• Julien   Lepage

Les Enfants du Temps, réalisé par Makoto Shinkai, est un film d'animation qui m'a profondément touché et marqué. Sorti en 2019, ce long-métrage produit par le studio CoMix Wave Films nous plonge dans un Tokyo moderne et pluvieux, où la magie et les légendes ancestrales viennent se mêler à la vie de deux adolescents que rien ne prédestinait à se rencontrer. Les voix des comédiens Kotaro Daigo et Nana Mori donnent vie à ces personnages attachants et crédibles. L'histoire débute avec Hodaka, un jeune lycéen qui fuit son île natale pour rejoindre Tokyo. Livré à lui-même dans la jungle urbaine, il trouve un emploi dans une revue consacrée aux phénomènes paranormaux. Alors qu'il enquête sur l'existence de prêtresses du temps, il croise la route de Hina, une jeune fille dotée d'un pouvoir étrange : elle peut arrêter la pluie et dégager le ciel. Entre eux, une relation profonde et poétique va naître et évoluer au fil des caprices du temps. Le scénario, écrit par Makoto Shinkai lui-même, est une fable contemporaine qui aborde les thèmes de l'adolescence, de l'amour naissant et de la connexion entre les êtres humains et la nature. L'intrigue, bien que parfois prévisible, est saupoudrée de moments de grâce et de poésie qui font la force du récit. Les légendes et les croyances animistes japonaises sont habilement intégrées à l'histoire, ajoutant une dimension mystique et onirique au film. J'ai particulièrement apprécié la manière dont le réalisateur a su tisser ces éléments culturels dans le récit, créant ainsi un univers riche et captivant. Les personnages principaux, Hodaka et Hina, sont attachants et bien développés. Leur relation évolue de manière crédible et touchante tout au long du film. Les personnages secondaires, tels que le chat pluie ou la fratrie de Hina, apportent également une touche d'originalité et de profondeur à l'histoire. Chaque personnage possède un caractère singulier et une personnalité marquée, ce qui rend l'ensemble des protagonistes intéressants et mémorables. Les Enfants du Temps aborde plusieurs thèmes forts, tels que la connexion entre l'homme et la nature, le pouvoir des légendes et des croyances, et la quête d'absolu des jeunes générations. Le film délivre également un message écologique subtil, en mettant en lumière les conséquences des actions humaines sur l'environnement et le climat. La magie et les sentiments qui unissent les personnages sont autant de symboles qui m'ont invité à réfléchir sur ma propre relation au monde qui m'entoure. La réalisation des Enfants du Temps est époustouflante. Les décors et les paysages sont d'une beauté à couper le souffle, et le traitement de l'élément liquide (pluie, larmes, etc.) est particulièrement réussi. La qualité de l'animation et la richesse des détails confèrent au film une dimension visuelle exceptionnelle, qui vient renforcer l'immersion du spectateur dans cet univers poétique et romantique. J'ai été particulièrement marqué par la scène où Hina déploie ses pouvoirs pour la première fois, créant ainsi un tableau visuel saisissant et inoubliable. Bien que les acteurs prêtent uniquement leur voix aux personnages, leurs performances sont remarquables. Kotaro Daigo et Nana Mori parviennent à insuffler vie et émotion à Hodaka et Hina, rendant leurs personnages d'autant plus attachants et crédibles. Les doublages en version originale et en version française sont de grande qualité, permettant aux spectateurs de profiter pleinement de l'histoire et des émotions qui s'en dégagent. En conclusion, Les Enfants du Temps est un film d'animation touchant et visuellement époustouflant, qui saura séduire les amateurs de poésie et de romantisme. Bien que l'intrigue puisse parfois manquer d'originalité, la beauté des images et la profondeur des personnages en font une œuvre marquante et émouvante. Si vous avez apprécié les précédents films de Makoto Shinkai, tels que Your Name ou Voyage vers Agartha, vous ne serez pas déçu par cette nouvelle réalisation. Pour ma part, je ne peux que recommander chaleureusement ce film, qui m'a transporté et ému du début à la fin.

Note : 7 / 10