La règle du jeu
Grand classique, la Règle du jeu est considéré comme l'un des meilleurs films de Renoir, l'un des meilleurs films français, et même l'un des meilleurs films de l'histoire du Cinéma ! Rien que ça !
Le film se déroule aux jours de son tournage ; c'est-à-dire à la fin des années 30. Cette période, très particulière, est marquée par une sortie de crise compliquée, par un Front populaire accédant au pouvoir en portant un espoir vite déçu, et par une Allemagne menaçante. Période de tensions, donc, d'espoirs et de craintes, mais surtout une période annonciatrice d'importants changements. C'est donc dans cette ambiance de fin de règne que prend place ce vaudeville.
On suit ici Roland Toutain, aviateur de renom qui, après avoir battu le record de traversée de l'Atlantique, prend quelques jours de repos chez son ami, Marcel Dalio, marquis de son état, dont la femme – Nora Gregor – se trouve être la maîtresse !
À ce beau monde s'ajoute Jean Renoir lui-même, en boute-en-train philosophe, Julien Carette (pas de lien avec Bruno) en braconnier courtisant Paulette Dubost, femme de chambre, et Gaston Modot, garde-chasse et mari de cette dernière.
Comme on le voit à l'évocation de ces personnages contrastés, le château du marquis sera, le temps du film, le théâtre de situations comiques, de dialogues truculents, et d'embarrassants quiproquos.
Si la réalisation est classique, mais soignée, elle n'apporte pas l'audace qui caractérisera Citizen Kane, qui sortira deux ans plus tard. Ce qui marquera le cinéma du réalisateur Californien sera, justement, une innovation technique et narrative qui tranchera avec ce qui se faisait jusqu'alors. Ici, Renoir invente un cinéma réaliste. Ce qui bluffera les spectateurs de l'époque sera le sentiment d'immersion et de proximité d'avec les personnages. On quitte l'effet « théâtre » en portant la caméra sur scène.
Si le style de Citizen Kane restera unique pour cette époque, la Règle du jeu, au contraire, créera non pas un courant, mais une nouvelle règle (du jeu). De fait, ce qui en fait sa richesse, c'est le fait que son originalité de l'époque soit devenue d'une banalité affligeante. Difficile, dès lors, d'y trouver un véritable intérêt, si ce n'est dans l'écriture des personnages. Hélas, ceux-ci sont franchement caricaturaux tout en demeurant assez lisses. Seul Renoir et sa gouaille sort un peu du lot. Reste alors un témoignage d'une époque révolue, et un sentiment d'insouciance que les années suivantes effaceront.
Note : 6 / 10
Le film se déroule aux jours de son tournage ; c'est-à-dire à la fin des années 30. Cette période, très particulière, est marquée par une sortie de crise compliquée, par un Front populaire accédant au pouvoir en portant un espoir vite déçu, et par une Allemagne menaçante. Période de tensions, donc, d'espoirs et de craintes, mais surtout une période annonciatrice d'importants changements. C'est donc dans cette ambiance de fin de règne que prend place ce vaudeville.
On suit ici Roland Toutain, aviateur de renom qui, après avoir battu le record de traversée de l'Atlantique, prend quelques jours de repos chez son ami, Marcel Dalio, marquis de son état, dont la femme – Nora Gregor – se trouve être la maîtresse !
À ce beau monde s'ajoute Jean Renoir lui-même, en boute-en-train philosophe, Julien Carette (pas de lien avec Bruno) en braconnier courtisant Paulette Dubost, femme de chambre, et Gaston Modot, garde-chasse et mari de cette dernière.
Comme on le voit à l'évocation de ces personnages contrastés, le château du marquis sera, le temps du film, le théâtre de situations comiques, de dialogues truculents, et d'embarrassants quiproquos.
Si la réalisation est classique, mais soignée, elle n'apporte pas l'audace qui caractérisera Citizen Kane, qui sortira deux ans plus tard. Ce qui marquera le cinéma du réalisateur Californien sera, justement, une innovation technique et narrative qui tranchera avec ce qui se faisait jusqu'alors. Ici, Renoir invente un cinéma réaliste. Ce qui bluffera les spectateurs de l'époque sera le sentiment d'immersion et de proximité d'avec les personnages. On quitte l'effet « théâtre » en portant la caméra sur scène.
Si le style de Citizen Kane restera unique pour cette époque, la Règle du jeu, au contraire, créera non pas un courant, mais une nouvelle règle (du jeu). De fait, ce qui en fait sa richesse, c'est le fait que son originalité de l'époque soit devenue d'une banalité affligeante. Difficile, dès lors, d'y trouver un véritable intérêt, si ce n'est dans l'écriture des personnages. Hélas, ceux-ci sont franchement caricaturaux tout en demeurant assez lisses. Seul Renoir et sa gouaille sort un peu du lot. Reste alors un témoignage d'une époque révolue, et un sentiment d'insouciance que les années suivantes effaceront.
Note : 6 / 10
Vu le 21 janvier 2022