Certains l'aiment chaud !
Certains l'aiment chaud ! de Billy Wilder est une comédie culte des années 50 mettant en vedette Marilyn Monroe, Tony Curtis et Jack Lemmon. Les attentes étaient grandes pour ce film devenu depuis un classique incontournable. Et pourtant, à sa sortie, l'avant-première ne laissa pas présager du succès à venir. Comme le confia la femme du réalisateur, Audrey Wilder : « L'avant-première fut un désastre. Personne n'a ri, sauf quelques amis. Le public ne savait pas trop comment réagir. ». Une hilarité qui devait rapidement être rattrapée lors des projections suivantes.
L'intrigue suit deux musiciens de jazz au chômage, Joe et Jerry, témoins d'un meurtre de la pègre. Pour échapper aux gangsters qui les traquent, ils se travestissent en femmes dans une série de plans iconiques. Déguisés, ils rejoignent l'orchestre féminin d'Alouette, une blonde séduisante incarnée par Monroe qui avait déjà tourné sous la direction de Wilder quelques années auparavant dans Sept ans de réflexion. Une fois en Floride, les quiproquos et situations loufoques s'enchaînent quand Joe tombe sous le charme d'Alouette, tandis que Jerry, alias Daphné, attire les faveurs d'un vieux milliardaire nommé Osgood.
Si le scénario part d'une prémisse audacieuse pour l'époque, à savoir deux hommes se travestissant, il reste assez conventionnel dans son déroulé, enchaînant les clichés de la comédie avec poursuites, déguisements et jeux de séduction. Certaines situations s'étirent un peu trop. Cependant, l'écriture ciselée de Wilder, fait mouche avec des dialogues savoureux et un rythme énergique à l'image du jazz qui accopagne le film.
Les personnages principaux sont plutôt stéréotypés : les deux compères opportunistes, la blonde naïve et écervelée, mais leur caractérisation fonctionne à merveille grâce aux excellentes performances des acteurs. Monroe joue la carte de la sensualité ingénue, Curtis celle du charmeur bourru, tandis que Lemmon vole la vedette avec son jeu plein de facettes et son timing impeccable en travesti névrosé.
Sur le fond, Certains l'aiment chaud ! aborde avec une audace certaine pour l'époque les thèmes du travestissement et des identités de genre brouillées. Et c'est sans doute la dernière réplique culte, quand Jerry révèle sa véritable identité à Osgood qui répond « Personne n'est parfait ! », qui contribua le plus à la célébrité du film en ouvrant subtilement la voie à une lecture sur l'acceptation de l'homosexualité. Mais le film ne fait que frôler ces sujets, préférant rester dans une veine de comédie légère et bon enfant.
D'un point de vue réalisation, Wilder opte pour une mise en scène plutôt classique, même si quelques plans comme l'introduction de Monroe ou les clins d'œil pour cinéphiles témoignent de son œil aiguisé. Le choix du noir et blanc participe à l'ambiance rétro, malgré les réticences initiales de Monroe, et permet de gommer les imperfections du maquillage des travestis. La bande originale jazzy assure un rythme effréné. Les numéros musicaux de Monroe, s'ils marquent des temps morts, permettent d'admirer l'aura glamour de l'actrice.
Dans l'ensemble, Certains l'aiment chaud ! reste une comédie très plaisante qui a plutôt bien vieilli. Sans être le chef-d'œuvre révolutionnaire qu'on lui prête parfois, c'est un divertissement de grande qualité porté par un trio d'acteurs absolument hilarants. Un bon moment de détente à revoir, surtout pour les amateurs du genre et des comédies rétro.
Note : 7 / 10
L'intrigue suit deux musiciens de jazz au chômage, Joe et Jerry, témoins d'un meurtre de la pègre. Pour échapper aux gangsters qui les traquent, ils se travestissent en femmes dans une série de plans iconiques. Déguisés, ils rejoignent l'orchestre féminin d'Alouette, une blonde séduisante incarnée par Monroe qui avait déjà tourné sous la direction de Wilder quelques années auparavant dans Sept ans de réflexion. Une fois en Floride, les quiproquos et situations loufoques s'enchaînent quand Joe tombe sous le charme d'Alouette, tandis que Jerry, alias Daphné, attire les faveurs d'un vieux milliardaire nommé Osgood.
Si le scénario part d'une prémisse audacieuse pour l'époque, à savoir deux hommes se travestissant, il reste assez conventionnel dans son déroulé, enchaînant les clichés de la comédie avec poursuites, déguisements et jeux de séduction. Certaines situations s'étirent un peu trop. Cependant, l'écriture ciselée de Wilder, fait mouche avec des dialogues savoureux et un rythme énergique à l'image du jazz qui accopagne le film.
Les personnages principaux sont plutôt stéréotypés : les deux compères opportunistes, la blonde naïve et écervelée, mais leur caractérisation fonctionne à merveille grâce aux excellentes performances des acteurs. Monroe joue la carte de la sensualité ingénue, Curtis celle du charmeur bourru, tandis que Lemmon vole la vedette avec son jeu plein de facettes et son timing impeccable en travesti névrosé.
Sur le fond, Certains l'aiment chaud ! aborde avec une audace certaine pour l'époque les thèmes du travestissement et des identités de genre brouillées. Et c'est sans doute la dernière réplique culte, quand Jerry révèle sa véritable identité à Osgood qui répond « Personne n'est parfait ! », qui contribua le plus à la célébrité du film en ouvrant subtilement la voie à une lecture sur l'acceptation de l'homosexualité. Mais le film ne fait que frôler ces sujets, préférant rester dans une veine de comédie légère et bon enfant.
D'un point de vue réalisation, Wilder opte pour une mise en scène plutôt classique, même si quelques plans comme l'introduction de Monroe ou les clins d'œil pour cinéphiles témoignent de son œil aiguisé. Le choix du noir et blanc participe à l'ambiance rétro, malgré les réticences initiales de Monroe, et permet de gommer les imperfections du maquillage des travestis. La bande originale jazzy assure un rythme effréné. Les numéros musicaux de Monroe, s'ils marquent des temps morts, permettent d'admirer l'aura glamour de l'actrice.
Dans l'ensemble, Certains l'aiment chaud ! reste une comédie très plaisante qui a plutôt bien vieilli. Sans être le chef-d'œuvre révolutionnaire qu'on lui prête parfois, c'est un divertissement de grande qualité porté par un trio d'acteurs absolument hilarants. Un bon moment de détente à revoir, surtout pour les amateurs du genre et des comédies rétro.
Note : 7 / 10
Vu le 10 avril 2024