• Julien   Lepage

Lorsque j'ai appris que Tim Burton allait réaliser une nouvelle adaptation de "La Planète des Singes", j'ai été empli d'espoir. Après tout, le réalisateur de "Edward aux mains d'argent" et "Batman Returns" a toujours su apporter sa touche personnelle aux histoires qu'il raconte. Malheureusement, cette version de "La Planète des Singes" est loin d'être à la hauteur de mes attentes. Le film commence pourtant de manière prometteuse, avec une séquence d'ouverture qui nous plonge directement dans l'action. Nous suivons Leo Davidson, un astronaute interprété par Mark Wahlberg, qui se retrouve échoué sur une planète où les singes ont pris le pouvoir sur les humains. Jusque-là, rien de très surprenant pour ceux qui connaissent le roman de Pierre Boulle ou le film original de Franklin J. Schaffner. Cependant, dès les premières minutes, j'ai été frappé par le manque de profondeur du scénario. L'intrigue est simpliste, prévisible et manque cruellement de subtilité. Les thèmes intéressants soulevés par le roman original et le film de 1968, tels que la question de l'humanité et de la domination, sont à peine effleurés. De plus, le film est truffé d'incohérences et de facilités scénaristiques qui nuisent à la crédibilité de l'histoire. Les personnages sont malheureusement aussi peu développés que l'intrigue. Leo, le personnage principal, est un héros stéréotypé, sans réelle profondeur. Les singes, quant à eux, sont caricaturaux et leurs motivations sont souvent floues. Même le général Thade, le méchant du film, n'est qu'une pâle copie du général Aldo du film original. En ce qui concerne la réalisation, Tim Burton semble s'être contenté du minimum syndical. Les décors et les effets spéciaux sont certes impressionnants, mais ils ne suffisent pas à masquer le manque d'âme du film. La photographie est terne et sans relief, et la mise en scène manque cruellement d'inspiration. Les acteurs ne parviennent pas non plus à sauver le film. Mark Wahlberg est fade dans le rôle de Leo, et Tim Roth en fait des tonnes dans le rôle du général Thade. Helena Bonham Carter, habituellement excellente dans les films de Burton, est ici réduite à un rôle secondaire sans intérêt. Enfin, le message que le film essaie de transmettre est confus et maladroit. Alors que le roman et le film original posaient des questions pertinentes sur la nature humaine et la domination, cette version de "La Planète des Singes" se contente de nous servir un discours simpliste sur la tolérance et l'acceptation de l'autre. En conclusion, cette version de "La Planète des Singes" est une déception sur à peu près tous les plans. Le scénario est faible, les personnages sont mal développés, la réalisation manque d'inspiration et les acteurs semblent tous en pilotage automatique. Il est dommage que Tim Burton n'ait pas su apporter sa touche personnelle à cette histoire, car le potentiel était pourtant là. Si vous cherchez un film de science-fiction intelligent et captivant, je vous recommande plutôt de (re)découvrir le film original de 1968 ou le roman de Pierre Boulle.

Note : 3 / 10