Les petites victoires
Les petites victoires, le nouveau film de Mélanie Auffret, est arrivé sur nos écrans avec la promesse d'un regard tendre sur la France rurale. Porté par le duo Julia Piaton et Michel Blanc, ce long-métrage s'annonçait comme une bouffée d'air frais dans le paysage cinématographique français. L'attente était palpable, notamment pour les amateurs de comédies sociales à la française, genre qui a connu ses heures de gloire avec des films comme Le fabuleux destin d'Amélie Poulain ou Bienvenue chez les Ch'tis.
L'histoire se déroule dans le pittoresque village breton de Kerguen, où Alice, incarnée par Julia Piaton, jongle entre ses responsabilités de maire et d'institutrice. Son quotidien déjà bien rempli est bouleversé par l'arrivée d'Émile, un sexagénaire au caractère bien trempé, joué par Michel Blanc, qui décide de reprendre le chemin de l'école pour apprendre à lire et à écrire. Ce retour sur les bancs de l'école n'est pas sans rappeler le charmant film La tête en friche de Jean Becker, sorti en 2010, qui abordait également le thème de l'illettrisme avec sensibilité.
Le scénario des Petites victoires tente de tisser une toile complexe autour des problématiques rurales contemporaines. L'école menacée de fermeture, la désertification médicale, l'exode rural sont autant de sujets d'actualité que le film effleure. On sent chez Mélanie Auffret une volonté sincère de rendre hommage à ces petits villages qui luttent pour leur survie, rappelant par moments les reportages poignants de Jean-Pierre Pernaut au journal de 13 h de TF1. Cette ambition est louable, mais le traitement reste malheureusement en surface, ne creusant pas suffisamment les enjeux pour dépasser le stade du constat.
Le personnage d'Alice, porté par Julia Piaton, incarne cette nouvelle génération d'élus locaux, multifonctionnels et débordés. Son dévouement force l'admiration, mais son développement manque parfois de nuances. On aurait aimé explorer davantage ses doutes, ses échecs, pour rendre le personnage plus complexe et attachant. Quant à Émile, interprété par Michel Blanc, il apporte une touche d'humour bienvenue, même si son arc narratif semble parfois forcé pour les besoins du scénario.
Les thèmes abordés par le film sont nobles et d'actualité. L'illettrisme, la désertification des campagnes, la lutte pour maintenir les services publics en milieu rural sont autant de sujets qui méritent d'être portés à l'écran. Cependant, le traitement reste souvent en surface, oscillant entre légèreté et gravité sans vraiment trouver son équilibre. On sent une certaine retenue, comme si le film hésitait entre la comédie sociale et le drame, ne parvenant pas totalement à fusionner les deux genres.
La réalisation de Mélanie Auffret est soignée, avec de jolies prises de vue de la campagne bretonne qui donnent envie de faire ses valises pour s'installer dans un petit village. La photographie met en valeur les paysages bucoliques, créant une atmosphère chaleureuse qui sert bien le propos du film. La bande-son, discrète mais efficace, accompagne agréablement l'action sans jamais prendre le dessus.
Du côté des performances, Julia Piaton livre une interprétation convaincante. Michel Blanc, quant à lui, est fidèle à lui-même, apportant sa touche d'humour grinçant et d'humanité à un personnage qui aurait pu tomber dans la caricature. Leur duo fonctionne plutôt bien, même si on aurait aimé voir leur relation se développer de manière plus subtile.
Le reste du casting, bien que talentueux, peine à sortir de l'ombre du duo principal. On notera tout de même la présence de Lionel Abelanski, qui fait de son mieux avec un rôle secondaire peu développé. Les enfants qui composent la classe d'Alice apportent une fraîcheur bienvenue, même si leurs personnages restent souvent à l'état d'esquisse.
En conclusion, Les petites victoires est un film qui ne manque pas de bonnes intentions. Il aborde des sujets importants avec sincérité et offre quelques moments touchants et drôles. Cependant, il peine à transcender les clichés du genre et à apporter un regard véritablement novateur sur la ruralité française. On reste sur sa faim, avec l'impression que le film aurait pu aller plus loin dans son propos et dans le développement de ses personnages.
Le film de Mélanie Auffret s'inscrit dans la lignée de ces comédies sociales françaises qui tentent de conjuguer légèreté et profondeur. Si l'équilibre n'est pas toujours parfait, l'effort est louable. Pour les amateurs du genre, Les petites victoires offre une escapade agréable dans la France des campagnes, même si elle laisse un goût de trop peu. Le film aurait gagné à creuser davantage ses thématiques et à oser une fin moins consensuelle.
Les petites victoires est un film honnête qui ne révolutionnera pas le cinéma français, mais qui a le mérite de mettre en lumière des problématiques rurales souvent oubliées des écrans. Il rappelle, à sa manière, l'importance de préserver notre patrimoine rural et de lutter contre les inégalités territoriales. À noter que le rôle de Michel Blanc — celui d'un illétré de la campagne ayant toujours vécu seul avec son frère — évoque très largement celui bien plus authentique de Daniel Vannet dans l'atypique Willy 1er.
Note : 6 / 10
L'histoire se déroule dans le pittoresque village breton de Kerguen, où Alice, incarnée par Julia Piaton, jongle entre ses responsabilités de maire et d'institutrice. Son quotidien déjà bien rempli est bouleversé par l'arrivée d'Émile, un sexagénaire au caractère bien trempé, joué par Michel Blanc, qui décide de reprendre le chemin de l'école pour apprendre à lire et à écrire. Ce retour sur les bancs de l'école n'est pas sans rappeler le charmant film La tête en friche de Jean Becker, sorti en 2010, qui abordait également le thème de l'illettrisme avec sensibilité.
Le scénario des Petites victoires tente de tisser une toile complexe autour des problématiques rurales contemporaines. L'école menacée de fermeture, la désertification médicale, l'exode rural sont autant de sujets d'actualité que le film effleure. On sent chez Mélanie Auffret une volonté sincère de rendre hommage à ces petits villages qui luttent pour leur survie, rappelant par moments les reportages poignants de Jean-Pierre Pernaut au journal de 13 h de TF1. Cette ambition est louable, mais le traitement reste malheureusement en surface, ne creusant pas suffisamment les enjeux pour dépasser le stade du constat.
Le personnage d'Alice, porté par Julia Piaton, incarne cette nouvelle génération d'élus locaux, multifonctionnels et débordés. Son dévouement force l'admiration, mais son développement manque parfois de nuances. On aurait aimé explorer davantage ses doutes, ses échecs, pour rendre le personnage plus complexe et attachant. Quant à Émile, interprété par Michel Blanc, il apporte une touche d'humour bienvenue, même si son arc narratif semble parfois forcé pour les besoins du scénario.
Les thèmes abordés par le film sont nobles et d'actualité. L'illettrisme, la désertification des campagnes, la lutte pour maintenir les services publics en milieu rural sont autant de sujets qui méritent d'être portés à l'écran. Cependant, le traitement reste souvent en surface, oscillant entre légèreté et gravité sans vraiment trouver son équilibre. On sent une certaine retenue, comme si le film hésitait entre la comédie sociale et le drame, ne parvenant pas totalement à fusionner les deux genres.
La réalisation de Mélanie Auffret est soignée, avec de jolies prises de vue de la campagne bretonne qui donnent envie de faire ses valises pour s'installer dans un petit village. La photographie met en valeur les paysages bucoliques, créant une atmosphère chaleureuse qui sert bien le propos du film. La bande-son, discrète mais efficace, accompagne agréablement l'action sans jamais prendre le dessus.
Du côté des performances, Julia Piaton livre une interprétation convaincante. Michel Blanc, quant à lui, est fidèle à lui-même, apportant sa touche d'humour grinçant et d'humanité à un personnage qui aurait pu tomber dans la caricature. Leur duo fonctionne plutôt bien, même si on aurait aimé voir leur relation se développer de manière plus subtile.
Le reste du casting, bien que talentueux, peine à sortir de l'ombre du duo principal. On notera tout de même la présence de Lionel Abelanski, qui fait de son mieux avec un rôle secondaire peu développé. Les enfants qui composent la classe d'Alice apportent une fraîcheur bienvenue, même si leurs personnages restent souvent à l'état d'esquisse.
En conclusion, Les petites victoires est un film qui ne manque pas de bonnes intentions. Il aborde des sujets importants avec sincérité et offre quelques moments touchants et drôles. Cependant, il peine à transcender les clichés du genre et à apporter un regard véritablement novateur sur la ruralité française. On reste sur sa faim, avec l'impression que le film aurait pu aller plus loin dans son propos et dans le développement de ses personnages.
Le film de Mélanie Auffret s'inscrit dans la lignée de ces comédies sociales françaises qui tentent de conjuguer légèreté et profondeur. Si l'équilibre n'est pas toujours parfait, l'effort est louable. Pour les amateurs du genre, Les petites victoires offre une escapade agréable dans la France des campagnes, même si elle laisse un goût de trop peu. Le film aurait gagné à creuser davantage ses thématiques et à oser une fin moins consensuelle.
Les petites victoires est un film honnête qui ne révolutionnera pas le cinéma français, mais qui a le mérite de mettre en lumière des problématiques rurales souvent oubliées des écrans. Il rappelle, à sa manière, l'importance de préserver notre patrimoine rural et de lutter contre les inégalités territoriales. À noter que le rôle de Michel Blanc — celui d'un illétré de la campagne ayant toujours vécu seul avec son frère — évoque très largement celui bien plus authentique de Daniel Vannet dans l'atypique Willy 1er.
Note : 6 / 10
Vu le 7 septembre 2024
Lire la critique sur le site d'Antoine Lepage