The master
Paul Thomas Anderson revient avec The master, un film aussi ambitieux que déroutant. Porté par les performances de Joaquin Phoenix et Philip Seymour Hoffman, ce long-métrage nous plonge dans l'Amérique d'après-guerre, explorant les thèmes de la manipulation et de la quête de sens. Après le succès critique de There will be blood, les attentes étaient élevées pour cette nouvelle œuvre du réalisateur.
L'histoire suit Freddie Quell, un vétéran de la Seconde guerre mondiale alcoolique et instable, qui rencontre Lancaster Dodd, le charismatique leader d'un mouvement spirituel appelé « La cause ». Alors que Freddie devient de plus en plus impliqué dans le mouvement, la relation entre les deux hommes se complexifie, oscillant entre admiration, dépendance et méfiance.
Le scénario d'Anderson est à la fois fascinant et frustrant. D'un côté, il aborde des thèmes profonds comme la manipulation psychologique et le besoin d'appartenance. De l'autre, il souffre d'un manque de clarté et de direction. Les dialogues, parfois brillants, sont souvent obscurs et laissent le spectateur perplexe. Le film semble délibérément éviter toute explication claire, ce qui peut être vu comme une force ou une faiblesse selon les goûts.
Les personnages sont complexes et bien développés, en particulier Freddie et Lancaster. Freddie est un protagoniste difficile à cerner, constamment en lutte avec ses démons intérieurs. Lancaster, quant à lui, est un personnage fascinant, mélange de charisme et de manipulation. Leur relation est au cœur du film, mais reste souvent ambiguë et difficile à interpréter.
The master aborde des sujets profonds tels que la recherche de sens dans un monde post-guerre, la manipulation psychologique et les dangers des mouvements sectaires. Le film semble s'inspirer librement de la naissance de la Scientologie, bien qu'Anderson ait nié tout lien direct. Le message du film reste ouvert à l'interprétation, ce qui peut être stimulant pour certains spectateurs et frustrant pour d'autres.
Techniquement, le film est impeccable. Tourné en 70 mm, format rare de nos jours, il offre des images d'une netteté saisissante. La direction artistique est soignée, recréant avec précision l'Amérique des années 40 et 50. La bande originale de Jonny Greenwood, s'inspirant de la musique électronique des années 50, ajoute une couche d'étrangeté bienvenue.
Les performances des acteurs sont le point fort du film. Joaquin Phoenix, qui a perdu 15 kilos pour le rôle, livre une performance physique intense et inquiétante. Philip Seymour Hoffman est magnétique en tant que Lancaster Dodd, incarnant parfaitement l'ambiguïté du personnage. Amy Adams, dans un rôle moins flamboyant mais tout aussi crucial, apporte une subtilité bienvenue à l'ensemble.
En conclusion, The master est un film qui divise. Sa beauté visuelle et ses performances d'acteurs sont indéniables, mais son scénario opaque et son rythme lent peuvent rebuter. C'est une œuvre qui demande de l'investissement de la part du spectateur, parfois récompensé, parfois frustré. Pour les amateurs de cinéma exigeant et ceux qui apprécient les films qui suscitent la réflexion, The master vaut le détour. Pour les autres, il pourrait s'avérer être une expérience éprouvante. Dans tous les cas, c'est un film qui ne laisse pas indifférent et qui mérite d'être vu, ne serait-ce que pour la qualité de sa réalisation et de son jeu d'acteur.
Note : 6 / 10
L'histoire suit Freddie Quell, un vétéran de la Seconde guerre mondiale alcoolique et instable, qui rencontre Lancaster Dodd, le charismatique leader d'un mouvement spirituel appelé « La cause ». Alors que Freddie devient de plus en plus impliqué dans le mouvement, la relation entre les deux hommes se complexifie, oscillant entre admiration, dépendance et méfiance.
Le scénario d'Anderson est à la fois fascinant et frustrant. D'un côté, il aborde des thèmes profonds comme la manipulation psychologique et le besoin d'appartenance. De l'autre, il souffre d'un manque de clarté et de direction. Les dialogues, parfois brillants, sont souvent obscurs et laissent le spectateur perplexe. Le film semble délibérément éviter toute explication claire, ce qui peut être vu comme une force ou une faiblesse selon les goûts.
Les personnages sont complexes et bien développés, en particulier Freddie et Lancaster. Freddie est un protagoniste difficile à cerner, constamment en lutte avec ses démons intérieurs. Lancaster, quant à lui, est un personnage fascinant, mélange de charisme et de manipulation. Leur relation est au cœur du film, mais reste souvent ambiguë et difficile à interpréter.
The master aborde des sujets profonds tels que la recherche de sens dans un monde post-guerre, la manipulation psychologique et les dangers des mouvements sectaires. Le film semble s'inspirer librement de la naissance de la Scientologie, bien qu'Anderson ait nié tout lien direct. Le message du film reste ouvert à l'interprétation, ce qui peut être stimulant pour certains spectateurs et frustrant pour d'autres.
Techniquement, le film est impeccable. Tourné en 70 mm, format rare de nos jours, il offre des images d'une netteté saisissante. La direction artistique est soignée, recréant avec précision l'Amérique des années 40 et 50. La bande originale de Jonny Greenwood, s'inspirant de la musique électronique des années 50, ajoute une couche d'étrangeté bienvenue.
Les performances des acteurs sont le point fort du film. Joaquin Phoenix, qui a perdu 15 kilos pour le rôle, livre une performance physique intense et inquiétante. Philip Seymour Hoffman est magnétique en tant que Lancaster Dodd, incarnant parfaitement l'ambiguïté du personnage. Amy Adams, dans un rôle moins flamboyant mais tout aussi crucial, apporte une subtilité bienvenue à l'ensemble.
En conclusion, The master est un film qui divise. Sa beauté visuelle et ses performances d'acteurs sont indéniables, mais son scénario opaque et son rythme lent peuvent rebuter. C'est une œuvre qui demande de l'investissement de la part du spectateur, parfois récompensé, parfois frustré. Pour les amateurs de cinéma exigeant et ceux qui apprécient les films qui suscitent la réflexion, The master vaut le détour. Pour les autres, il pourrait s'avérer être une expérience éprouvante. Dans tous les cas, c'est un film qui ne laisse pas indifférent et qui mérite d'être vu, ne serait-ce que pour la qualité de sa réalisation et de son jeu d'acteur.
Note : 6 / 10
Vu le 12 mars 2013
Lire la critique sur le site d'Antoine Lepage