L'Atalante
Ce petit bijou de Jean Vigo sorti en 1934 est un film culte qui a marqué l'histoire du cinéma à sa manière. Mais le voir aujourd'hui, c'est une autre histoire…
Commençons par le résumé : Jean Dasté et Dita Parlo incarnent un jeune couple de mariniers qui vit sur une péniche nommée l'Atalante. Leur lune de miel initiale vire vite à la routine, ce qui pousse la jeune femme à s'enfuir un temps, attirée par les lumières de la ville. Une trame plutôt mince, mais qui a largement de quoi séduire sur le papier.
Malheureusement, force est de constater que le film a sacrément vieilli. L'image tremblotante et le son parfois déficient peuvent sérieusement distraire le spectateur d'aujourd'hui. Les dialogues du génial Michel Simon en marin bourru sont d'ailleurs rendus presque incompréhensibles par endroits.
Ceci dit, malgré ces défauts techniques, L'Atalante conserve un certain charme désuet et une aura poétique indéniables. Le scénario par contre, il faut bien l'avouer, manque singulièrement d'originalité. Cette histoire de jeune couple en crise qui finit par se retrouver reste d'un classicisme assez éculé. Peu de surprises de ce côté-là.
Qu'à cela ne tienne, les personnages principaux sauvent un peu la mise. Jean Dasté et Dita Parlo arrivent à transcender la banalité de leur rôle à force de sincérité. On sent qu'ils vivent vraiment cette crise du couple, ce qui ajoute une touche de vérité bienvenue. La vraie star reste quand même Michel Simon qui vole la vedette dans chacune de ses scènes. Une composition d'anthologie pour le truculent acteur !
Au final, L'Atalante aborde des thématiques plutôt intéressantes sur le couple, la condition ouvrière ou l'appel de la liberté. Mais rien de très novateur non plus. On apprécie en revanche la légèreté poétique qui se dégage de l'ensemble, comme un joli conte humaniste à l'eau de rose.
D'un point de vue purement technique, avouons que le film souffre de ses petits défauts. Mais il faut reconnaître aussi la virtuosité de la mise en scène, follement moderne et audacieuse pour l'époque. Jean Vigo fait montre d'un sens du cadrage et du mouvement absolument renversants, que l'on peine à croire si ancien.
La bande son également, avec sa merveilleuse partition de Maurice Jaubert, nous transporte dans une bulle lyrique envoûtante. Un vrai régal pour les oreilles les plus exigeantes !
En définitive, que penser de cet Atalante ? Un petit film séduisant mais loin d'être le chef-d'oeuvre absolu que d'aucuns ont voulu y voir. Le charme délicieusement suranné et la poésie visuelle indéniable ne suffisent pas à en faire un incontournable. Reste un objet cinéphilique passionnant à (re)découvrir, ne serait-ce que pour les épatantes performances de Michel Simon et la mise en scène avant-gardiste. Une curiosité à voir d'un oeil amusé et bienveillant plus qu'un monument à vénérer comme une relique.
Note : 5 / 10
Commençons par le résumé : Jean Dasté et Dita Parlo incarnent un jeune couple de mariniers qui vit sur une péniche nommée l'Atalante. Leur lune de miel initiale vire vite à la routine, ce qui pousse la jeune femme à s'enfuir un temps, attirée par les lumières de la ville. Une trame plutôt mince, mais qui a largement de quoi séduire sur le papier.
Malheureusement, force est de constater que le film a sacrément vieilli. L'image tremblotante et le son parfois déficient peuvent sérieusement distraire le spectateur d'aujourd'hui. Les dialogues du génial Michel Simon en marin bourru sont d'ailleurs rendus presque incompréhensibles par endroits.
Ceci dit, malgré ces défauts techniques, L'Atalante conserve un certain charme désuet et une aura poétique indéniables. Le scénario par contre, il faut bien l'avouer, manque singulièrement d'originalité. Cette histoire de jeune couple en crise qui finit par se retrouver reste d'un classicisme assez éculé. Peu de surprises de ce côté-là.
Qu'à cela ne tienne, les personnages principaux sauvent un peu la mise. Jean Dasté et Dita Parlo arrivent à transcender la banalité de leur rôle à force de sincérité. On sent qu'ils vivent vraiment cette crise du couple, ce qui ajoute une touche de vérité bienvenue. La vraie star reste quand même Michel Simon qui vole la vedette dans chacune de ses scènes. Une composition d'anthologie pour le truculent acteur !
Au final, L'Atalante aborde des thématiques plutôt intéressantes sur le couple, la condition ouvrière ou l'appel de la liberté. Mais rien de très novateur non plus. On apprécie en revanche la légèreté poétique qui se dégage de l'ensemble, comme un joli conte humaniste à l'eau de rose.
D'un point de vue purement technique, avouons que le film souffre de ses petits défauts. Mais il faut reconnaître aussi la virtuosité de la mise en scène, follement moderne et audacieuse pour l'époque. Jean Vigo fait montre d'un sens du cadrage et du mouvement absolument renversants, que l'on peine à croire si ancien.
La bande son également, avec sa merveilleuse partition de Maurice Jaubert, nous transporte dans une bulle lyrique envoûtante. Un vrai régal pour les oreilles les plus exigeantes !
En définitive, que penser de cet Atalante ? Un petit film séduisant mais loin d'être le chef-d'oeuvre absolu que d'aucuns ont voulu y voir. Le charme délicieusement suranné et la poésie visuelle indéniable ne suffisent pas à en faire un incontournable. Reste un objet cinéphilique passionnant à (re)découvrir, ne serait-ce que pour les épatantes performances de Michel Simon et la mise en scène avant-gardiste. Une curiosité à voir d'un oeil amusé et bienveillant plus qu'un monument à vénérer comme une relique.
Note : 5 / 10
Vu le 3 avril 2024