Fallout 3
Quand les bombes ont dévasté la capitale américaine, une poignée de survivants s'est réfugiée dans les abris anti-atomiques. C'est de l'un d'entre eux que je suis sorti en 2008, ébloui par la lumière crue du Fallout 3 de Bethesda. Un jeu de rôle post-apocalyptique développé pour 2K Games et Electronic Arts.
Le Wasteland qui s'étend autour des ruines de Washington D.C. est une vaste zone dévastée par les radiations, peuplée de créatures mutantes terrifiantes. Des radscorpions géants aux goules dévorées par la radioactivité, en passant par les redoutables écorcheurs, je n'ai eu de cesse d'être confronté aux pires aberrations de la Nature. Heureusement, l'humour déjanté de Fallout 3 vient constamment désamorcer l'angoisse. À l'image de ce livreur de quartier qui m'a poliment demandé d'exterminer les nuisibles l'empêchant de finir sa tournée. Ou de ce PNJ fumant tranquillement sa cigarette au milieu des ruines d'un building éventré, comme si de rien n'était.
Cette vision mi-amusée mi-désolée du monde d'après contribue grandement au charme déluré de Fallout 3. Une ambiance unique, pleine de surprises et de rebondissements, qui rappelle le ton si singulier du culte Docteur Folamour de Stanley Kubrick. On rit jaune en découvrant l'absurdité de la condition humaine, tout en étant glacé d'effroi devant l'horreur absolue.
Le gameplay mêle avec brio l'exploration en vue subjective du vaste monde ouvert, les affrontements délicieusement oldschool en temps réel, et les quêtes mémorables qui jalonnent l'aventure. Des missions phares, comme l'épique recherche de votre père disparu qui sous-tend l'intrigue principale. Ou la quête humoristique du gardien robotisé d'un parking ayant perdu la raison, véritable pied-de-nez à l'apocalypse. Un savant mélange de tons qui donne à l'ensemble une incroyable vitalité.
Bien sûr, on peut reprocher à Fallout 3 ses graphismes tristement vieillis, son manichéisme parfois trop marqué et une certaine linéarité dans la trame principale. Des défauts qui n'enlèvent rien au plaisir déculpabilisant de déambuler, flingue à la main, au milieu des ruines d'une Amérique dévastée. De sauver des innocents aussi facilement que les écraser sous sa botte. Bref, de faire absolument ce qu'on veut dans ce vaste terrain de jeu aussi jouissif que dérangeant.
Un souvenir impérissable me revient d'ailleurs en tête. Lors de ma première partie, j'avais choisi d'incarner un personnage plutôt bon et compatissant. Jusqu'au jour où je suis tombé sur une famille de fermiers réfugiée dans une grotte. Malgré leurs airs sympathiques, je les ai froidement massacrés pour leur voler leurs maigres ressources. Un acte d'une violence insoutenable, que j'ai pourtant commis sans trembler. Une séquence qui illustre à merveille l'ambivalence de Fallout 3 : aussi drôle qu'inquiétant, aussi jouissif que dérangeant. Un grand jeu, sans aucun doute.
Note : 7 / 10
Le Wasteland qui s'étend autour des ruines de Washington D.C. est une vaste zone dévastée par les radiations, peuplée de créatures mutantes terrifiantes. Des radscorpions géants aux goules dévorées par la radioactivité, en passant par les redoutables écorcheurs, je n'ai eu de cesse d'être confronté aux pires aberrations de la Nature. Heureusement, l'humour déjanté de Fallout 3 vient constamment désamorcer l'angoisse. À l'image de ce livreur de quartier qui m'a poliment demandé d'exterminer les nuisibles l'empêchant de finir sa tournée. Ou de ce PNJ fumant tranquillement sa cigarette au milieu des ruines d'un building éventré, comme si de rien n'était.
Cette vision mi-amusée mi-désolée du monde d'après contribue grandement au charme déluré de Fallout 3. Une ambiance unique, pleine de surprises et de rebondissements, qui rappelle le ton si singulier du culte Docteur Folamour de Stanley Kubrick. On rit jaune en découvrant l'absurdité de la condition humaine, tout en étant glacé d'effroi devant l'horreur absolue.
Le gameplay mêle avec brio l'exploration en vue subjective du vaste monde ouvert, les affrontements délicieusement oldschool en temps réel, et les quêtes mémorables qui jalonnent l'aventure. Des missions phares, comme l'épique recherche de votre père disparu qui sous-tend l'intrigue principale. Ou la quête humoristique du gardien robotisé d'un parking ayant perdu la raison, véritable pied-de-nez à l'apocalypse. Un savant mélange de tons qui donne à l'ensemble une incroyable vitalité.
Bien sûr, on peut reprocher à Fallout 3 ses graphismes tristement vieillis, son manichéisme parfois trop marqué et une certaine linéarité dans la trame principale. Des défauts qui n'enlèvent rien au plaisir déculpabilisant de déambuler, flingue à la main, au milieu des ruines d'une Amérique dévastée. De sauver des innocents aussi facilement que les écraser sous sa botte. Bref, de faire absolument ce qu'on veut dans ce vaste terrain de jeu aussi jouissif que dérangeant.
Un souvenir impérissable me revient d'ailleurs en tête. Lors de ma première partie, j'avais choisi d'incarner un personnage plutôt bon et compatissant. Jusqu'au jour où je suis tombé sur une famille de fermiers réfugiée dans une grotte. Malgré leurs airs sympathiques, je les ai froidement massacrés pour leur voler leurs maigres ressources. Un acte d'une violence insoutenable, que j'ai pourtant commis sans trembler. Une séquence qui illustre à merveille l'ambivalence de Fallout 3 : aussi drôle qu'inquiétant, aussi jouissif que dérangeant. Un grand jeu, sans aucun doute.
Note : 7 / 10
Joué le 23 novembre 2021