La plateforme
La plateforme, réalisé par Galder Gaztelu-Urrutia, est un film qui m'a laissé une impression mitigée. Bien que j'apprécie les films de science-fiction et les allégories sociales, ce long-métrage espagnol ne m'a pas entièrement convaincu. Laissez-moi vous expliquer pourquoi. Le film se déroule dans une prison verticale, où les détenus sont répartis sur de nombreux niveaux. Une plateforme transportant de la nourriture descend d'étage en étage, laissant les détenus des niveaux supérieurs se rassasier avant que les restes n'atteignent les niveaux inférieurs. Ce concept original et intrigant m'a immédiatement attiré, mais j'ai été déçu par la manière dont il a été exploité. L'idée de base de La plateforme est une métaphore de la lutte des classes, où les riches se gavent en haut de l'échelle sociale tandis que les pauvres luttent pour survivre en bas. Bien que cette idée ne soit pas nouvelle, j'ai apprécié le regard neuf et original apporté par le concept de prison-tour. Malheureusement, le scénario ne va pas plus loin et ne creuse pas suffisamment cette métaphore, laissant le spectateur sur sa faim. Les personnages de La plateforme sont, pour la plupart, dépourvus de profondeur et semblent n'exister que pour servir la métaphore. Goreng, le protagoniste interprété par Ivan Massagué, est un idéaliste qui croit en la solidarité et l'entraide, tandis que son compagnon de cellule, Trimagasi, incarné par Zorion Eguileor, est un pragmatique qui pense d'abord à sa propre survie. Bien que ces archétypes soient intéressants, j'aurais aimé voir une évolution plus marquée et des personnages plus complexes. La réalisation de Galder Gaztelu-Urrutia est soignée et efficace, avec une photographie esthétiquement réussie et des effets spéciaux utilisés avec parcimonie. La mise en scène est dynamique et contribue à créer une atmosphère oppressante et claustrophobique. Cependant, j'ai trouvé que la direction artistique manquait parfois d'originalité et de prise de risque, ce qui aurait pu renforcer l'impact du film. Les performances des acteurs sont convaincantes, en particulier celles d'Ivan Massagué et de Zorion Eguileor. Les acteurs secondaires, tels qu'Antonia San Juan et Emilio Buale, apportent également une contribution solide à l'ensemble du film. Néanmoins, j'ai été déçu par le manque de développement des personnages, qui m'a empêché de m'attacher réellement à eux. En ce qui concerne les thèmes abordés par le film, La plateforme soulève des questions intéressantes sur la lutte des classes, l'égoïsme, la solidarité et l'espoir. Toutefois, je trouve que le film ne va pas assez loin dans son exploration de ces sujets et se contente de survoler les problématiques sans réellement les approfondir. En résumé, La plateforme est un film qui avait un potentiel certain, mais qui ne l'a pas entièrement exploité. Bien que j'aie apprécié le concept original et certaines performances d'acteurs, j'ai été déçu par le manque de profondeur des personnages et du scénario, ainsi que par l'absence d'approfondissement des thèmes abordés. Si vous êtes à la recherche d'un film de science-fiction dystopique et d'une allégorie sociale, La plateforme pourrait vous intéresser, mais ne vous attendez pas à une œuvre marquante et inoubliable. Pour ceux qui apprécient les films de science-fiction abordant des thèmes similaires, je recommanderais plutôt Snowpiercer, le Transperceneige de Bong Joon-ho, qui offre une métaphore plus poussée et un scénario plus riche.
Note : 8 / 10
Note : 8 / 10
Vu le 14 juillet 2020
Lire la critique sur le site d'Antoine Lepage