La trilogie The dark knight, de Christopher Nolan, étant achevée depuis sept ans, et Jared Leto ayant été ridicule en Joker dans très décrié Suicide squad, le créneau des aventures de l'homme-chauve-souris était vacant. Ce sera Todd Phillips, connu pour sa saga Very bad trip, qui s'y engouffrera. Pourtant, loin d'être une comédie, cette version du passé de l'ennemi juré de Batman nous montre à la fois une facette inconnue du personnage, mais aussi un nouveau regard sur ce réalisateur jusqu'à présent mésestimé. Force est de constater que les éloges des médias à propos de ce film sont dithyrambique ! Alors, ce Joker est-il aussi réussi que ça ?
Eh bien, pour ma part, je dirais que non ! Oui, le film est effectivement bien réalisé. Oui, l'interprétation de Joaquin Phoenix est impressionnante. Oui, le sous-texte est malin et pertinent. Et alors ? Est-ce que ça suffit pour faire de ce film le chef-d'œuvre que l'on veut nous imposer ? Selon moi, non. Un film, ce n'est pas uniquement une tribune pour un réalisateur ; c'est aussi – et surtout ? – un divertissement. Ce film est-il divertissant ? Non, pas vraiment. Le rythme est parfois poussif, et l'histoire est somme toute assez creuse. On assiste plus à une performance qu'à un film à part entière. Ce qui peut être excusé (ou même recherché !) dans un film d'auteur est précisément ce qui fait qu'un film grand-public comme celui-ci ne sera pas réussi ; d'autant plus qu'il s'agit là d'un film de « super-héros », si l'on peut dire. Genre où le divertissement est primordial.
En quelques mots : si ce film ne parlait pas du Joker, mais d'un Arthur Fleck en clown triste, oui, j'aurais probablement apprécié le film. Bref, c'est un très bon film, certainement, mais un mauvais Joker.

Note : 7 / 10