
Si
Shawn Levy n'est pas connu pour la finesse de ses scénarii, le réalisateur de la saga des
Nuits au musée est en revanche quelqu'un de généreux, n'hésitant pas à mettre les moyens dans ses productions, et à appuyer sur le
fan service tout en réussissant l'exploit de ne pas prendre les spectateurs pour des demeurés. Par ailleurs, le réalisateur a pris un virage intéressant ces dernières années avec des œuvres un peu plus atypiques, comme
Real steel en 2011, puis
Stranger things depuis 2016.
Free Guy était donc attendu avec un mélange d'excitation et d'inquiétude. Sera-t-il un film malin et généreux, ou un
blockbuster vide et sans âme ?
Déjà,
Free Guy, c'est quoi ? La traduction du titre par nos cousins québécois en « L'homme libre » passe à côté du double sens qui est aussi « Guy libre », car on suit ici le personnage de
Guy, campé par
Ryan Reynolds.
Guy est ce que l'on appelle un PNJ – personnage non-jouable – ; autrement dit, un figurant virtuel dans un jeu vidéo. Ce personnage a pour rôle, dans un monde de réalité virtuelle, d'être un employé de banque victime d'un braquage quotidien. À la manière de
Bill Murray dans
Un jour sans fin,
Guy répète la même journée en boucle, puisqu'il est programmé pour ça. Cependant, un jour, il croise la route de
Jodie Comer (la maîtresse dans
Doctor Foster). À partir de là, il sort de sa routine, et vole les lunettes de Soleil d'un joueur ; lesquelles lui permettent d'avoir accès à l'interface Joueurs du jeu. Sa vie va alors être bouleversée, à l'instar d'un
Jim Carrey dans le
Truman show.
La première chose qui marque dans
Free Guy, c'est la qualité des effets visuels, et la myriade de détails qui foisonnent à l'écran. Le film est bourré de bonnes idées, souvent cachées à la manière d'
easter eggs. L'humour est également bien présent, et fait souvent mouche. En revanche, certains aspects du film sont nettement moins réussis ! La plupart des personnages secondaires sont caricaturaux et franchement pas intéressants, en particulier
Taika Waititi en « méchant » du film. Les clichés, on les retrouve aussi au niveau du scénario qui a de l'informatique en général, et des jeux vidéo en particulier, une image parfois « boomer ». Sans tomber dans l'extrême qu'était
Cyprien, on est parfois complètement à côté de la plaque.
En conclusion, le film est un excellent divertissement, mais manque de la finesse qui lui aurait permis de devenir un vrai bon film. L'ensemble n'est pas sans rappeler
Ready player one, puisque l'on retrouve dans les deux films un condensé de
pop culture balancé au visage du spectateur sans aucune délicatesse. Si
Shawn Levy n'est pas
Spielberg, et que sa réalisation est bien plus terne, le film en reste plus divertissant. 1 partout, balle au centre. Dans les deux cas, on reste bien au-dessus de films comme
Pixels, mais le film référence pour
geeks reste à faire.
Note :
7 / 10