Dans le paysage cinématographique des années 1990, un réalisateur britannique émerge avec fracas : Guy Ritchie. Son premier long-métrage,
"Arnaques, crimes et botanique", débarque sur les écrans en 1998, porté par une bande de jeunes acteurs prometteurs, dont "Jason Flemyng" et "Dexter Fletcher". Le film, rapidement devenu culte auprès d'un public jeune et friand de fumette, a-t-il pour autant bien vieilli ? L'intrigue nous plonge dans les bas-fonds londoniens, où Eddy, un joueur invétéré, se retrouve endetté jusqu'au cou après une partie de cartes truquée. Pour rembourser les 500 000 livres qu'il doit à Hatchet Harry, un dangereux gangster, Eddy et ses amis Tom, Bacon et Soap vont devoir mettre au point un plan des plus loufoques, mêlant arnaques, crimes et... botanique. Le scénario, qui se veut décalé et plein d'humour, accumule les invraisemblances et les incohérences. Les rebondissements, censés tenir le spectateur en haleine, s'enchaînent de manière confuse, rendant l'ensemble difficile à suivre. On est loin de la finesse et de la subtilité auxquelles le cinéma britannique nous a pourtant habitués. Les personnages, quant à eux, manquent cruellement de profondeur et de développement. Bien qu'interprétés par des acteurs talentueux, ils restent cantonnés à des stéréotypes et des archétypes éculés. On peine à s'attacher à ces petits voyous, dont les motivations et les émotions sont survolées, voire caricaturées. Le film tente d'aborder des thèmes tels que l'amitié, la loyauté et la trahison, mais il le fait de manière superficielle et maladroite. Les messages et les idées véhiculés par "Arnaques, crimes et botanique" sont noyés dans un flot de clichés et de facilités scénaristiques, qui empêchent toute véritable réflexion ou émotion. La réalisation de Guy Ritchie, qui se voulait novatrice à l'époque, a mal vieilli. Les choix esthétiques, comme la photographie aux tons sépia ou le montage saccadé, donnent au film un aspect daté et peu agréable à l'œil. La bande-son, qui alterne morceaux de rock et de musique électronique, peine à insuffler du rythme et de la cohérence à l'ensemble. Les performances des acteurs sont inégales, mais quelques-uns tirent leur épingle du jeu. "Jason Statham", dans l'un de ses premiers rôles au cinéma, incarne avec brio un voyou au sang chaud et à la gâchette facile. "Vinnie Jones", ancien footballeur reconverti dans le cinéma, campe un gangster inquiétant et charismatique. Malheureusement, ces performances ne suffisent pas à sauver le film du naufrage. En conclusion, "Arnaques, crimes et botanique" est un film qui a mal vieilli et qui peine à convaincre. Son scénario confus, ses personnages stéréotypés et sa réalisation datée en font une œuvre mineure dans la filmographie de Guy Ritchie. Les amateurs de polars déjantés et d'humour britannique pourront se tourner vers des films plus réussis, comme "Snatch" ou "The Gentlemen", qui offrent un divertissement de meilleure qualité.
Note : 4 / 10
