• Julien   Lepage

Fiasco, la nouvelle série Netflix créée par le duo Igor Gotesman et Pierre Niney, débarque sur nos écrans avec la promesse d'un rire grinçant et d'une plongée dans les coulisses chaotiques du cinéma. Avec un casting alléchant incluant Géraldine Nakache et François Civil, cette production française s'inscrit dans la lignée des comédies méta sur le monde du 7^e art, à la manière d'une Nuit américaine version sitcom.

L'histoire suit Raphaël Valande, un réalisateur novice incarné par Niney, qui se lance dans le tournage ambitieux de son premier long-métrage. Ce film, censé retracer la vie héroïque de sa grand-mère résistante à travers les époques, de la préhistoire au débarquement, tourne rapidement au cauchemar. Entre problèmes techniques, ego surdimensionnés et sabotage mystérieux, le plateau devient le théâtre d'un véritable... fiasco.

Le scénario de la série joue habilement sur les codes du « mockumentary », nous plongeant dans les coulisses d'un tournage catastrophique avec un réalisme parfois gênant. L'humour oscille entre le burlesque et le malaise, rappelant par moments l'esprit de The office. Cependant, cette approche finit par s'essouffler au fil des épisodes, certaines blagues tombant à plat ou se répétant de manière lassante.

Le personnage de Raphaël Valande, naïf et maladroit, sert de fil conducteur à cette débâcle cinématographique. Son évolution, de réalisateur plein d'espoir à homme désabusé, est intéressante mais parfois poussée à l'extrême, frôlant la caricature. Les personnages secondaires, bien que hauts en couleur, manquent souvent de profondeur, servant principalement de faire-valoir comique.

La série aborde des thèmes récurrents du milieu du cinéma : les difficultés de financement, les conflits d'ego, la pression du succès. Elle tente également une réflexion sur la frontière entre l'art et le divertissement, mais celle-ci reste superficielle, noyée dans le flot de gags et de situations absurdes.

D'un point de vue technique, Fiasco est bien réalisé, adoptant efficacement le style documentaire pour renforcer l'immersion. La mise en scène des scènes de tournage est particulièrement réussie, offrant un aperçu crédible des coulisses d'un plateau. Cependant, le rythme de la série peine parfois à se maintenir, certains épisodes s'étirant inutilement.

La performance de Pierre Niney est incontestablement l'un des points forts de la série. L'acteur parvient à rendre attachant un personnage qui aurait pu être simplement agaçant, jonglant habilement entre comédie physique et moments de vulnérabilité. Le reste du casting offre des prestations solides, avec une mention spéciale pour François Civil qui apporte une énergie bienvenue dans les derniers épisodes.

En conclusion, Fiasco est une série qui ne manque pas d'ambition et offre quelques moments hilarants, portés par un casting talentueux. Cependant, elle peine à maintenir son niveau sur la durée, alternant entre fulgurances comiques et longueurs frustrantes. Les amateurs du genre apprécieront certainement cette plongée dans les coulisses chaotiques du cinéma, mais d'autres risquent de décrocher avant le générique final.

Note : 6 / 10