Mother's instinct
Mother's instinct, le premier long-métrage du directeur de la photographie Benoît Delhomme, nous plonge dans l'Amérique des années 60 avec un casting alléchant : Jessica Chastain et Anne Hathaway en tête d'affiche. Ce remake du film belge Duelles promettait un thriller psychologique digne des meilleurs Hitchcock, avec son duo d'actrices oscarisées. Mais le résultat est-il à la hauteur de ces ambitions ?
L'histoire suit Alice et Céline, deux amies et voisines menant une vie en apparence parfaite dans une banlieue cossue. Leur existence idyllique vole en éclats lorsqu'un tragique accident survient, semant les graines de la suspicion et de la paranoïa entre elles. Ce qui commence comme un drame domestique se transforme peu à peu en un thriller psychologique où les apparences sont trompeuses.
Le scénario de Mother's instinct démarre sur des bases solides, plantant habilement le décor d'une Amérique des sixties en apparence parfaite mais rongée par ses contradictions. L'incident déclencheur est efficace et promet une plongée fascinante dans les méandres de la culpabilité et de la paranoïa. Malheureusement, le film peine à tenir ses promesses sur la durée. Les rebondissements s'enchaînent de manière parfois prévisible, et certaines situations frisent l'invraisemblance, notamment dans le dernier acte.
Les personnages d'Alice et Céline sont initialement bien campés, incarnant deux facettes de la femme au foyer des années 60. L'une s'épanouit dans son rôle, l'autre rêve secrètement de reprendre sa carrière. Cette dualité offre un terrain fertile pour explorer les tensions sous-jacentes de l'époque. Cependant, leur évolution au fil du film manque parfois de nuance, les poussant vers des extrêmes qui nuisent à leur crédibilité.
Mother's instinct aborde des thèmes intéressants tels que la pression sociale exercée sur les femmes, le poids des apparences dans la société américaine de l'époque, et les ravages psychologiques du deuil et de la culpabilité. Le film tente également une critique de la médicalisation excessive des émotions féminines, un sujet malheureusement toujours d'actualité. Mais ces thématiques, bien que présentes, sont parfois traitées de manière superficielle, noyées dans les mécanismes du thriller.
La réalisation de Delhomme, fort de son expérience de chef opérateur, offre une reconstitution visuelle soignée des années 60. Les cadrages sont élégants, jouant habilement avec les reflets et les ombres pour suggérer le trouble psychologique des personnages. La bande-son, quant à elle, souligne efficacement la tension croissante, même si elle manque parfois de subtilité.
Jessica Chastain et Anne Hathaway livrent des performances convaincantes, naviguant avec talent entre la façade de perfection de leurs personnages et leurs tourments intérieurs. Leur jeu sauve parfois des scènes qui, sans elles, auraient pu basculer dans le mélodrame. Anders Danielsen Lie, dans un rôle secondaire, apporte une présence subtile et touchante qui aurait mérité plus de développement.
En conclusion, Mother's instinct est un film qui ne manque pas d'atouts, mais qui peine à les exploiter pleinement. Son ambiance rétro soignée et les performances de ses actrices principales en font un visionnage agréable pour les amateurs du genre. Cependant, le scénario trébuche dans sa dernière partie, laissant une impression mitigée.
Note : 6 / 10
L'histoire suit Alice et Céline, deux amies et voisines menant une vie en apparence parfaite dans une banlieue cossue. Leur existence idyllique vole en éclats lorsqu'un tragique accident survient, semant les graines de la suspicion et de la paranoïa entre elles. Ce qui commence comme un drame domestique se transforme peu à peu en un thriller psychologique où les apparences sont trompeuses.
Le scénario de Mother's instinct démarre sur des bases solides, plantant habilement le décor d'une Amérique des sixties en apparence parfaite mais rongée par ses contradictions. L'incident déclencheur est efficace et promet une plongée fascinante dans les méandres de la culpabilité et de la paranoïa. Malheureusement, le film peine à tenir ses promesses sur la durée. Les rebondissements s'enchaînent de manière parfois prévisible, et certaines situations frisent l'invraisemblance, notamment dans le dernier acte.
Les personnages d'Alice et Céline sont initialement bien campés, incarnant deux facettes de la femme au foyer des années 60. L'une s'épanouit dans son rôle, l'autre rêve secrètement de reprendre sa carrière. Cette dualité offre un terrain fertile pour explorer les tensions sous-jacentes de l'époque. Cependant, leur évolution au fil du film manque parfois de nuance, les poussant vers des extrêmes qui nuisent à leur crédibilité.
Mother's instinct aborde des thèmes intéressants tels que la pression sociale exercée sur les femmes, le poids des apparences dans la société américaine de l'époque, et les ravages psychologiques du deuil et de la culpabilité. Le film tente également une critique de la médicalisation excessive des émotions féminines, un sujet malheureusement toujours d'actualité. Mais ces thématiques, bien que présentes, sont parfois traitées de manière superficielle, noyées dans les mécanismes du thriller.
La réalisation de Delhomme, fort de son expérience de chef opérateur, offre une reconstitution visuelle soignée des années 60. Les cadrages sont élégants, jouant habilement avec les reflets et les ombres pour suggérer le trouble psychologique des personnages. La bande-son, quant à elle, souligne efficacement la tension croissante, même si elle manque parfois de subtilité.
Jessica Chastain et Anne Hathaway livrent des performances convaincantes, naviguant avec talent entre la façade de perfection de leurs personnages et leurs tourments intérieurs. Leur jeu sauve parfois des scènes qui, sans elles, auraient pu basculer dans le mélodrame. Anders Danielsen Lie, dans un rôle secondaire, apporte une présence subtile et touchante qui aurait mérité plus de développement.
En conclusion, Mother's instinct est un film qui ne manque pas d'atouts, mais qui peine à les exploiter pleinement. Son ambiance rétro soignée et les performances de ses actrices principales en font un visionnage agréable pour les amateurs du genre. Cependant, le scénario trébuche dans sa dernière partie, laissant une impression mitigée.
Note : 6 / 10
Vu le 10 juin 2024