Les enquêtes du département V : dossier 64
Ce Dossier 64 marque le grand retour du duo improbable composé du rugueux Carl Mørck (Nikolaj Lie Kaas) et de l'affable Assad (Fares Fares). Quatrième volet des adaptations danoises des romans à succès de Jussi Adler-Olsen, le film réunit à nouveau les ingrédients gagnants de cette saga policière teintée de noirceur scandinave.
L'intrigue feutrée prend ses racines dans les années 50, au cœur d'un établissement psychiatrique particulièrement glauque sur l'île de Sprogø. Dans ce lieu de non-droit, de jeunes femmes considérées comme « déviantes » étaient séquestrées et subissaient une stérilisation forcée au nom d'une idéologie eugéniste. Une page sombre de l'histoire danoise directement inspirée de faits réels, que le réalisateur Christoffer Boe n'hésite pas à exposer crûment.
Dans le présent, la découverte pour le moins macabre de trois cadavres emmurés depuis des décennies dans un vieil appartement pousse Carl et Assad à rouvrir ce dossier vermoulu. S'ensuit une plongée éprouvante dans les tréfonds d'une société secrète aux ramifications contemporaines, perpétuant les mêmes schémas derrière une façade lisse et aseptisée. Un sujet brûlant, que le film n'hésite pas à triturer sans ménagement au risque de choquer.
Le scénario frappe en plein cœur en abordant des thèmes dérangeants comme l'eugénisme, le racisme ou la théorie du « déshonneur racial ». Le spectateur se retrouve plongé dans une atmosphère poisseuse, inconfortable, qui colle à la peau. Un classique du polar scandinave, en somme, dont la violence psychologique est parfois à la limite du soutenable. Dans les rôles déchirants des victimes, les jeunes Fanny Leander Bornedal et Clara Rosager sont lamentables à souhait.
Si l'intrigue manque parfois de subtilité et tombe dans quelques clichés éculés du genre, elle demeure suffisamment prenante pour nous tenir en haleine jusqu'au bout. Et qu'importe si le volet psychologique des personnages principaux reste en demi-teinte, puisqu'on ne vient pas vraiment chercher la finesse ici ! Nikolaj Lie Kaas et Fares Fares excellent une fois de plus dans leur parfaite alchimie de duo baroque et attachant. Leur complicité piquante et leur jeu sans fioriture transcendent les quelques faiblesses du scénario.
En résumé, un très bon divertissement scandé, malgré quelques longueurs. Dossier 64 confirme la grande qualité de cette série de thrillers noirs dopés à la mélancolie scandinave. Ce quatrième volet solide ravira sans nul doute les fans de la première heure. Les amateurs de polars froids et glauques ne sauraient que se délecter de ce petit bijou subversif.
Note : 7 / 10
L'intrigue feutrée prend ses racines dans les années 50, au cœur d'un établissement psychiatrique particulièrement glauque sur l'île de Sprogø. Dans ce lieu de non-droit, de jeunes femmes considérées comme « déviantes » étaient séquestrées et subissaient une stérilisation forcée au nom d'une idéologie eugéniste. Une page sombre de l'histoire danoise directement inspirée de faits réels, que le réalisateur Christoffer Boe n'hésite pas à exposer crûment.
Dans le présent, la découverte pour le moins macabre de trois cadavres emmurés depuis des décennies dans un vieil appartement pousse Carl et Assad à rouvrir ce dossier vermoulu. S'ensuit une plongée éprouvante dans les tréfonds d'une société secrète aux ramifications contemporaines, perpétuant les mêmes schémas derrière une façade lisse et aseptisée. Un sujet brûlant, que le film n'hésite pas à triturer sans ménagement au risque de choquer.
Le scénario frappe en plein cœur en abordant des thèmes dérangeants comme l'eugénisme, le racisme ou la théorie du « déshonneur racial ». Le spectateur se retrouve plongé dans une atmosphère poisseuse, inconfortable, qui colle à la peau. Un classique du polar scandinave, en somme, dont la violence psychologique est parfois à la limite du soutenable. Dans les rôles déchirants des victimes, les jeunes Fanny Leander Bornedal et Clara Rosager sont lamentables à souhait.
Si l'intrigue manque parfois de subtilité et tombe dans quelques clichés éculés du genre, elle demeure suffisamment prenante pour nous tenir en haleine jusqu'au bout. Et qu'importe si le volet psychologique des personnages principaux reste en demi-teinte, puisqu'on ne vient pas vraiment chercher la finesse ici ! Nikolaj Lie Kaas et Fares Fares excellent une fois de plus dans leur parfaite alchimie de duo baroque et attachant. Leur complicité piquante et leur jeu sans fioriture transcendent les quelques faiblesses du scénario.
En résumé, un très bon divertissement scandé, malgré quelques longueurs. Dossier 64 confirme la grande qualité de cette série de thrillers noirs dopés à la mélancolie scandinave. Ce quatrième volet solide ravira sans nul doute les fans de la première heure. Les amateurs de polars froids et glauques ne sauraient que se délecter de ce petit bijou subversif.
Note : 7 / 10
Vu le 23 mars 2024