Menteur, menteur
« Menteur, menteur » : Quand l'Humour S'épuise Dans le paysage des comédies loufoques, Menteur, menteur se dresse telle une pyramide de gags maladroits, au sommet de laquelle trône un Jim Carrey en roue libre. Réalisé par Tom Shadyac, ce film marque l'un des nombreux épisodes de la filmographie du cascadeur de l'absurde qu'est Carrey. L'intrigue, qui peut s'apparenter à un prétexte, suit les péripéties de Fletcher Reede, un avocat habitué à jouer avec la vérité. Sa vie bascule lorsque son fils Max fait le vœu que son père ne puisse plus dire de mensonges pendant une journée. Ce postulat donne lieu à une série de situations grotesques où Carrey s'évertue à tordre son visage dans tous les sens possibles et imaginables pour livrer des mensonges involontaires. La trame narrative est prévisible et la progression du personnage, malgré les circonstances extraordinaires, manque de réel développement. Le protagoniste, interprété par Jim Carrey, tente d'offrir une performance à la hauteur de sa réputation de bouffon élastique. Cependant, à l'instar d'un enfant lassé de son propre jouet, le jeu facétieux de Carrey devient rapidement fastidieux. Ses grimaces, ses mimiques excessives et son numéro de mime permanent enrobent le film d'une ambiance clownesque qui se destine davantage à un public infantile. Certes, les rires pourraient surgir de la frénésie comique, mais il est difficile pour un spectateur adulte de se laisser emporter par ce déluge de cabotinages. L'avis personnel se détache avec clarté : « Menteur, menteur » est une aventure dans laquelle l'humour s'épuise rapidement. Le charme qui peut éventuellement opérer chez les plus jeunes est balayé par une fatigue que même Carrey ne parvient pas à dissimuler. Les rires esquissés dans l'enfance risquent de virer à l'exaspération chez les adultes. C'est comme si la magie des mensonges incessants devenait le fardeau de l'expérience cinématographique. En somme, Menteur, menteur repose sur le ressort comique d'un Carrey déchaîné, mais qui ne parvient pas à sauver le film de sa monotonie. Le comique de répétition finit par laisser place à une sensation de déjà-vu et d'épuisement. Ce film est peut-être la preuve qu'une dose d'humour ne suffit pas à créer une œuvre mémorable si elle repose sur des bases fragiles.
Note : 3 / 10
Note : 3 / 10
Vu le 26 décembre 2015
Lire la critique sur le site d'Antoine Lepage