Le garçon et le héron
Hayao Miyazaki revient une fois de plus d'entre les morts avec Le garçon et le héron, un film d'animation qui se veut son chant du cygne... pour la énième fois. Comme un vieil oncle qui menace de ne plus venir aux repas de famille mais qui finit toujours par pointer le bout de son nez, le maître de l'animation japonaise nous offre ce qui ressemble à un ultime tour de piste. L'attente était grande, la curiosité piquée au vif par une campagne marketing minimaliste. Hélas, le résultat est à l'image de cette campagne : minimaliste, et pas forcément dans le bon sens du terme.
L'histoire suit Mahito, un jeune garçon de onze ans, qui après la mort de sa mère dans un incendie, déménage à la campagne avec son père. Là-bas, il rencontre un héron cendré qui devient son guide spirituel, l'aidant à comprendre le monde qui l'entoure et à percer les mystères de la vie. On y retrouve tous les ingrédients classiques d'un film de Miyazaki : un enfant confronté à la perte, un monde fantastique, des créatures étranges, et une quête initiatique.
Le scénario, inspiré du roman Et vous, comment vivrez-vous ? de Genzaburo Yoshino, tente de jongler entre le deuil, la croissance personnelle et l'acceptation du changement. Malheureusement, il le fait avec la grâce d'un éléphant dans un magasin de porcelaine. Les idées s'entrechoquent sans vraiment se développer, laissant une impression de confusion plus que de profondeur. On a l'impression que Miyazaki a voulu mettre toutes ses idées dans un seul film, comme s'il craignait de ne plus avoir l'occasion de le faire.
Les personnages, quant à eux, semblent sortir tout droit d'un générateur de clichés Miyazakiens. Mahito est le énième avatar du jeune héros perdu et en quête de sens, sans réelle personnalité propre. Le héron, censé être un guide mystérieux, finit par agacer plus qu'intriguer. Quant aux personnages secondaires, ils passent comme des ombres, sans laisser de trace mémorable.
Les thèmes abordés — le deuil, la croissance, l'acceptation du changement — sont certes nobles, mais leur traitement manque cruellement de subtilité. On a l'impression que Miyazaki, du haut de ses 82 ans, tente de faire passer un dernier message, mais le résultat ressemble plus à un testament brouillon qu'à une œuvre aboutie. Le film semble vouloir nous dire « il faut continuer de rêver », mais le fait avec la conviction d'un slogan publicitaire pour yaourt.
Visuellement, c'est là que le bât blesse le plus. On a l'impression de voir un Miyazaki généré par une IA : ça ressemble à du Miyazaki, mais ça n'en a pas la consistance. Les décors manquent de vie, les personnages de charisme. Certes, il y a quelques jolies compositions ça et là, mais elles se perdent dans un ensemble globalement terne et sans âme. C'est comme si le maître avait perdu sa touche magique, remplacée par une pâle imitation de lui-même.
Côté doublage, que ce soit en japonais ou en anglais, les performances sont correctes sans être mémorables. Soma Santoki fait un travail honnête en Mahito, mais ne parvient pas à insuffler une réelle personnalité au personnage. Même des stars comme Christian Bale ou Robert Pattinson dans la version anglaise ne parviennent pas à sauver des dialogues parfois embarrassants de platitude.
En fin de compte, Le garçon et le héron ressemble à une mauvaise copie d'un Miyazaki. Le film manque cruellement de la magie et de la profondeur qui ont fait la renommée du réalisateur. Pour les fans inconditionnels, ce sera peut-être une expérience nostalgique, mais pour les autres, ce sera probablement une déception. Si vous voulez vraiment voir du Miyazaki, mieux vaut revoir Mon voisin Totoro ou Le voyage de Chihiro. Quant au Garçon et le héron, il restera probablement comme une note de bas de page dans la grande œuvre du maître.
Note : 4 / 10
L'histoire suit Mahito, un jeune garçon de onze ans, qui après la mort de sa mère dans un incendie, déménage à la campagne avec son père. Là-bas, il rencontre un héron cendré qui devient son guide spirituel, l'aidant à comprendre le monde qui l'entoure et à percer les mystères de la vie. On y retrouve tous les ingrédients classiques d'un film de Miyazaki : un enfant confronté à la perte, un monde fantastique, des créatures étranges, et une quête initiatique.
Le scénario, inspiré du roman Et vous, comment vivrez-vous ? de Genzaburo Yoshino, tente de jongler entre le deuil, la croissance personnelle et l'acceptation du changement. Malheureusement, il le fait avec la grâce d'un éléphant dans un magasin de porcelaine. Les idées s'entrechoquent sans vraiment se développer, laissant une impression de confusion plus que de profondeur. On a l'impression que Miyazaki a voulu mettre toutes ses idées dans un seul film, comme s'il craignait de ne plus avoir l'occasion de le faire.
Les personnages, quant à eux, semblent sortir tout droit d'un générateur de clichés Miyazakiens. Mahito est le énième avatar du jeune héros perdu et en quête de sens, sans réelle personnalité propre. Le héron, censé être un guide mystérieux, finit par agacer plus qu'intriguer. Quant aux personnages secondaires, ils passent comme des ombres, sans laisser de trace mémorable.
Les thèmes abordés — le deuil, la croissance, l'acceptation du changement — sont certes nobles, mais leur traitement manque cruellement de subtilité. On a l'impression que Miyazaki, du haut de ses 82 ans, tente de faire passer un dernier message, mais le résultat ressemble plus à un testament brouillon qu'à une œuvre aboutie. Le film semble vouloir nous dire « il faut continuer de rêver », mais le fait avec la conviction d'un slogan publicitaire pour yaourt.
Visuellement, c'est là que le bât blesse le plus. On a l'impression de voir un Miyazaki généré par une IA : ça ressemble à du Miyazaki, mais ça n'en a pas la consistance. Les décors manquent de vie, les personnages de charisme. Certes, il y a quelques jolies compositions ça et là, mais elles se perdent dans un ensemble globalement terne et sans âme. C'est comme si le maître avait perdu sa touche magique, remplacée par une pâle imitation de lui-même.
Côté doublage, que ce soit en japonais ou en anglais, les performances sont correctes sans être mémorables. Soma Santoki fait un travail honnête en Mahito, mais ne parvient pas à insuffler une réelle personnalité au personnage. Même des stars comme Christian Bale ou Robert Pattinson dans la version anglaise ne parviennent pas à sauver des dialogues parfois embarrassants de platitude.
En fin de compte, Le garçon et le héron ressemble à une mauvaise copie d'un Miyazaki. Le film manque cruellement de la magie et de la profondeur qui ont fait la renommée du réalisateur. Pour les fans inconditionnels, ce sera peut-être une expérience nostalgique, mais pour les autres, ce sera probablement une déception. Si vous voulez vraiment voir du Miyazaki, mieux vaut revoir Mon voisin Totoro ou Le voyage de Chihiro. Quant au Garçon et le héron, il restera probablement comme une note de bas de page dans la grande œuvre du maître.
Note : 4 / 10
Vu le 13 août 2024