Armageddon
Dans l'univers cinématographique de l'action démesurée et des explosions orchestrées à la perfection, Michael Bay se taille une place bien à lui. Parmi les œuvres pyrotechniques de sa filmographie, trône fièrement « Armageddon ». Une épopée où la science peut être aussi flexible qu'un contorsionniste et où l'absurdité cosmique est l'invitée d'honneur. L'histoire tourne autour d'un scénario aussi plausible qu'un poisson volant : un astéroïde de la taille du Texas fonce droit sur la Terre, menaçant d'anéantir la vie telle que nous la connaissons. La solution ? Envoyer une équipe de perceurs de pétrole, dirigée par le charismatique Bruce Willis, pour le détruire de l'intérieur, comme une carie dans une dent. Le casting, aussi varié qu'un buffet à volonté, met en avant une distribution hétéroclite d'acteurs. De Bruce Willis, qui incarne un foreur au cœur gros comme une météorite, à Ben Affleck, l'éternel gamin qui jongle avec l'apesanteur, en passant par Liv Tyler, dont les expressions faciales se résument essentiellement à soupirer et à sourire, chacun tente de naviguer à travers les cieux explosifs créés par Michael Bay. Maintenant, abordons les faits indéniables : le scénario est aux fraises, les bases scientifiques sont aussi solides qu'un château de cartes par temps venteux, et l'histoire est plus prévisible qu'un paquet de chips à la télé un dimanche soir. Les acteurs semblent parfois être aussi inspirés qu'un étudiant en mathématiques devant un problème de géométrie. Et pourtant, le spectacle a quelque chose d'étrangement captivant. C'est comme si Bay avait jeté toutes les lois de la physique par la fenêtre, créé un monde où les lois de la réalité n'ont pas leur place, et avait invité le public à embarquer pour un tour de montagnes russes. « Armageddon » est le genre de film qui vous demande de laisser votre esprit critique à la porte, de suspendre toute notion de rationalité et d'adhérer au mantra "plus c'est gros, mieux c'est". En fin de compte, « Armageddon » se présente comme une curiosité cinématographique. C'est du mauvais cinéma, avec un scénario qui s'accroche à la crédibilité comme une moule à un rocher. Cependant, c'est également du bon divertissement, de l'action à gogo, des effets spéciaux exagérés et une dose d'émotion saupoudrée ici et là. C'est peut-être le sommet de la filmographie de Michael Bay, et c'est dire quelque chose. Alors que le film pourrait facilement être écrasé sous le poids de ses propres excès, il parvient étonnamment à prendre son envol. À condition, bien sûr, que vous soyez prêt à accepter l'invraisemblable avec un clin d'œil et un sourire en coin.
Note : 7 / 10
Note : 7 / 10
Vu le 26 mars 2016
Lire la critique sur le site d'Antoine Lepage