• Julien   Lepage

Fincher, c'est un type capable de tout ! Commencer sa carrière cinématographique avec Alien 3, déjà, c'était un bel exploit – même si le film est bourré de défauts et qu'il a été saboté par les studios – mais la suite a été folle ! Seven, The game, puis Fight club. Il aurait pu s'arrêter là, la carrière était belle.
À partir de là, ses films ont beaucoup plus divisés, mais une chose est sûre : l'homme a toujours mis du cœur à l'ouvrage. Chacun de ses films a été réalisé avec beaucoup de soin et d'implication. Aussi, chacun de ses films est attendu avec beaucoup d'impatience.
Si, de l'avis du public, The social network restait LA référence du cinéma de Fincher, en ce qui me concerne, rien de ce qu'il avait pu faire depuis les années 90 ne m'avait emballé. Gone girl changera-t-il les choses ?
Ce film raconte l'histoire — adaptée d'un roman de Gillian Flynn – de Ben Affleck dont la femme, Rosamund Pike, a mystérieusement disparue. Rapidement, la police va découvrir des éléments qui tendent à indiquer que le mari a tué sa femme. Mais s'il l'a tuée, où est le corps ? Et s'il ne l'a pas tuée, où est elle ? Une course contre la montre va alors s'engager entre la police et le mari pour apporter les preuves de leurs thèses. Parallèlement à cette recherche, l'accusé devra composer avec les journalistes qui médiatisent largement cette affaire, au point d'en faire le sujet principal de l'actualité.
Si la réponse à une bonne partie de nos questions est vite apportée, le film jongle intelligemment avec les flash backs, et nous dépeint avec violence et cynisme les aspects froids, calculateurs et machiavéliques du coupable, et des médias, assez maltraités ici – comme de juste.
Principalement porté par un Ben Affleck très en forme, bien épaulé par Rosamund Pike – que je ne connaissais que très peu, mais qui s'avère très efficace – le distribution est soutenue par des seconds rôles plutôt bons, mais surtout très bien écrits, en particulier Neil Patrick Harris, Emily Ratajkowski et même Tyler Perry (c'est dire !).
Si les retournements de situation qui ponctuent le film sont plutôt bons, ils n'ont pas la force des trois films des années 90 cités en introduction. Connaissant le réal, c'est dur à dire, mais on en attendait plus ! Gone girl reste un excellent polar, à voir pour ce qu'il est. Ceux qui, comme moi, espéraient finir le film bouche bée comme devant les twists des premiers Fincher seront déçus.

Note : 7 / 10