• Julien   Lepage

Après une décennie passée à limer sa formule sur les New super Mario bros., la firme de Kyoto revient en 2023 avec Super Mario bros. wonder, un nouveau jalon dans la longue épopée du célèbre plombier moustachu. Disponible sur la Nintendo Switch, ce nouvel épisode 2D marque l'arrivée d'une panoplie de mécaniques inédites qui tentent de rafraîchir une série qui commençait sérieusement à tourner en rond.

L'histoire, vous la connaissez : le roi des Koopas, Bowser, décide une fois de plus de semer la pagaille dans le royaume des Fleurs. Pour parvenir à ses fins, la vieille tortue kidnappe une étrange fleur aux pouvoirs prodigieux capable de déformer la réalité. C'est donc à Mario, Luigi, Peach et Toad que revient la lourde tâche de traverser les multiples contrées du royaume pour déjouer les sombres desseins de leur vieil ennemi. Un prétexte scénaristique des plus légers, comme à l'accoutumée, qui sert surtout à justifier les folles péripéties du quatuor à travers des niveaux hauts en couleur.

Car c'est bien le gameplay qui est la véritable attraction de Super Mario bros. wonder. Outre les traditionnels champignons, fleurs de feu et autres super étoiles, le jeu intègre trois nouveaux pouvoirs : la forme éléphant qui permet à Mario d'aspirer et de recracher de l'eau, le pouvoir bulle pour emprisonner les ennemis dans d'immenses bulles de savon, et le champignon foreur qui autorise notre plombier à creuser dans les sols et les plafonds. Un vent de fraîcheur bienvenu qui n'est pas sans rappeler les métamorphoses décalées de A Link between worlds sur 3DS. Le gameplay se renouvelle également grâce aux fleurs prodiges, ces mystérieuses plantes capables de métamorphoser temporairement le décor d'un niveau. Selon la fleur, Mario pourra alors se retrouver miniaturisé, transformé en gelée ou en boulet de canon, le tout accompagné d'une bande-son survitaminée digne d'un opéra-rock psychédélique.

Malgré ces bonnes idées, Wonder peine parfois à délivrer une expérience véritablement mémorable. Le level design manque de consistance sur la longueur, alternant les trouvailles géniales et les niveaux un peu trop fades, surtout en comparaison des monuments d'ingéniosité que sont les derniers Donkey Kong country. La difficulté a également été revue à la baisse, permettant aux joueurs de terminer l'aventure sans réelle accroc. Difficile dans ces conditions de ne pas ressentir un petit sentiment de superficialité qui pourra agacer les vétérans en quête de défis. On regrette aussi quelques irritants d'ordre technique comme des temps de chargement un peu longs ou la présence indésirable de quelques ralentissements lors des phases les plus chargées en effets visuels.

Malgré ces quelques réserves, Super Mario bros. wonder reste une production de grande qualité qui saura sans aucun doute enchanter les plus jeunes joueurs. Les vieux briscards pourront, eux, se rabattre sur les traditionnels niveaux de fin de monde extrêmement retors qui feront office de joli contre-point à la douceur du reste du jeu. Reste que l'on ne peut s'empêcher de penser qu'avec un brin d'audace supplémentaire dans son level design et sa difficulté, Wonder aurait pu s'élever au rang d'un des plus grands Mario de ces dernières années. On pense notamment à la créativité débordante d'un Michel Ancel que l'on retrouve dans Rayman legends ou Origins. Mais la barre était peut-être trop haute pour le plombier moustachu ?

Note : 7 / 10