• Julien   Lepage

Hacking Party, un jeu de société créé par Korben et Serge Helly en 2013, m'a laissé un goût amer. Enthousiaste à l'idée de jouer à ce jeu d'ambiance et de rapidité, j'ai vite déchanté. Le concept et le visuel étaient prometteurs, mais la réalité du jeu est tout autre. Le jeu se déroule en simultané, chaque joueur étant à la tête de son équipe de hackers, avec pour objectif de pirater les données de nombreux sites. Chaque hacker possède ses caractéristiques spéciales, mais tous les joueurs commencent avec la même équipe. Les joueurs démarrent également la partie avec trois cartes "recrues", piochées au hasard. Autant de cartes "sites à pirater" qu'il y a de joueurs +1 sont dévoilées. Les joueurs posent ensuite leurs cartes, face cachée, à côté des sites. La phase de pose est terminée quand tous les joueurs ont posé leurs tuiles. Le dernier à l'avoir fait perd un point de renommée. Chaque site possède une valeur de défense de base que les hackers doivent dépasser pour tenter d'entrer dans le site. Certaines cartes personnages, tel le mouchard, ou le "gray hat" (qui peut se jouer en soutien de site ou en soutien de hackers) ou encore des cartes renforts de hackers, peuvent venir renforcer la défense des sites. De la même façon, les hackers ont une valeur d'attaque de site. Si l'attaque est avortée, on passe à la phase "mise au vert". Si elle est réussie, on dévoile alors une à une des cartes renforts de site, qui vont parfois ajouter de la défense aux sites, parfois ajouter de la valeur financière : des "billets". L'attaque finale peut alors avorter ou réussir. Si elle réussit, les joueurs vont gagner des points de réputation et/ou des cartes recrues, si leur black hat était présent. Les vainqueurs se partagent ensuite les cartes renforts de site qui ont été jouées. Le jeu se transforme vite en pugilat. Nous n'avons pas aimé. J'étais plutôt enthousiaste à l'idée de jouer à ce jeu que j'ai reçu pour mon anniversaire et dont je trouvais le visuel et le concept intéressant. Mais la première remarque que les 5 joueurs présents le jour de l'ouverture de la boîte ont faite : pourquoi une aussi grande boîte pour aussi peu de matériel ? L'ensemble du jeu aurait pu tenir dans une boite de la taille de celle d'une extension de Smash Up. L'impression d'avoir été pris pour un pigeon était présente. Une fois les règles expliquées (plutôt claires), nous nous sommes lancés à l'assaut des sites internet et là... patatra ! C'est un gros bordel qui devient très vite chiant au moment de résoudre les attaques. C'est long, c'est rébarbatif. Les cartes Random rajoutent en lourdeur. Le pire étant que comme chaque hacker a une capacité différente, il faut sans cesse jongler entre toutes les informations disponibles : sur les sites, sur les hackers, sur les recrues et sur les cartes Random. Un vrai bazar. Et là on se dit : il faut aller jusqu'à 12 points comme ça ? Nous avons arrêté de jouer au bout de 4 tours et rangé le jeu au fond de l'étagère. Ce qui est très dommage car le jeu avait un potentiel humoristique (de part les cartes hackers, recrues, les sites internet et les très jolies illustrations) mais il n'est au final jamais exploité et on passe le plus clair de son temps à résoudre les attaques de sites qu'à réellement jouer. Je pense qu'il aurait fallu faire en sorte qu'on n'attaque qu'un seul site à la fois et que les hackers qui ont attaqué un site ne soient pas dispo pour le tour suivant. Cela aurait permis de développer une stratégie et surtout, de gagner en fluidité lors de la résolution des attaques. Je pense qu'on testera une fois comme ça avant de peut-être, définitivement, mettre le jeu au placard. En somme, Hacking Party est un jeu d'ambiance, de guess et de rapidité qui demande néanmoins de ne pas faire n'importe quoi. Travailler en équipe avec les autres vous fera gagner davantage de points, plus rapidement, mais prendrez-vous le risque que vos soit-disant amis et comparses vous trahissent ? Et, de devoir jouer rapidement, prendrez-vous les bonnes décisions, à chaud ? Oui, ce sera chaud durant la partie, mais pas assez pour en faire un jeu incontournable. Dommage, car le potentiel était là.

Note : 4 / 10