Perdus dans l'espace
En l'an de grâce 1998, Stephen Hopkins nous emmenait en expédition cosmique avec "Perdus dans l'espace". Une odyssée interstellaire qui, malgré ses ambitions, laisse quelques étoiles filantes dans son sillage. Avec une distribution comprenant des noms tels que William Hurt, Mimi Rogers, et un Gary Oldman en mode machiavélique, les attentes étaient célestes, mais l'atterrissage s'avère plutôt terrestre. L'histoire nous catapulte en 2050, un futur où la Terre agonise, poussant l'humanité à chercher refuge sur Alpha Prime. Le scientifique John Robinson, incarné par un William Hurt stoïque, dirige une mission de reconnaissance, accompagné de sa famille et d'un équipage coloré. Mais dans les replis sombres de l'espace, se tapit la trahison ourdie par le fourbe Dr Zachary Smith, joué par un Gary Oldman dont la performance éclipse presque le reste. La trame, bien que pétaradante, s'embourbe parfois dans les débris de la narration. Si le départ est laborieux, la propulsion narrative finit par s'activer, offrant un voyage rythmé, bien que parsemé d'astéroïdes scénaristiques. Les rebondissements, aussi nombreux qu'improbables, semblent parfois émerger d'un trou noir narratif, laissant le spectateur dérivant dans les méandres de l'incohérence. Quant aux héros en combinaisons moulantes, ils semblent tout droit échappés d'une convention de science-fiction des années 70, voguant entre le charme rétro et le kitsch total. Les effets spéciaux, hélas, n'ont pas résisté aux ravages du temps, laissant échapper une aura de cheap qui fait tiquer même les amateurs les plus indulgents du genre. Cependant, comme une comète dans la nuit, le film parvient à illuminer quelques aspects. L'action, une fois lancée, décolle avec une énergie presque palpable, offrant des séquences spectaculaires qui raviront les amateurs de frissons spatiaux. Et si l'intrigue finit par sombrer dans les abysses de l'absurdité, elle garde tout de même un certain charme, comme une constellation bancroche qui brille malgré tout dans l'obscurité. Du côté de la réalisation, Stephen Hopkins déploie une mise en scène solide, jonglant habilement avec les contraintes de l'espace et offrant des panoramas intergalactiques à couper le souffle. Cependant, même la maestria technique ne peut sauver certains passages d'un naufrage narratif imminent. Quant aux acteurs, si certains brillent comme des supernovas, d'autres peinent à éclairer le firmament cinématographique. William Hurt offre une prestation solide en patriarche intrépide, tandis que Gary Oldman s'amuse comme un diable dans un univers où les méchants ont souvent plus de fun. Cependant, Matt LeBlanc, habitué aux sitcoms, semble un peu perdu dans les méandres de l'espace, laissant son personnage flotter entre cliché et caricature. Au final, "Perdus dans l'espace" est une aventure divertissante, malgré ses imperfections cosmiques. Si les étoiles ne brillent pas aussi fort qu'on l'espérait, il reste un petit joyau stellaire dans la galaxie du divertissement familial. Pour les amateurs de science-fiction nostalgiques ou les explorateurs de l'espace en herbe, cette escapade interstellaire pourrait bien valoir le détour, mais ne vous attendez pas à une épopée intergalactique sans faille.
Note : 6 / 10
Note : 6 / 10
Vu le 4 décembre 2015