Julien   Lepage

J.  Lepage
Grand theft auto : Vice City
Rockstar Games
2002

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Grand theft auto : Vice CityÀ l'aube des années 2000, alors que la PlayStation 2 entamait sa glorieuse carrière, Rockstar Games, ce studio vidéoludique qui n'avait alors rien à prouver, décida de réitérer l'exploit de Grand Theft Auto III en nous proposant une nouvelle virée dans les bas-fonds d'une ville de l'Amérique profonde. Cet opus fut Grand Theft Auto: Vice City, une perle immersive qui s'inscrit dans la lignée du chef d'œuvre précédent, tout en apportant son lot de nouveautés et de folies. Dans ce jeu, on incarne Tommy Vercetti, un mafieux tout droit sorti de l'univers des films de Martin Scorsese, qui débarque à Vice City, une métropole fictive s'inspirant à l'évidence de Miami, avec pour ambition de se tailler une place de choix dans ce monde criminel. Le scénario, par ailleurs très bien ficelé, nous entraîne ainsi dans un tourbillon d'intrigues, de trahisons et de règlements de compte où la violence côtoie l'absurde avec un naturel désarmant. Un véritable condensé de tous les clichés du cinéma de gangsters, revisités avec un humour grinçant et une généreuse dose de second degré. En termes de gameplay, Vice City reprend les mécaniques de jeu de son illustre aîné, tout en y ajoutant quelques innovations bienvenues. En effet, au-delà de la possibilité de voler et conduire divers véhicules terrestres, on peut désormais enfourcher des motos et même piloter des hélicoptères et des bateaux. Une liberté de mouvement accrue qui contribue grandement à l'immersion dans cette ville délicieusement années 80, baignée par les rayons d'un soleil de plomb et une ambiance miami vice absolument jubilatoire. C'est d'ailleurs cette ambiance rétro, savamment distillée à travers les décors, la bande-son culte, les tenues vestimentaires des personnages et les voix de l'époque, qui fait tout le charme de Vice City. Un véritable bain de jouvence pour tous les amateurs de la culture populaire des années 80, qui ne manqueront pas d'apprécier les innombrables clins d'œil et références présents à chaque coin de rue. Des réminiscences de Scarface aux airs de Michael Jackson en passant par les buildings à l'architecture typique de l'époque, tout semble avoir été méticuleusement reconstitué pour nous replonger dans cette décennie si particulière. Et le principal atout de Vice City réside précisément dans cette capacité à nous immerger totalement dans son univers dément. Une fois le jeu lancé, impossible de résister à l'appel de cette ville criminelle où tout semble permis. Entre les missions principales parfois ubuesques, on se surprend à errer sans but dans les rues, juste pour le plaisir de s'adonner au chaos ambiant : foncer dans le décor, dézinguer quelques passants, voler des véhicules pour la beauté du geste... Une pure jouissance pour tous les rebelles en puissance ! Bien que techniquement un peu dépassé de nos jours, Grand Theft Auto: Vice City demeure une pièce majeure de la culture vidéoludique, qui a grandement contribué à asseoir la popularité de la série déjantée de Rockstar Games. Un jeu générationnel qui, au même titre que les désormais cultes Max Payne et Driver, restera à jamais associé à cette époque faste de la PlayStation 2. Une œuvre délicieusement décalée, à l'humour grinçant mais tellement réjouissant, qu'on ne se lassera jamais de redécouvrir.

Note : 8 / 10

Joué le 29 mai 2017