Les nouveaux sauvages
Damián Szifron nous offre avec Les nouveaux sauvages un cocktail explosif qui réveille le cinéma argentin. Sélectionné en compétition officielle au Festival de Cannes 2014, ce film à sketches renoue avec une tradition cinématographique qu'on croyait perdue, rappelant les grandes heures des comédies italiennes des années 60. Produit par les frères Almodóvar, ce long-métrage a fait l'effet d'une bombe dans son pays d'origine, pulvérisant les records au box-office argentin.
Le film se compose de six histoires indépendantes, toutes centrées sur le thème du « pétage de plombs ». De l'avion au mariage en passant par le restaurant et la voiture, Szifron explore les situations quotidiennes qui peuvent faire basculer n'importe qui dans la folie furieuse. Chaque sketch pousse ses personnages dans leurs derniers retranchements, les amenant à franchir la fine ligne qui sépare la civilisation de la barbarie.
Le scénario est d'une efficacité redoutable. Szifron maîtrise parfaitement l'art de la montée en tension, nous tenant en haleine du début à la fin de chaque histoire. Si certains sketches sont plus percutants que d'autres, l'ensemble reste d'une cohérence remarquable. Le premier segment, qui se déroule dans un avion, donne immédiatement le ton avec un humour noir cinglant. Le réalisateur joue habilement avec nos attentes, nous surprenant constamment par des rebondissements inattendus.
Les personnages, bien que rapidement esquissés, sont tous crédibles et attachants dans leur démesure. On se reconnaît facilement dans ces anti-héros du quotidien, poussés à bout par l'injustice, la corruption ou simplement la bêtise humaine. Szifron réussit le tour de force de nous faire compatir avec ces « monstres » tout en gardant une distance critique.
Le film aborde des thèmes universels comme la vengeance, la frustration et la violence refoulée qui sommeille en chacun de nous. Mais au-delà de la catharsis évidente, Les nouveaux sauvages dresse aussi un portrait acide de la société argentine contemporaine, dénonçant la corruption, les inégalités et l'hypocrisie des conventions sociales. Le réalisateur n'hésite pas à pousser le curseur de la violence et de l'absurde, créant un miroir déformant mais terriblement révélateur de nos propres pulsions.
La réalisation est nerveuse et énergique, parfaitement adaptée au rythme effréné des histoires. Szifron fait preuve d'une grande maîtrise visuelle, alternant plans serrés oppressants et séquences d'action spectaculaires. La bande-son, tantôt angoissante, tantôt jubilatoire, accompagne parfaitement les montées d'adrénaline des personnages.
Le casting, mélangeant acteurs confirmés et nouveaux visages, est impeccable. Mention spéciale à Ricardo Darín, star du cinéma argentin, qui livre une performance tour à tour touchante et terrifiante dans le sketch de l'artificier. Érica Rivas est également éblouissante dans le rôle de la mariée vengeresse du dernier segment, poussant son personnage aux limites de l'hystérie avec un talent fou.
En conclusion, Les nouveaux sauvages est une véritable réussite, un film cathartique et jubilatoire qui ne laisse pas indemne. Szifron réussit le pari de nous faire rire de nos pires instincts tout en nous offrant une réflexion acerbe sur notre société. C'est un cinéma audacieux, percutant et terriblement divertissant. Si vous aimez l'humour noir et les comédies qui ont du mordant, ne passez pas à côté de ce petit bijou du cinéma argentin. Il pourrait bien vous donner envie de péter les plombs à votre tour… mais uniquement dans la salle obscure, bien sûr !
Note : 8 / 10
Le film se compose de six histoires indépendantes, toutes centrées sur le thème du « pétage de plombs ». De l'avion au mariage en passant par le restaurant et la voiture, Szifron explore les situations quotidiennes qui peuvent faire basculer n'importe qui dans la folie furieuse. Chaque sketch pousse ses personnages dans leurs derniers retranchements, les amenant à franchir la fine ligne qui sépare la civilisation de la barbarie.
Le scénario est d'une efficacité redoutable. Szifron maîtrise parfaitement l'art de la montée en tension, nous tenant en haleine du début à la fin de chaque histoire. Si certains sketches sont plus percutants que d'autres, l'ensemble reste d'une cohérence remarquable. Le premier segment, qui se déroule dans un avion, donne immédiatement le ton avec un humour noir cinglant. Le réalisateur joue habilement avec nos attentes, nous surprenant constamment par des rebondissements inattendus.
Les personnages, bien que rapidement esquissés, sont tous crédibles et attachants dans leur démesure. On se reconnaît facilement dans ces anti-héros du quotidien, poussés à bout par l'injustice, la corruption ou simplement la bêtise humaine. Szifron réussit le tour de force de nous faire compatir avec ces « monstres » tout en gardant une distance critique.
Le film aborde des thèmes universels comme la vengeance, la frustration et la violence refoulée qui sommeille en chacun de nous. Mais au-delà de la catharsis évidente, Les nouveaux sauvages dresse aussi un portrait acide de la société argentine contemporaine, dénonçant la corruption, les inégalités et l'hypocrisie des conventions sociales. Le réalisateur n'hésite pas à pousser le curseur de la violence et de l'absurde, créant un miroir déformant mais terriblement révélateur de nos propres pulsions.
La réalisation est nerveuse et énergique, parfaitement adaptée au rythme effréné des histoires. Szifron fait preuve d'une grande maîtrise visuelle, alternant plans serrés oppressants et séquences d'action spectaculaires. La bande-son, tantôt angoissante, tantôt jubilatoire, accompagne parfaitement les montées d'adrénaline des personnages.
Le casting, mélangeant acteurs confirmés et nouveaux visages, est impeccable. Mention spéciale à Ricardo Darín, star du cinéma argentin, qui livre une performance tour à tour touchante et terrifiante dans le sketch de l'artificier. Érica Rivas est également éblouissante dans le rôle de la mariée vengeresse du dernier segment, poussant son personnage aux limites de l'hystérie avec un talent fou.
En conclusion, Les nouveaux sauvages est une véritable réussite, un film cathartique et jubilatoire qui ne laisse pas indemne. Szifron réussit le pari de nous faire rire de nos pires instincts tout en nous offrant une réflexion acerbe sur notre société. C'est un cinéma audacieux, percutant et terriblement divertissant. Si vous aimez l'humour noir et les comédies qui ont du mordant, ne passez pas à côté de ce petit bijou du cinéma argentin. Il pourrait bien vous donner envie de péter les plombs à votre tour… mais uniquement dans la salle obscure, bien sûr !
Note : 8 / 10
Vu le 7 août 2024
Lire la critique sur le site d'Antoine Lepage