• Julien   Lepage

Dans l'immensité souvent tumultueuse de l'univers cinématographique, des perles rares émergent parfois, captant l'attention par leur originalité ou leur exécution magistrale. C'est dans cette optique que je me plonge dans les tréfonds du train d'action et d'horreur coréen, avec "Dernier Train pour Busan", une œuvre qui, loin d'être un simple trajet express vers l'ennui, se révèle être un voyage enflammé à travers le chaos et la survie. Sans tourner autour du pot comme un train qui hésite sur sa voie, abordons directement le sujet : dirigé de main de maître par Sang-Ho Yeon, ce film nous projette dans un monde où les chemins de fer deviennent le théâtre d'une lutte désespérée pour la survie. Gong Yoo, Yu-mi Jung et Ma Dong-seok tiennent les rênes de ce périple mouvementé, où le destin des passagers du train KTX bascule brusquement dans l'horreur lorsqu'un virus mortel commence à se propager. Dans les méandres du récit, on découvre un mélange surprenant entre le rythme effréné de "World War Z" et l'atmosphère oppressante de "Snowpiercer", le tout enveloppé dans une couche coréenne distincte. Le scénario, bien que reposant sur des rails narratifs familiers, parvient à captiver grâce à son exécution sans faille. Si les clichés semblent parfois s'amonceler comme des bagages encombrants dans le compartiment de l'intrigue, le film parvient néanmoins à naviguer habilement entre eux, offrant des moments de tension inattendus et des rebondissements haletants. Les personnages, bien que dessinés à grands traits comme des silhouettes mouvantes dans la brume, parviennent à gagner notre sympathie au fil du trajet. Du père indigne à la fille curieuse, en passant par la femme enceinte et le mari protecteur, chacun apporte sa propre couleur à cette toile de survie désespérée. Au-delà de l'action effrénée et des horreurs dépeintes, "Dernier Train pour Busan" offre également une réflexion subtile sur la nature humaine et les liens qui nous unissent. Sous ses dehors de film d'horreur, il explore les thèmes de l'altruisme, de la solidarité et de la lutte pour la survie dans un monde en proie au chaos. Sur le plan technique, la réalisation de Sang-Ho Yeon brille comme une étoile dans la nuit. La photographie saisissante, les effets spéciaux convaincants et la bande-son envoûtante contribuent à créer une expérience immersive, où chaque virage du rail résonne comme un coup de tonnerre dans l'obscurité. Quant aux acteurs, leur performance collective est un véritable coup de maître. Gong Yoo, Yu-mi Jung et Ma Dong-seok brillent dans leurs rôles respectifs, incarnant avec brio l'angoisse et la détermination face à l'adversité. En conclusion, "Dernier Train pour Busan" est bien plus qu'un simple voyage en enfer. C'est un périple palpitant à travers les méandres de l'âme humaine, où le suspense et l'émotion se côtoient sur les rails de l'horreur. Pour les amateurs du genre, ce film est un incontournable à ajouter à leur itinéraire cinématographique. Et pour ceux qui n'ont jamais osé franchir le pas, c'est le moment idéal pour embarquer dans ce train de l'angoisse.

Note : 8 / 10