Divorce club
est la nouvelle comédie délurée de Michaël Youn, qui réunit un casting aussi hétéroclite qu'inattendu avec Arnaud Ducret, François-Xavier Demaison, Audrey Fleurot et bien d'autres. Le film faisait figure d'ovni à sa sortie, tant son humour grinçant et son ton décomplexé détonnaient. Pourtant, au-delà des apparences, cache une âme plus subtile qu'il n'y paraît. L'intrigue suit Ben, un mari fraîchement plaqué qui croise par hasard Patrick, un ancien ami aussi divorcé. Ce dernier l'initie alors aux joies du célibat en l'accueillant dans son repaire de luxe, où d'autres divorces les rejoignent pour former le "Divorce Club". Une ode au lâcher-prise et à la seconde jeunesse, en somme. Si le scénario flirte éhontément avec les clichés, c'est précisément ce qui fait son charme désuet. Michaël Youn s'amuse à ressusciter les vieilles recettes des teen movies pour mieux s'en moquer avec autodérision. Les répliques girolles pleuvent, les situations rocambolesques s'enchaînent, le tout avec une énergie redoutable qui ne laisse aucun répit. Les personnages caricaturaux donnent d'ailleurs l'impression de sortir tout droit d'un vieux film des années 2000. Qu'ils soient l'archétype du beauf ou de la nunuche, ces pantins grandeur nature se prêtent au jeu avec un aplomb désarmant qui décape au vitriol les diktats de la bien-pensance. Sur le plan des thèmes, mâtine humour gras et réflexion plus profonde sur la masculinité en crise et la difficulté de rompre avec ses habitudes. Un regard mordant sur cette génération de quadras qui ne veut pas vieillir. D'un point de vue purement cinématographique, ne révolutionne rien, mais son énergie rentre-dedans fait mouche. Michaël Youn pilonne l'écran d'une mise en scène survitaminée, accompagnée d'une photographie délibérément criarde qui tranche avec la morosité ambiante. Un épais coup de pied dans la convention. Le jeu des acteurs suit le mouvement : entre surenchère grotesque chez Arnaud Ducret et composition plus subtile pour Audrey Fleurot, les performances péchent parfois par excès mais servent intelligemment la démesure générale du propos. ne révolutionnera pas le genre, certes, mais il aura au moins le mérite de défricher l'humour un brin has-been des divorces déconfits à grand renfort de punchlines bien saugrenues. Si le film n'échappe pas à une certaine lourdeur, il reste un petit ovni régressif mais jouissif porté par une truculente bande de joyeux lurons décomplexés. Pour les amateurs d'humour graveleux taillé dans le bon gras des années 2000, ça reste une adresse recommandable !
Note : 4 / 10