The descent
Réalisé par Neil Marshall, The descent s’ouvre sur une promesse qui paraît alléchante : une plongée horrifique dans les entrailles d’une grotte mystérieuse, explorée par un groupe d’amies avides de sensations fortes. Pourtant, malgré un cadre et une idée de départ propices à une ambiance suffocante et terrifiante, le film rate tous les rendez-vous et s’embourbe rapidement dans ses propres clichés, jusqu’à sombrer dans un ridicule certain.
Le film débute sur un drame familial précipité, qui vise à nous introduire Sarah, endeuillée par la perte de son mari et de sa fille dans un accident tragique. L’intention de Marshall est peut-être de nous attacher à cette héroïne traumatisée, mais la présentation de ses émotions et celles de ses amies se fait si rapidement qu’on peine à distinguer qui est qui et surtout pourquoi on devrait s’y intéresser. En quelques minutes, ces femmes sont dépeintes par quelques traits caricaturaux à peine esquissés, réduites à des archétypes sans profondeur : la mère protectrice, la tête brûlée, la fille mystérieuse. Le film, au lieu de prendre le temps de nous plonger dans les personnalités de chacune, préfère bâcler cette introduction en enchaînant des scènes de camaraderie factice, de sorte que l’on ne parvient ni à comprendre ni à apprécier leurs dynamiques relationnelles. Une fois l’expédition lancée, ce groupe de copines paraît interchangeable et sans réelle consistance.
L’aventure prend une tournure plus sombre dès lors qu’un éboulement bloque leur sortie, et c’est là que The descent trouve brièvement un souffle, jouant sur la claustrophobie et l’angoisse de l’enfermement. On y ressent effectivement l’oppression des lieux, et cet environnement confiné, sombre et glacé, capte quelque chose d’instinctivement terrifiant. Mais le film bascule bien vite dans une horreur de supermarché en introduisant des créatures grotesques qui achèvent de ruiner toute atmosphère. Ces monstres souterrains semblent sortis d’un mauvais remake de la Machine à explorer le temps, et leur aspect absurde laisse perplexe. Sans réelle explication ni cohérence, ces créatures apparaissent soudainement, comme parachutées là sans raison ni justification, et détonnent totalement avec l’ambiance anxiogène initiale.
Ces humanoïdes blafards, censés être menaçants, se révèlent en réalité totalement risibles. Leur apparence, leur gestuelle, tout en eux rappelle des méchants de série B ratée ; et si l’idée était de nous plonger dans un cauchemar claustrophobe, elle est ici démolie par le grotesque de ces apparitions mal conçues. On sent que Marshall voulait frapper fort en combinant survival et horreur, mais le choix de mettre en scène ces monstres aux traits caricaturaux et au comportement erratique désamorce toute possibilité de tension réelle. Le spectateur passe ainsi de l’effroi à la moquerie, l’effet étant trop risible pour réellement effrayer.
Les personnages, déjà à peine ébauchés, deviennent alors des marionnettes sacrifiables, dont la survie nous importe peu. On enchaîne des scènes de fuite et de combat où, une fois de plus, le manque de lisibilité et de soin dans la mise en scène se fait cruellement sentir. Le film cède à la tentation des jump scares faciles et des gros plans sur les visages terrorisés, mais la mécanique est tellement répétitive qu’elle lasse rapidement. Marshall nous guide avec une lourdeur qui ôte toute subtilité : à chaque bruit suspect, à chaque cri dans l’obscurité, on sait exactement ce qui va suivre, sans jamais être surpris ou captivé.
Et malheureusement, les actrices, bien que volontaires, peinent à compenser les faiblesses criantes du scénario. On sent qu’elles donnent ce qu’elles peuvent, mais elles sont visiblement limitées dans leur jeu, incapables d’injecter de la profondeur ou de la nuance à leurs personnages. Cette faiblesse de jeu n’aide en rien à renforcer la crédibilité de l’histoire. Avec le recul, on comprend aisément pourquoi la majorité de ces interprètes n’a pas fait carrière : elles peinent à captiver, et leur interprétation souvent monocorde ne permet pas de rattraper les failles d’écriture. Ce casting, qui pouvait sembler rafraîchissant de prime abord, se révèle être un point faible, renforçant le côté artificiel et maladroit de l’ensemble.
Au final, The descent échoue là où tant d’autres films d’horreur avant lui ont échoué : il mise sur des sursauts au lieu d’instaurer un véritable climat de peur, il s’appuie sur des personnages stéréotypés sans chercher à creuser leurs personnalités, et il introduit des monstres qui, loin d’effrayer, rendent le film plus proche du nanar que du thriller psychologique. Que reste-t-il ? Une expérience brouillonne, trop facile, qui multiplie les ficelles grossières et manque cruellement de subtilité. Plutôt qu’une descente aux enfers, c’est une plongée vers l’ennui et le ridicule.
Note : 2 / 10
Le film débute sur un drame familial précipité, qui vise à nous introduire Sarah, endeuillée par la perte de son mari et de sa fille dans un accident tragique. L’intention de Marshall est peut-être de nous attacher à cette héroïne traumatisée, mais la présentation de ses émotions et celles de ses amies se fait si rapidement qu’on peine à distinguer qui est qui et surtout pourquoi on devrait s’y intéresser. En quelques minutes, ces femmes sont dépeintes par quelques traits caricaturaux à peine esquissés, réduites à des archétypes sans profondeur : la mère protectrice, la tête brûlée, la fille mystérieuse. Le film, au lieu de prendre le temps de nous plonger dans les personnalités de chacune, préfère bâcler cette introduction en enchaînant des scènes de camaraderie factice, de sorte que l’on ne parvient ni à comprendre ni à apprécier leurs dynamiques relationnelles. Une fois l’expédition lancée, ce groupe de copines paraît interchangeable et sans réelle consistance.
L’aventure prend une tournure plus sombre dès lors qu’un éboulement bloque leur sortie, et c’est là que The descent trouve brièvement un souffle, jouant sur la claustrophobie et l’angoisse de l’enfermement. On y ressent effectivement l’oppression des lieux, et cet environnement confiné, sombre et glacé, capte quelque chose d’instinctivement terrifiant. Mais le film bascule bien vite dans une horreur de supermarché en introduisant des créatures grotesques qui achèvent de ruiner toute atmosphère. Ces monstres souterrains semblent sortis d’un mauvais remake de la Machine à explorer le temps, et leur aspect absurde laisse perplexe. Sans réelle explication ni cohérence, ces créatures apparaissent soudainement, comme parachutées là sans raison ni justification, et détonnent totalement avec l’ambiance anxiogène initiale.
Ces humanoïdes blafards, censés être menaçants, se révèlent en réalité totalement risibles. Leur apparence, leur gestuelle, tout en eux rappelle des méchants de série B ratée ; et si l’idée était de nous plonger dans un cauchemar claustrophobe, elle est ici démolie par le grotesque de ces apparitions mal conçues. On sent que Marshall voulait frapper fort en combinant survival et horreur, mais le choix de mettre en scène ces monstres aux traits caricaturaux et au comportement erratique désamorce toute possibilité de tension réelle. Le spectateur passe ainsi de l’effroi à la moquerie, l’effet étant trop risible pour réellement effrayer.
Les personnages, déjà à peine ébauchés, deviennent alors des marionnettes sacrifiables, dont la survie nous importe peu. On enchaîne des scènes de fuite et de combat où, une fois de plus, le manque de lisibilité et de soin dans la mise en scène se fait cruellement sentir. Le film cède à la tentation des jump scares faciles et des gros plans sur les visages terrorisés, mais la mécanique est tellement répétitive qu’elle lasse rapidement. Marshall nous guide avec une lourdeur qui ôte toute subtilité : à chaque bruit suspect, à chaque cri dans l’obscurité, on sait exactement ce qui va suivre, sans jamais être surpris ou captivé.
Et malheureusement, les actrices, bien que volontaires, peinent à compenser les faiblesses criantes du scénario. On sent qu’elles donnent ce qu’elles peuvent, mais elles sont visiblement limitées dans leur jeu, incapables d’injecter de la profondeur ou de la nuance à leurs personnages. Cette faiblesse de jeu n’aide en rien à renforcer la crédibilité de l’histoire. Avec le recul, on comprend aisément pourquoi la majorité de ces interprètes n’a pas fait carrière : elles peinent à captiver, et leur interprétation souvent monocorde ne permet pas de rattraper les failles d’écriture. Ce casting, qui pouvait sembler rafraîchissant de prime abord, se révèle être un point faible, renforçant le côté artificiel et maladroit de l’ensemble.
Au final, The descent échoue là où tant d’autres films d’horreur avant lui ont échoué : il mise sur des sursauts au lieu d’instaurer un véritable climat de peur, il s’appuie sur des personnages stéréotypés sans chercher à creuser leurs personnalités, et il introduit des monstres qui, loin d’effrayer, rendent le film plus proche du nanar que du thriller psychologique. Que reste-t-il ? Une expérience brouillonne, trop facile, qui multiplie les ficelles grossières et manque cruellement de subtilité. Plutôt qu’une descente aux enfers, c’est une plongée vers l’ennui et le ridicule.
Note : 2 / 10
Vu le 3 novembre 2024
Lire la critique sur le site d'Antoine Lepage