• Julien   Lepage

7 jours pas plus, le premier long-métrage de Héctor Cabello Reyes, débarque sur nos écrans avec la promesse d'une comédie franco-belge feel-good, portée par le duo improbable Benoît Poelvoorde et Pitobash. Adaptation du film argentin El Chino, cette production avait de quoi piquer notre curiosité, ne serait-ce que pour voir comment le cinéma français allait aborder la question des migrants à travers le prisme de l'humour.

L'histoire suit Pierre, un quincaillier célibataire et maniaque, dont la vie bien réglée est bouleversée par l'arrivée d'Ajit, un jeune Indien perdu à la recherche de son oncle. S'ensuit une cohabitation forcée de sept jours, ponctuée de quiproquos, de moments de complicité et de remises en question. Le tout sous le regard bienveillant de Jeanne, une jolie Normande incarnée par Alexandra Lamy.

Le scénario de 7 jours pas plus navigue en eaux troubles, oscillant entre la comédie légère et le drame social. Si l'intention est louable, le résultat manque cruellement de finesse. Les situations comiques s'enchaînent de manière prévisible, reposant trop souvent sur des stéréotypes éculés. On aurait aimé une écriture plus audacieuse, capable de transcender les clichés pour offrir un regard vraiment original sur la rencontre entre deux cultures.

Le personnage de Pierre, campé par Poelvoorde, est malheureusement une caricature du célibataire endurci qu'on a vu mille fois au cinéma. Son évolution, bien que prévisible, manque de nuances et de crédibilité. Ajit, quant à lui, reste cantonnée au rôle de l'étranger naïf et attachant, sans qu'on lui donne vraiment l'occasion de développer une véritable profondeur.

Le film tente d'aborder des thèmes importants comme l'acceptation de l'autre, la solitude, et les préjugés, mais le traitement reste superficiel. Le message de tolérance, bien qu'honorable, est martelé de manière si appuyée qu'il en devient presque contre-productif. On aurait apprécié une approche plus subtile, laissant au spectateur le soin de tirer ses propres conclusions.

La réalisation de Cabello Reyes est correcte mais sans réelle inspiration. Les plans s'enchaînent de manière fluide mais manquent cruellement d'originalité. La photographie, bien que soignée, ne parvient pas à transcender la banalité des décors. La bande-son, quant à elle, souligne lourdement les moments d'émotion, nous rappelant constamment comment nous devrions nous sentir.

Heureusement, le film peut compter sur la performance de Benoît Poelvoorde pour relever le niveau. L'acteur belge, habitué des rôles de misanthropes, apporte une certaine profondeur à son personnage malgré les limites du scénario. Pitobash, dans le rôle d'Ajit, fait ce qu'il peut avec un personnage trop souvent réduit à sa naïveté. Alexandra Lamy, quant à elle, reste malheureusement cantonnée à un rôle de faire-valoir sans réelle substance.

En conclusion, 7 jours pas plus est une comédie aux intentions louables mais à l'exécution maladroite. Si le film parvient à arracher quelques sourires et moments d'émotion, il peine à convaincre sur la durée. On reste sur notre faim, avec l'impression d'avoir vu une énième variation sur le thème de la rencontre improbable, sans que le film ne parvienne réellement à se démarquer.

Note : 5 / 10