à des étincelles, des révélations croustillantes et des situations cocasses. Mais le soufflé retombe bien vite.
Le scénario, censé être le pilier de ce huis clos, s'avère bancal et manque cruellement de rythme. Les dialogues, qui devraient faire mouche à chaque réplique, tombent souvent à plat. On navigue entre des moments de théâtre de boulevard éculé et des tentatives de provocation qui sonnent faux. Le film essaie d'aborder des thèmes intéressants comme la routine conjugale, la libération sexuelle ou les apparences trompeuses, mais le traitement reste superficiel et peu convaincant.
Les personnages, malgré le talent indéniable des acteurs, peinent à dépasser le stade du cliché. Xavier, joué par Bernard Campan, oscille entre aigreur détestable et empathie forcée, tandis que Sophie, incarnée par Isabelle Carré, manque de profondeur. Les voisins, Adèle et Alban, auraient pu apporter une fraîcheur bienvenue, mais restent cantonnés à des caricatures de libertins modernes.
Il faut reconnaître que les réalisateurs ont tenté d'éviter l'écueil d'une mise en scène trop théâtrale. L'utilisation de la caméra à l'épaule apporte une certaine fluidité et quelques plans-séquences, comme celui de l'apéritif qui dure douze minutes, sont techniquement intéressants. On note également un jeu sur le cadrage, les plans se resserrant au fil du récit pour accentuer la sensation de malaise et d'enfermement. Mais ces efforts de réalisation ne suffisent pas à sauver un scénario claudicant.
Côté interprétation, on retrouve le professionnalisme habituel de Bernard Campan et Isabelle Carré, mais leur jeu semble contraint par des personnages mal écrits. Leur couple fonctionnait autrement mieux dans le mignon La dégustation, sorti deux ans plus tôt. La vraie surprise vient de Pablo Pauly, savoureux en séducteur cabot et sarcastique. Son charisme apporte un peu de piquant à des scènes qui en manquent cruellement.
Le film tente de jouer la carte de la comédie de mœurs incisive, dans la lignée de classiques comme Le dîner de cons ou Le prénom. Mais là où ces films brillaient par leur écriture ciselée et leur rythme implacable, Et plus si affinités patauge dans des dialogues convenus et des situations qui peinent à surprendre. L'humour, censé être le moteur de l'histoire, est souvent absent ou tombe à plat.
La fin du film, qui vire au grand n'importe quoi incohérent avec une scène de « mise à nu » littérale et symbolique, achève de perdre le spectateur. On a l'impression que les réalisateurs, à court d'idées, ont voulu forcer un climax dramatique qui sonne faux et gratuit.
En définitive, Et plus si affinités est une déception. Malgré quelques éclairs de brio, notamment dans la performance de Pablo Pauly et certains choix de mise en scène, le film ne parvient jamais à décoller. On reste sur sa faim, regrettant le manque de subtilité des dialogues et l'absence de véritable comédie. Pour les amateurs du genre, mieux vaut se replonger dans des classiques comme Cuisine et dépendances qui, malgré les années, n'ont rien perdu de leur mordant.
Note : 4 / 10
L'intrigue, qui aurait pu être savoureuse, tourne autour d'un couple usé par vingt-cinq ans de vie commune, Xavier et Sophie, qui décide d'inviter leurs voisins bruyants et apparemment très amoureux, Adèle et Alban, pour un dîner qui s'annonce mouvementé. On s'attend à des étincelles, des révélations croustillantes et des situations cocasses. Mais le soufflé retombe bien vite.
Le scénario, censé être le pilier de ce huis clos, s'avère bancal et manque cruellement de rythme. Les dialogues, qui devraient faire mouche à chaque réplique, tombent souvent à plat. On navigue entre des moments de théâtre de boulevard éculé et des tentatives de provocation qui sonnent faux. Le film essaie d'aborder des thèmes intéressants comme la routine conjugale, la libération sexuelle ou les apparences trompeuses, mais le traitement reste superficiel et peu convaincant.
Les personnages, malgré le talent indéniable des acteurs, peinent à dépasser le stade du cliché. Xavier, joué par Bernard Campan, oscille entre aigreur détestable et empathie forcée, tandis que Sophie, incarnée par Isabelle Carré, manque de profondeur. Les voisins, Adèle et Alban, auraient pu apporter une fraîcheur bienvenue, mais restent cantonnés à des caricatures de libertins modernes.
Il faut reconnaître que les réalisateurs ont tenté d'éviter l'écueil d'une mise en scène trop théâtrale. L'utilisation de la caméra à l'épaule apporte une certaine fluidité et quelques plans-séquences, comme celui de l'apéritif qui dure douze minutes, sont techniquement intéressants. On note également un jeu sur le cadrage, les plans se resserrant au fil du récit pour accentuer la sensation de malaise et d'enfermement. Mais ces efforts de réalisation ne suffisent pas à sauver un scénario claudicant.
Côté interprétation, on retrouve le professionnalisme habituel de Bernard Campan et Isabelle Carré, mais leur jeu semble contraint par des personnages mal écrits. Leur couple fonctionnait autrement mieux dans le mignon La dégustation, sorti deux ans plus tôt. La vraie surprise vient de Pablo Pauly, savoureux en séducteur cabot et sarcastique. Son charisme apporte un peu de piquant à des scènes qui en manquent cruellement.
Le film tente de jouer la carte de la comédie de mœurs incisive, dans la lignée de classiques comme Le dîner de cons ou Le prénom. Mais là où ces films brillaient par leur écriture ciselée et leur rythme implacable, Et plus si affinités patauge dans des dialogues convenus et des situations qui peinent à surprendre. L'humour, censé être le moteur de l'histoire, est souvent absent ou tombe à plat.
La fin du film, qui vire au grand n'importe quoi incohérent avec une scène de « mise à nu » littérale et symbolique, achève de perdre le spectateur. On a l'impression que les réalisateurs, à court d'idées, ont voulu forcer un climax dramatique qui sonne faux et gratuit.
En définitive, Et plus si affinités est une déception. Malgré quelques éclairs de brio, notamment dans la performance de Pablo Pauly et certains choix de mise en scène, le film ne parvient jamais à décoller. On reste sur sa faim, regrettant le manque de subtilité des dialogues et l'absence de véritable comédie. Pour les amateurs du genre, mieux vaut se replonger dans des classiques comme Cuisine et dépendances qui, malgré les années, n'ont rien perdu de leur mordant.
Note : 4 / 10