• Julien   Lepage

Dans l'effervescente mosaïque du cinéma français estival, certaines figures persistent à marquer nos mémoires comme des empreintes de sandales dans le sable. Et dans cette cohorte de personnages familiers, il y a bien sûr Patrick Chirac, le célibataire invétéré au slip bleu, et ses acolytes des Flots Bleus. Leur retour dans « Camping 3 », sous la houlette de Fabien Onteniente, est comme une escapade rituelle vers nos souvenirs de vacances, avec ses hauts et ses bas, ses rires et ses déceptions. Dans cette nouvelle virée au camping, Patrick se lance dans une aventure de covoiturage qui tourne rapidement au co-couchage, avec à la clé trois jeunes dijonnais débarquant avec leurs propres ennuis et quiproquos. Entre les tracas de Patrick, les remous de la séparation de Gatineau et les égarements de Jacky, le quotidien des Flots Bleus prend une tournure mouvementée, oscillant entre les tentatives de renouveau et les réminiscences d'un passé bien ancré. Le scénario, fidèle à la formule des précédents volets, ne cherche pas à révolutionner le genre mais à perpétuer la tradition, avec ses situations convenues et ses répliques cultes. Si certains clichés pointent le bout de leur parasol, l'ensemble parvient néanmoins à distiller un parfum de nostalgie estivale, teinté d'une pointe de fraîcheur grâce à l'introduction de jeunes campeurs, apportant un nouveau souffle à la comédie. Les personnages, bien que familiers, offrent un nouveau terrain de jeu pour nos campeurs habituels, confrontés à une génération en quête de sens et de connexion. Si les acteurs parviennent à maintenir le cap, avec une mention spéciale pour Franck Dubosc et les jeunes recrues, certaines performances semblent en demi-teinte, comme égarées dans les dédales du camping. Sous son vernis de légèreté estivale, « Camping 3 » aborde des thèmes plus profonds, tels que le passage du temps et la transmission entre générations, même si ces tentatives d'ancrage se perdent parfois dans le tumulte des rires faciles et des gags attendus. Sur le plan technique, la réalisation de Fabien Onteniente reste fidèle à son style, sans fioritures mais efficace, tandis que la bande sonore rythme agréablement les péripéties des campeurs, oscillant entre classiques estivaux et découvertes rafraîchissantes. En conclusion, « Camping 3 » se présente comme une escapade divertissante mais sans grande révolution dans le paysage cinématographique estival. Entre rires et sourires, le film offre un moment de détente bienvenu, même si l'ombre des précédents volets plane parfois un peu trop près du feu de camp. Une comédie sympathique qui, malgré ses quelques faiblesses, saura séduire les amateurs du genre en quête d'une bouffée d'air frais estival. Et maintenant, que la saison estivale continue, avec son lot de péripéties et de découvertes cinématographiques, pour prolonger l'esprit des vacances jusque dans les salles obscures.

Note : 6 / 10