Lorsque j'ai appris que Rémi Gaillard, le célèbre trublion du web français, faisait son entrée sur grand écran avec "N'importe qui", réalisé par Raphaël Frydman, j'étais à la fois curieux et sceptique. Curieux de voir comment ses frasques légendaires allaient être transposées au cinéma, et sceptique quant à la capacité de ces sketchs à tenir la longueur d'un film. Entouré d'acteurs tels que Nicole Ferroni et Alban Ivanov, Rémi Gaillard endosse son propre rôle dans ce film, laissant présager une comédie déjantée. Le film commence sur les chapeaux de roue, nous plongeant directement dans l'univers décalé de Rémi Gaillard. Cependant, au fur et à mesure que l'histoire avance, on se rend compte que "N'importe qui" n'est rien de plus qu'une compilation de sketchs et de caméras cachées, liés par une trame narrative faible. L'idée de base n'était pas mauvaise, mais l'exécution laisse à désirer. Le scénario souffre d'incohérences et d'un montage bâclé, ce qui nuit à la crédibilité des personnages et à la cohérence de l'histoire. Les personnages de "N'importe qui" sont aussi excentriques que le protagoniste principal. Cependant, leur développement est quasi inexistant. Ils semblent être là uniquement pour servir de faire-valoir aux gags de Rémi Gaillard, ce qui rend difficile toute forme d'attachement ou d'empathie à leur égard. Il est dommage que les acteurs secondaires, pourtant talentueux, n'aient pas eu l'occasion de développer leurs rôles et de montrer l'étendue de leur talent. Le film aborde le thème de la maturité et de la responsabilité, avec un personnage principal qui doit choisir entre continuer à faire le pitre et assumer ses responsabilités d'adulte. Cependant, ce thème est traité de manière superficielle et n'apporte pas grand-chose à l'histoire. Il aurait été intéressant de creuser davantage ce sujet et de proposer une réflexion plus profonde sur la difficulté de grandir et de trouver sa place dans la société. La réalisation de "N'importe qui" est également décevante. La photographie est terne et l'esthétique générale du film laisse à désirer. La bande-son, quant à elle, est plutôt discrète et ne contribue pas significativement à l'ambiance du film. On est loin de la qualité visuelle et sonore que l'on peut attendre d'un film de cinéma. Les performances des acteurs sont inégales. Rémi Gaillard, dans son propre rôle, est convaincant en trublion invétéré. Cependant, son jeu d'acteur est limité et il peine à incarner un personnage plus nuancé. Les acteurs secondaires, quant à eux, sont plutôt bons, mais leurs rôles sont sous-développés et ils n'ont pas beaucoup d'occasion de briller. En somme, "N'importe qui" est un film qui peine à trouver son équilibre entre la comédie déjantée et la réflexion sur la maturité. Les gags sont parfois drôles, mais ils sont noyés dans une réalisation médiocre et un scénario bancal. Les fans de Rémi Gaillard pourraient apprécier de retrouver ses frasques sur grand écran, mais pour les autres, ce film risque de laisser un goût d'inachevé. Si vous cherchez un film du même genre mais avec une réalisation plus aboutie, vous pourriez apprécier "Supercondriaque" de Dany Boon ou "Brice de Nice" de James Huth. En guise d'anecdote, il est intéressant de noter que Rémi Gaillard a financé une partie du film grâce à une campagne de crowdfunding, preuve de l'engouement de ses fans pour son travail. Malheureusement, cela n'a pas suffi à faire de "N'importe qui" un film à la hauteur de mes attentes.

Note : 3 / 10