S'il devait se décrire avec deux adjectifs, Séb (Baptiste Lecaplain) choisirait libre et assoupi. À vingt-neuf ans, et après avoir enchaîné les diplômes inutiles, il découvre un trésor délivré par l'État-providence : le RSA. Ce maigre revenu lui permet de payer le loyer de sa colocation, et de le nourrir, lui laissant alors toute latitude pour glander. Ses colocataires ont alors de plus en plus de mal à accepter de côtoyer cet individu larvaire. Charlotte Le Bon aimerait bien que leur relation évolue, tandis que Félix Moati le jalouse de plus en plus, non seulement parce que la canadienne lui fait les yeux doux, mais aussi parce qu'il aimerait, lui aussi, ne rien faire.
En dehors de ses allers-retours entre le lit et le canapé, le jeune homme se voit obligé de faire un saut trimestriel auprès de son conseiller Pôle emploi, Denis Podalydès, afin de conserver son RSA.
Le duo Lecaplain / Moati fonctionne plutôt bien, même si Charlotte Le Bon est clairement en dessous, et on sent que Benjamin Guedj, le réalisateur (dont c'est là le premier et unique film à ce jour), a particulièrement travaillé les dialogues. Ceci dit, on a tout de même bien vite fait le tour du sujet, et Baptiste Lecaplain, humoriste de métier, n'a pas les épaules pour tenir le film à lui seul. Le scénario traîne, s'enlise, et se perd dans un dénouement aussi décevant que prévisible. Ce film est sans âme ni personnalité, et s'il se suit sans déplaisir grâce au duo, rien de marquant n'en ressortira vraiment. Une comédie molle et pas subversive pour un sou, à l'image de son héros. On aurait pu en attendre plus.

Note : 6 / 10