Sans un bruit
Assez ironiquement, Sans un bruit avait fait pas mal de bruit à sa sortie, et avait rapidement acquis un statut de chef-d'œuvre du film d'horreur, le tout saupoudré – ce qui n'est pas pour me déplaire – de science-fiction.
On suit dans ce film le quotidien de la famille Abbott : les parents, John Krasinski (également réalisateur du film) et Emily Blunt, (sa véritable femme) et leurs trois enfants, parmi lesquels Millicent Simmonds, atteinte de surdité. Et leur quotidien, justement, est loin d'être une sinécure : la Terre a été envahie depuis quelques mois par des extraterrestres particulièrement hostiles. Ces créatures sont aveugles, et se repèrent au bruit, attaquant toute chose émettant un son. La famille doit donc vivre… sans un bruit !
Si l'ambiance est effectivement intéressante, et plutôt maîtrisée, elle n'est pour autant pas d'une originalité folle. Elle est plutôt le paroxysme de l'attention faite au bruit, déjà présente dans la plupart des films d'horreur en général, et des slashers en particulier, dans lesquels le principe général est plus ou moins celui d'un cache-cache géant.
Le véritable problème du film est de l'ordre de la cohérence. Non pas celle du film, qui est plutôt bonne, mais de celle des personnages. La famille habite une maison dont sous-sol a été aménagé avec soin. Tout y est préparé pour accueillir un heureux événement ! En effet, la mère de famille attend un enfant, et l'accouchement, qui devra se faire sans bruit, s'annonce compliqué ; tout comme le seront les premiers mois – voire les premières années – de la vie de bébé.
On constate, au long du film, à quel point la famille est organisée, et parvient à vivre dans un silence religieux. Rapidement, je me suis posé une question toute bête : pourquoi risquer sa vie à chaque instant – en faisant tomber un objet, en se cognant, etc. alors qu'ils pourraient habiter à un endroit déjà bruyant, comme à côté d'un cours d'eau, ou d'une cascade ? Ce qui, en plus de les protéger des accidents bêtes, leur permettrait de se parler, et leur offrirait même de l'eau sur place. Eh bien cinq minutes plus tard, le père de famille emmène justement son fils près d'une cascade. La scène est alors ridicule ! « T'as vu comme on est bien ici ? On peut même se parler ! Génial, hein ? Bon, allez, retournons à la maison pleine de danger ! ».
Ok, donc la famille a bel et bien pensé à la même chose que moi, sauf qu'ils n'ont pas eu la présence d'esprit de s'y installer. DÉBILES !
En dehors de ça, le film est plutôt réussi ; en particulier, donc, du côté de l'ambiance visuelle et sonore. Dommage que cette incohérence, et le design pas très réussi des créatures viennent gâcher tout ça. Un bon divertissement malgré tout.
Note : 7 / 10
On suit dans ce film le quotidien de la famille Abbott : les parents, John Krasinski (également réalisateur du film) et Emily Blunt, (sa véritable femme) et leurs trois enfants, parmi lesquels Millicent Simmonds, atteinte de surdité. Et leur quotidien, justement, est loin d'être une sinécure : la Terre a été envahie depuis quelques mois par des extraterrestres particulièrement hostiles. Ces créatures sont aveugles, et se repèrent au bruit, attaquant toute chose émettant un son. La famille doit donc vivre… sans un bruit !
Si l'ambiance est effectivement intéressante, et plutôt maîtrisée, elle n'est pour autant pas d'une originalité folle. Elle est plutôt le paroxysme de l'attention faite au bruit, déjà présente dans la plupart des films d'horreur en général, et des slashers en particulier, dans lesquels le principe général est plus ou moins celui d'un cache-cache géant.
Le véritable problème du film est de l'ordre de la cohérence. Non pas celle du film, qui est plutôt bonne, mais de celle des personnages. La famille habite une maison dont sous-sol a été aménagé avec soin. Tout y est préparé pour accueillir un heureux événement ! En effet, la mère de famille attend un enfant, et l'accouchement, qui devra se faire sans bruit, s'annonce compliqué ; tout comme le seront les premiers mois – voire les premières années – de la vie de bébé.
On constate, au long du film, à quel point la famille est organisée, et parvient à vivre dans un silence religieux. Rapidement, je me suis posé une question toute bête : pourquoi risquer sa vie à chaque instant – en faisant tomber un objet, en se cognant, etc. alors qu'ils pourraient habiter à un endroit déjà bruyant, comme à côté d'un cours d'eau, ou d'une cascade ? Ce qui, en plus de les protéger des accidents bêtes, leur permettrait de se parler, et leur offrirait même de l'eau sur place. Eh bien cinq minutes plus tard, le père de famille emmène justement son fils près d'une cascade. La scène est alors ridicule ! « T'as vu comme on est bien ici ? On peut même se parler ! Génial, hein ? Bon, allez, retournons à la maison pleine de danger ! ».
Ok, donc la famille a bel et bien pensé à la même chose que moi, sauf qu'ils n'ont pas eu la présence d'esprit de s'y installer. DÉBILES !
En dehors de ça, le film est plutôt réussi ; en particulier, donc, du côté de l'ambiance visuelle et sonore. Dommage que cette incohérence, et le design pas très réussi des créatures viennent gâcher tout ça. Un bon divertissement malgré tout.
Note : 7 / 10
Vu le 31 juillet 2021