Ovni(s)
Sitôt les premières notes désinvoltes de la bande originale entonnées, on est happé dans le tourbillon déjanté d'Ovni(s). Cette série créée par Clémence Dargent et Martin Douaire nous replonge avec malice dans l'ambiance rétro de la fin des années 70. Une époque où les soucoupes volantes semblaient défier la raison et enflammer l'imaginaire collectif.
C'est dans ce contexte que nous suivons les pas de Melvil Poupaud, brillant ingénieur spatial campé avec un stoïcisme savoureux. Après l'échec cuisant du lancement de sa fusée, Didier Mathure, son personnage, se voit relégué au GÉPAN (Groupe d'étude des phénomènes aérospatiaux non identifiés). Un obscur bureau chargé d'enquêter sur les signalements d'OVNIs, véritable enfer pour ce cartésien pur et dur. Il doit alors composer avec une équipe bien singulière, qui donne l'impression de vivre sur une autre planète.
D'un côté, Marcel (Michel Vuillermoz), vieux briscard paranoïaque obsédé par les complots. De l'autre, Rémy (Quentin Dolmaire), informaticien rêveur qui ne songe qu'à dénicher LA preuve d'une existence extraterrestre. Entre les deux, Véra (Daphné Patakia), standardiste naïve mais déterminée, rayonne d'une présence solaire conférant à son personnage une poésie touchante. Un contraste saisissant avec le scepticisme rationnel de Didier.
Le scénario, teinté d'humour absurde et de clins d'œil malicieux, ménage une intrigue alléchante qui surfe sur les codes de X-files. Les écrivains opposent avec brio les élucubrations fantasques de l'équipe aux certitudes scientifiques de Didier, tout en semant les graines d'un complot tentaculaire. Si certaines ramifications pêchent par un manque de cohésion, le rythme enlevé et les rebondissements inattendus maintiennent l'intérêt en éveil, jusqu'à une chute finale que l'on ne voit pas venir.
Au cœur de cette aventure déjantée, la galerie de personnages hauts en couleur se taille la part du lion. Aux côtés de Daphné Patakia, les seconds rôles insufflent un esprit frondeur jubilatoire. On retiendra notamment Jean-Charles Clichet dans un rôle de gourou hilarant, ou encore Nicole Garcia en « femme à la cigarette » psychorigide. Seul le couple de Melvil Poupaud et Géraldine Pailhas manque parfois d'étincelles.
La réalisation n'est pas en reste, menée d'une main experte par Antony Cordier. La reconstitution d'époque est léchée, tantôt surannée tantôt poétique, sublimée par une bande originale électro-vintage réjouissante. Signée Thylacine, elle fait office de véritable personnage à part entière, dont les nappes synthétiques viennent souligner l'ambiance décalée avec une fraîcheur communicative.
En définitive, Ovni(s) s'impose comme une franche réussite dans le paysage des fictions hexagonales. Une comédie déjantée qui, avec malice, parvient à dépoussiérer les clichés du genre de la science-fiction populaire tout en lui rendant un hommage vibrant. Une pépite décalée qui, à l'image de son sujet, défie les lois de l'apesanteur pour s'élever dans les sphères d'une fantaisie décomplexée, à laquelle on adhère les yeux fermés.
Note : 8 / 10
C'est dans ce contexte que nous suivons les pas de Melvil Poupaud, brillant ingénieur spatial campé avec un stoïcisme savoureux. Après l'échec cuisant du lancement de sa fusée, Didier Mathure, son personnage, se voit relégué au GÉPAN (Groupe d'étude des phénomènes aérospatiaux non identifiés). Un obscur bureau chargé d'enquêter sur les signalements d'OVNIs, véritable enfer pour ce cartésien pur et dur. Il doit alors composer avec une équipe bien singulière, qui donne l'impression de vivre sur une autre planète.
D'un côté, Marcel (Michel Vuillermoz), vieux briscard paranoïaque obsédé par les complots. De l'autre, Rémy (Quentin Dolmaire), informaticien rêveur qui ne songe qu'à dénicher LA preuve d'une existence extraterrestre. Entre les deux, Véra (Daphné Patakia), standardiste naïve mais déterminée, rayonne d'une présence solaire conférant à son personnage une poésie touchante. Un contraste saisissant avec le scepticisme rationnel de Didier.
Le scénario, teinté d'humour absurde et de clins d'œil malicieux, ménage une intrigue alléchante qui surfe sur les codes de X-files. Les écrivains opposent avec brio les élucubrations fantasques de l'équipe aux certitudes scientifiques de Didier, tout en semant les graines d'un complot tentaculaire. Si certaines ramifications pêchent par un manque de cohésion, le rythme enlevé et les rebondissements inattendus maintiennent l'intérêt en éveil, jusqu'à une chute finale que l'on ne voit pas venir.
Au cœur de cette aventure déjantée, la galerie de personnages hauts en couleur se taille la part du lion. Aux côtés de Daphné Patakia, les seconds rôles insufflent un esprit frondeur jubilatoire. On retiendra notamment Jean-Charles Clichet dans un rôle de gourou hilarant, ou encore Nicole Garcia en « femme à la cigarette » psychorigide. Seul le couple de Melvil Poupaud et Géraldine Pailhas manque parfois d'étincelles.
La réalisation n'est pas en reste, menée d'une main experte par Antony Cordier. La reconstitution d'époque est léchée, tantôt surannée tantôt poétique, sublimée par une bande originale électro-vintage réjouissante. Signée Thylacine, elle fait office de véritable personnage à part entière, dont les nappes synthétiques viennent souligner l'ambiance décalée avec une fraîcheur communicative.
En définitive, Ovni(s) s'impose comme une franche réussite dans le paysage des fictions hexagonales. Une comédie déjantée qui, avec malice, parvient à dépoussiérer les clichés du genre de la science-fiction populaire tout en lui rendant un hommage vibrant. Une pépite décalée qui, à l'image de son sujet, défie les lois de l'apesanteur pour s'élever dans les sphères d'une fantaisie décomplexée, à laquelle on adhère les yeux fermés.
Note : 8 / 10
Vu le 14 février 2021