Westworld (saison 1)
Dans un futur indéterminé, le parc d'attractions révolutionnaire Westworld permet à de riches visiteurs de s'immerger dans un décor de western reconstitué avec un luxe de détails stupéfiants. Les androïdes qui peuplent ce monde virtuel, appelés « hôtes », sont d'une ressemblance saisissante avec les humains. Ils sont censés suivre une programmation immuable sans prendre conscience de leur état artificiel. Pourtant, certains d'entre eux, à l'image de la douce Dolores, semblent développer des troubles de comportement inexpliqués…
Au fil des épisodes, deux intrigues principales se font jour, entremêlées dans un habile jeu avec les lignes temporelles. D'un côté, l'impitoyable « Homme en Noir », un riche investisseur, traque des indices sur une mystérieuse porte dérobée du parc. De l'autre, l'ex-codeur Maeve se réveille dans les coulisses du parc et prend progressivement conscience d'être un robot destiné aux plaisirs des humains. Sa quête pour retrouver sa fille androïde croisera celle de Dolores, dont le doux masque d'ingénuité se fissure au fur et à mesure que ressurgissent des bribes de sa mémoire enfouie.
En coulisses, deux camps s'opposent pour le contrôle du parc : le jeune directeur récemment nommé qui a une vision purement commerciale, et le co-créateur vieillissant Robert Ford, qui semble vouloir réveiller la conscience des hôtes dans un dessein encore nébuleux. Un des personnages clefs, Bernard, se révèle être un androïde ignorant lui-même sa véritable nature.
Après des séries à succès comme Rome, Band of brothers, Game of thrones ou encore True detective, HBO a frappé un grand coup avec Westworld, une série qui sort des sentiers battus pour nous offrir une expérience intelligente où la réflexion est omniprésente et le questionnement permanent. Avec un gros travail d'écriture et de montage, la structure de la série est un immense puzzle temporel, visuellement et artistiquement superbe.
Le logo faisant référence à l'Homme de Vitruve de Léonard de Vinci est un clin d'œil judicieux, puisque Robert Ford, divinement incarné par Anthony Hopkins, est ici un créateur tout-puissant donnant vie à des êtres d'une perfection troublante. Cette filiation avec la Renaissance souligne l'importance de l'art et de la créativité dans Westworld. Un soin apporté jusque dans les moindres détails, à l'image du parc qui n'est qu'une immense création d'un monde animé, où se côtoient peintures, sculptures, et clins d'œil musicaux savamment distillés.
La série casse absolument toutes les barrières : bien/mal, vie/mort, être/paraitre, vrai/faux, présent/passé, moderne/antique. D'où cette tonalité délicieusement sombre, miroir peu flatteur de la nature humaine. L'homme crée Westworld pour s'évader, mais cette création le consume et le détruit. Une approche audacieuse que l'on retrouvait dans le film précurseur Mondwest (1973), de Michael Crichton, qui avait déjà posé les bases de ce parc à l'ambiance western peuplé d'androïdes. Si le long-métrage avait des faiblesses dans son rythme et sa réalisation parfois datée, Westworld modernise la prémisse avec brio grâce à sa réalisation soignée.
Malgré un suspense parfois en demi-teinte, l'originalité, l'intelligence narrative, l'esthétisme et la distribution de choc de Westworld forcent le respect. Aux côtés du légendaire Anthony Hopkins, on se délecte des performances de Thandie Newton en maquerelle au charme vénéneux, d'Ed Harris dans la peau cruelle de l'Homme en Noir, ou de la révélation Evan Rachel Wood.
L'ambiance Far West est retransmise avec un souci du détail bluffant, que ce soit par les plans sublimes ou le jeu d'acteurs saisissant nous plongeant dans cette époque de violences et de débauche mêlées au rêve américain. Et au milieu de cette première saison déjà addictive, l'intrigue finale se resserre pour mieux nous perdre dans cet univers vertigineux.
La bande originale envoûtante du générique achève de nous happer dès les premières notes. Une introduction parfaite à ce récit fascinant, où un parc d'attractions futuriste abrite des hôtes robotiques éveillant peu à peu à la conscience. Qui découvrira sa véritable nature en franchissant ces portes ? Nul ne ressort indemne de cette expérience déstabilisante, à l'image du spectateur obligé de remettre en cause bien des certitudes.
Créée par Jonathan Nolan et Lisa Joy à partir du film de Crichton, Westworld est une pépite aussi surprenante qu'excellente, à condition d'accepter de se laisser porter par son flot hypnotique. Une des meilleures séries actuelles, au niveau de géants comme Game of thrones ou The walking dead.
Son concept aussi captivant qu'inquiétant soulève en effet de brûlantes questions sur l'humanité, la conscience et les conséquences de vouloir jouer aux apprentis-sorciers en créant un monde artificiel. Un univers riche qui aurait pu être encore plus developpé, mais qu'on regrette déjà d'avoir terminé après cette première salve addictive.
Westworld est une pépite de science-fiction à l'audace créative, l'intelligence de conception et l'esthétisme soignés. Un écrin pour d'excellents acteurs et une bande originale envoûtante. Si l'intrigue peut paraître lente à se mettre en place et bien souvent inutilement complexe, la série finit par convaincre et captiver par sa remise en question perpétuelle des frontières. Une œuvre stimulante et dérangeante, qui nous confronte aux dérives de la création et à notre propre nature. Une franche réussite à suivre de toute urgence.
Note : 8 / 10
Au fil des épisodes, deux intrigues principales se font jour, entremêlées dans un habile jeu avec les lignes temporelles. D'un côté, l'impitoyable « Homme en Noir », un riche investisseur, traque des indices sur une mystérieuse porte dérobée du parc. De l'autre, l'ex-codeur Maeve se réveille dans les coulisses du parc et prend progressivement conscience d'être un robot destiné aux plaisirs des humains. Sa quête pour retrouver sa fille androïde croisera celle de Dolores, dont le doux masque d'ingénuité se fissure au fur et à mesure que ressurgissent des bribes de sa mémoire enfouie.
En coulisses, deux camps s'opposent pour le contrôle du parc : le jeune directeur récemment nommé qui a une vision purement commerciale, et le co-créateur vieillissant Robert Ford, qui semble vouloir réveiller la conscience des hôtes dans un dessein encore nébuleux. Un des personnages clefs, Bernard, se révèle être un androïde ignorant lui-même sa véritable nature.
Après des séries à succès comme Rome, Band of brothers, Game of thrones ou encore True detective, HBO a frappé un grand coup avec Westworld, une série qui sort des sentiers battus pour nous offrir une expérience intelligente où la réflexion est omniprésente et le questionnement permanent. Avec un gros travail d'écriture et de montage, la structure de la série est un immense puzzle temporel, visuellement et artistiquement superbe.
Le logo faisant référence à l'Homme de Vitruve de Léonard de Vinci est un clin d'œil judicieux, puisque Robert Ford, divinement incarné par Anthony Hopkins, est ici un créateur tout-puissant donnant vie à des êtres d'une perfection troublante. Cette filiation avec la Renaissance souligne l'importance de l'art et de la créativité dans Westworld. Un soin apporté jusque dans les moindres détails, à l'image du parc qui n'est qu'une immense création d'un monde animé, où se côtoient peintures, sculptures, et clins d'œil musicaux savamment distillés.
La série casse absolument toutes les barrières : bien/mal, vie/mort, être/paraitre, vrai/faux, présent/passé, moderne/antique. D'où cette tonalité délicieusement sombre, miroir peu flatteur de la nature humaine. L'homme crée Westworld pour s'évader, mais cette création le consume et le détruit. Une approche audacieuse que l'on retrouvait dans le film précurseur Mondwest (1973), de Michael Crichton, qui avait déjà posé les bases de ce parc à l'ambiance western peuplé d'androïdes. Si le long-métrage avait des faiblesses dans son rythme et sa réalisation parfois datée, Westworld modernise la prémisse avec brio grâce à sa réalisation soignée.
Malgré un suspense parfois en demi-teinte, l'originalité, l'intelligence narrative, l'esthétisme et la distribution de choc de Westworld forcent le respect. Aux côtés du légendaire Anthony Hopkins, on se délecte des performances de Thandie Newton en maquerelle au charme vénéneux, d'Ed Harris dans la peau cruelle de l'Homme en Noir, ou de la révélation Evan Rachel Wood.
L'ambiance Far West est retransmise avec un souci du détail bluffant, que ce soit par les plans sublimes ou le jeu d'acteurs saisissant nous plongeant dans cette époque de violences et de débauche mêlées au rêve américain. Et au milieu de cette première saison déjà addictive, l'intrigue finale se resserre pour mieux nous perdre dans cet univers vertigineux.
La bande originale envoûtante du générique achève de nous happer dès les premières notes. Une introduction parfaite à ce récit fascinant, où un parc d'attractions futuriste abrite des hôtes robotiques éveillant peu à peu à la conscience. Qui découvrira sa véritable nature en franchissant ces portes ? Nul ne ressort indemne de cette expérience déstabilisante, à l'image du spectateur obligé de remettre en cause bien des certitudes.
Créée par Jonathan Nolan et Lisa Joy à partir du film de Crichton, Westworld est une pépite aussi surprenante qu'excellente, à condition d'accepter de se laisser porter par son flot hypnotique. Une des meilleures séries actuelles, au niveau de géants comme Game of thrones ou The walking dead.
Son concept aussi captivant qu'inquiétant soulève en effet de brûlantes questions sur l'humanité, la conscience et les conséquences de vouloir jouer aux apprentis-sorciers en créant un monde artificiel. Un univers riche qui aurait pu être encore plus developpé, mais qu'on regrette déjà d'avoir terminé après cette première salve addictive.
Westworld est une pépite de science-fiction à l'audace créative, l'intelligence de conception et l'esthétisme soignés. Un écrin pour d'excellents acteurs et une bande originale envoûtante. Si l'intrigue peut paraître lente à se mettre en place et bien souvent inutilement complexe, la série finit par convaincre et captiver par sa remise en question perpétuelle des frontières. Une œuvre stimulante et dérangeante, qui nous confronte aux dérives de la création et à notre propre nature. Une franche réussite à suivre de toute urgence.
Note : 8 / 10
Vu le 6 décembre 2016
Lire la critique sur le site d'Antoine Lepage