Fort de son César du meilleur court-métrage pour
L’accordeur,
Olivier Treiner nous livre un premier long-métrage ambitieux !
On suit ici
Lou de Laâge, jeune pianiste de dix-sept ans, fille d’
Isabelle Carré et de
Grégory Gadebois, facteur de piano. On le sent, le thème de la musique est cher au réalisateur ! La jeune fille, donc, en formation à Amsterdam, apprend à la radio la chute du mur de Berlin. Ni une ni deux, elle décide de partir pour la capitale réunifiée avec une bande d’amis. Malheureusement, elle oublie son passeport et se retrouve coincée aux Pays-Bas… À moins qu’elle ne l’oublie finalement pas, partant ainsi pour Berlin.
Ce tourbillon de la vie sera donc un tourbillon des vies. Celles de la jeune
Julia — d’où le titre anglophone
Julia(s). On se retrouvera alors face à un film qui explore les conséquences qui découleront d’actes ou de choix anodins, à la manière du diptyque
Smoking/
No smoking.
Heureusement, le personnage de
Julia mène des vies suffisamment différentes pour que le scénario se suive sans trop de difficultés. Restent quelques scènes un peu confuses à la fin, où l’on a du mal à savoir dans quelle réalité on se situe.
Globalement, tout reste assez limpide, et on suit ces différents scénarii avec plaisir, de 1989 à 2052.
Si
Lou de Laâge impressionne dans ses rôles, les autres comédiens ne sont pas en reste, et on retrouvera ainsi avec plaisir
Raphaël Personnaz,
Denis Podalydès ou encore
Sébastien Pouderoux.
La mise en scène est plutôt soignée, et le scénario bien écrit, avec un final particulièrement émouvant. Surtout, ce sont les maquillages qui bluffent complètement ! Le vieillissement de
Julia et de ses parents est absolument parfait ! L’actrice est tout à fait crédible à 17 ans comme à 40. Reste la dernière scène dans laquelle les yeux de
Lou de Laâge trahissent sa jeunesse.
Une belle performance, donc, et un bien joli film, pas toujours très gai, mais la vie est ainsi faite.
Note :
7 / 10