Chien de la casse, première réalisation de Jean-Baptiste Durand sorti en 2023, dépeint une tranche de vie poignante dans un petit village du sud de la France, à quinze kilomètres de Montpeyroux, où le réalisateur a grandi, près de Clermont-l'Hérault. Cette œuvre, véritable plongée dans le désœuvrement des jeunes ruraux, met en lumière la résignation de certains et la détermination féroce des autres, tout en arpentant les ruelles pavées et l'église gothique au clocher typique de la région.

Dog et Mirales, amis d'enfance, errent sans but dans les rues de leur village du Pouget. L'arrivée d'Elsa>, une jeune fille, bouleverse leur dynamique, déclenchant une histoire d'amour entre Dog et elle. La jalousie de Mirales, rongé par le passé, met à l'épreuve leur amitié. Entre les ruelles pittoresques et les émotions complexes, le film explore la croissance, la recherche de soi et la quête de sa place dans le monde.

Le scénario de Chien de la casse excelle dans sa représentation réaliste des aspirations, des tourments et des conflits de la jeunesse rurale. Il évite habilement certains clichés, tout en offrant une histoire prenante. Néanmoins, la conclusion, bien qu'optimiste, semble quelque peu précipitée, privant le spectateur d'une exploration plus approfondie des conséquences des choix des personnages.

Les acteurs, tels que Raphaël Quenard en Mirales>, Galatéa Bellugi (la sœur d'Alba Gaïa Bellugi) en Elsa, et Anthony Bajon dans le rôle de Dog, livrent des performances remarquables. Quenard incarne avec brio la complexité émotionnelle de Mirales, tandis que Bellugi apporte une fragilité touchante à son personnage. Bajon, en Dog, donne vie à un jeune homme déchiré entre les chemins de la vie, ajoutant une dimension humaine profonde à l'histoire.

Le film explore des thèmes universels tels que l'amitié, l'amour, la jalousie et la quête de soi. Il met en lumière la dure réalité du désœuvrement rural tout en offrant une lueur d'optimisme. L'importance des choix et la nécessité de surmonter le passé pour avancer sont des messages poignants qui résonnent au-delà des frontières du village.

La réalisation de Jean-Baptiste Durand souligne la beauté du cadre, avec des images captivantes de l'arrière-pays héraultais. La mise en scène rythmée maintient l'attention du spectateur tout au long, bien que la conclusion aurait bénéficié d'une exploration plus approfondie.

Le film offre ainsi une plongée émotionnelle dans la vie de ces jeunes, portée par des performances exceptionnelles et une réalisation captivante. Mention spéciale au chien Malabar, touchant acteur canin de cette histoire poignante, dont la chanson fétiche résonne encore en chaque spectateur. « La balle à Babar, la baballe à Malabar ♫ »

Note : 7 / 10